Je volais toujours parmi les étoiles qui brillaient, me paraissant pourtant toujours aussi lointaines. Mais deux d'entre elles n'allaient pas le rester très longtemps.
- On va aller encore loin comme ça ? interrogeai-je, curieux, sans agressivité pour une fois. Il y a un chemin spécifique à emprunter ?
Les carillons se remirent à sonner pour me répondre.
- Suivre la deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Eh bien, même si j'ai compris ce que tu m'as dit, je ne comprends pas ce que ça signifie, avouai-je. Au fait, tu as un nom ?
Elle cessa d'avancer pour se retourner et me répondre. D'abord, elle se présenta en s'inclinant, puis fit une petite moue.
- Tu as l'air triste. Pourquoi ça ne te plaît pas « la Fée Verte » ?
Malheureuse, elle désigna son habit.
- À cause de cet accoutrement ? Je trouve ça charmant, moi, la flattai-je.
Elle rougit aussitôt et baissa la tête, ce qui me décrocha un sourire amusé.
- Écoute, pour te remercier de ta confiance et me permettre de te suivre, laisse-moi te donner un nom. Comme je t'entends sonner comme une petite cloche, je vais te baptiser... Clochette.
Elle exécuta une pirouette arrière et tourna très vite autour de moi pour exprimer sa joie. Nous reprîmes notre chemin aérien vers la deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin, même si je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire. Cela ressemblait plus à un code ou une formule, comme quelque chose que personne ne connaissait. En bons nouveaux amis que nous étions désormais, nous volâmes ensemble en s'amusant à réaliser toutes sortes de figures, zigzaguant dans le marin du ciel, où la lune trônait, comme reine des pierres scintillantes qui y étaient incrustées.
Bientôt, deux étoiles s'agrandirent et celle de droite devint plus grosse et éclatante que la première. Clochette la pointa du doigt en me certifiant que derrière se trouvait le Pays Imaginaire. Le cœur rempli d'espoir, j'avançai et pénétrai dans un genre de tourbillon multicolore où mon corps ne se balançait pas, où je gardais parfaitement le contrôle. Des rayons roses, jaunes et blancs étaient les plus lumineux, me rappelant que j'entrais dans un univers magique. Une lumière blanche explosa, m'aveuglant avant que je n'aperçoive au loin une montagne encerclée par la terre ferme. À elle seule, elle formait l'île dont Clochette me parlait. Je vis immédiatement que ce monde était comme tiré d'un conte de fée lorsqu'au dessus de l'océan, je touchai l'eau salée et ressentis une sensation étrange sur le bout de mes doigts. Quelque chose de visqueux et glissant avait effleuré ma main. Je vis soudainement une grande queue de poisson jaillir de la mer où se trouvait au bout le corps une femme. J'étais en fait encerclé par plusieurs sirènes qui sautèrent et nagèrent autour de moi. Je ris de bonheur en découvrant la brillance de leurs écailles comme la couleur de leur habitat fondu dans une couleur éclatante d'une aigue-marine. Elles plongèrent au fond de l'océan quand nous nous rapprochâmes de la terre ferme.
Je me posai sur la plage et regardai alentour. Tout ce qui m'entourait n'était que jungle, aucun bâtiment n'était construit, l'île semblait déserte à première vue, mais peut-être que je me trompais. Je tapotai mon épaule pour inviter Clochette à s'y reposer. Elle s'y assit volontiers.
- Tu vis seule ici ?
Apparemment, il se trouvait un lieu au décor plus vif et fleuri, le Jardin des Fées où elle habitait avec d'autres créatures de son espèce. Une fée n'était autorisée à quitter l'île uniquement si elle entendait un appel au secours. Mais cette requête était la première car seuls quelques Indiens vivaient en ces lieux. Rien n'était bâti, aucune loi n'était instaurée. Et c'est ce qui me plaisait.
VOUS LISEZ
L'histoire de Peter Pan
Hayran KurguDans l'œuvre originale de James Barri où Peter Pan fait sa première apparition, il se dévoile comme un personnage égocentrique, égoïste, cruel et sans cœur qui n'hésite pas à exécuter les Enfants Perdus dès que ces derniers grandissent. Seulement, c...