Chapitre 6

1.1K 43 16
                                    

Encore à trois mètres du sol, je la lâchai, bien conscient que sa chute serait douloureuse, mais elle devait savoir à qui elle avait à faire et qu'elle me devait le respect. Je tournoyai un peu au dessus d'elle et finit par me poser délicatement tandis qu'elle était toujours à terre.

-          Non mais t'es un grand malade, Robbie !

-          Robbie ? Qui est Robbie ? demanda une voix masculine derrière elle.

-          Et toi, t'es qui ?

-          Je suis Félix, un des Enfants Perdus du Pays Imaginaire et le second de celui qui t'a ramené, se présenta mon compagnon.

Elle nous regarda à tour de rôle, ce qui m'amusa. Il ne se cacha pas non plus pour se moquer d'elle ouvertement, devant les autres garçons qui venaient de nous rejoindre.

-          Comme je te l'ai dit à Londres, ici, ma belle, je n'ai pas la même identité, je ne porte plus un nom ringard, comme tu l'as irrespectueusement répété. Je me suis baptisé Peter Pan et tout le monde me connaît sous ce nom.

-          Très bien, je ne sais pas à quoi toi et tes petits amis jouez, mais j'exige que vous me sortiez de cette maudite jungle et me ramenez à la maison.

Je ris d'un air hautain, bientôt suivi de mes fidèles camarades. Son comportement était audacieux, mais elle n'était pas à la hauteur de la puissance de Peter Pan.

-          Oh là, quelles manières ! Allez, fichez-moi ça en cage.

Elle se plaignit, se débattit et poussai des cris perçants et agaçants. Plus tôt elle serait enfermée, mieux ce serait. Je soufflai tant elle m'exaspérait.

-          Elle ne ressemble pas à Marie, remarqua Félix.

-          Pourtant elles ont le même sang, lui appris-je, toujours dos à lui, appuyé contre un arbre. C'est sa petite fille, déclarai-je en lui faisant face. Et elle va payer à la place de sa chère grand-mère.

Il ne commenta pas, me donna une tape sur l'épaule qui signifiait que j'avais encore eu une bonne idée. Mon cerveau relevait du génie en ce qui concernait les jeux, et Wendy allait être mon nouveau jouet. En attendant qu'elle se calme, je volai jusqu'au bateau pirate pour rendre visite à mon vieil ami. Je le trouvai assis sur une chaise en bois, concentré sur une carte qu'il étudiait avec sérieux. Ses sourcils froncés lui donnait un côté charmant, je devais l'admettre. Il avait des yeux d'un bleu remarquable et un grand sens du charisme et des lèvres qui pourraient appeler de nombreuses femmes volontaires pour les effleurer, juste les frôler rien qu'une fois.

-          Alors, toujours entrain de chercher à s'évader du Pays Imaginaire ?

-          Retourne avec tes petits copains, Pan.

-          Capitaine Crochet, est-ce là une façon digne de traiter un invité ? m'indignai-je faussement. Personne ne quitte cette île sans ma permission et tu le sais depuis que tu as fait naufrage ici. Comment tu as atterri ici, c'est un mystère.

-          Qu'attends-tu de moi, au juste ? interrogea-t-il d'un air méfiant.

-          Oh, tu commences à me connaître, j'aime m'amuser. Et cette fois, j'aimerais que tu joues avec moi en me rendant un tout petit service.

-          Tu plaisantes ?! Je peux savoir pourquoi le ferais-je après ça ?

Il désigna sa main gauche perdue en levant son crochet. Je crus même l'avoir mis de mauvaise humeur.

L'histoire de Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant