J'ai eu une adolescence difficile, pleine de pleurs, d'incompréhensions, et une envie persistante de tout détruire pour tout recommencer. Je me suis souvent sentie seule, vulnérable, naïve et complètement enfouie sous les larmes. La semaine dernière, j'ai bu.
Ou devrai-je dire, j'ai explosé.
Toutes les pensées qui m'enfouissaient sous les limbes de la tristesse, me sont parues plus vives qu'un soleil de midi. Un soleil tellement fort, puissant, qu'il aveugle et qui menace de percuter la Terre à tout moment. J'ai enfin pu mettre des mots sur mes sentiments, auparavant inexprimables.
Alors j'ai parlé, longtemps et j'ai pleuré à ne plus en sentir les larmes.
J'ai tremblé d'effroi, de panique, mais paradoxalement je me sentais soulagée. Soulagée par ce coeur bien trop lourd, par ces nuits à éviter de penser, par ces journées où m'abrutir devant la télévision était mon unique échappatoire. Je n'en pouvais plus, et devoir m'exprimer devenait une nécessité.
Devant mon amie qui désirait freiner mon elan d'ivresse, j'ai crié: « pourquoi vous voulez toujours contrôler toute ma vie? ». Et j'ai compris: ces verres d'alcool signaient ma liberté, mon insoumission face aux règles, à la société toute entière, à mes parents.
Je voulais hurler au monde, à la vie, que je n'étais plus « la petite fille à Papa », que j'avais grandi et que plus personne ne pourrait m'arrêter.
Je me mis alors à dire toute la vérité.
Je pensais que mon père me contrôlait par peur et que je ne pourrais jamais lui exposer mes idées parce qu'elles se seraient jamais valables à ses yeux. Je me considérais comme seule, incapable d'être vraie avec les personnes qui m'entourent. J'étais épuisée de tout enfouir en moi, tous mes remords, tous mes regrets. Mais il m'était impossible de me libérer de tout ce dont j'avais la conviction profonde et inébranlable.
Ivre, j'ai passé de longues heures à tenir mon père coupable de ce conditionnement exagéré, de cette autorité qui planait sur moi.
Mais, j'ai choisi de tout prendre à coeur.
J'ai été vulnérable face à l'Inconnu, insouciante face à mes choix.
J'ai porté ces verres à ma bouche.
J'ai décidé de lui désobéir en l'en tenant pour unique responsable.
Mais au fond, était-il le seul...?
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Éphémère
PoetryJ'écris des textes éphémères en espérant que ma peine le soit aussi. (N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaires !) Ce petit livre retrace quelques moments importants de mes années de lycée, j'espère que vous serez facilement immergés dans m...