Chapitre 3 ''le comble''

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-Pourquoi ne venez-vous pas vous installer chez nous? on a 2 chambres vides, ça devrait suffire, alors qu'en pensez vous? N'est-ce pas une bonne idée?

Et la voilà cette magnifique bombe atomique qui vous explose tout droit dans la face! J'espérais, enfin l'espoir fait vivre quoi!

Julie hocha la tête en signe d'approbation, elle commençait à m'énerver celle-là! A présent le choix final revenait à Nathan qui lui restait silencieux et pensif, me jetant quelques coups d'oeils discrets pour voir ce que j'en pense, je finis par lui jeter mon regard le plus noir, pour lui faire comprendre que j'étais bien mécontente.

-Nathan chéridounet, réponds voyons, c'est impoli d'ignorer la question de quelqu'un d'aussi aimable que Mme Johnson! Réprimanda la chéridounette son chéridounet, qui lâcha un soupir exaspérant, la situation on elle-même est exaspérante et me donne un mal de tête atroce, d'ailleurs je viens de remarquer que depuis que Nathan est revenu j'ai la tête qui me fait mal fréquemment.

-Bien c'est décidé, alors vous n'avez qu'à ramenez vos bagages demain, j'ai hâte de vous voir ici, la maison est un peu vide avec moi et Annie seulement, s'écria ma mère joyeusement, limite elle allait sauter de joie.

Je serrai mes poings, furieuse de comment la situation dégénérait, je n'avais aucunement envie d'avoir Nathan chez moi, et encore moi que sa pétasse se ramène, non mais un peu de respect quoi!

Je suis chez moi, chez moi putain, pourquoi je devrais les accueillir ici? Hein, qu'ai-je fait au ciel, à la terre, et au monde entier pour que cette horreur retombe sur moi, j'essayais de me contrôler, devenant presque livide. Je finis par me hâter vers ma chambre, enfiler mon jogging et cette fois-ci me précipitant vers la porte, criant ''Je sors''. Je courais et courais, encore et encore, de toutes mes forces, à en perdre haleine, jusqu'à arriver à une forêt, la forêt où tout à commencé, la forêt où pour la première fois j'avais trouvé Nathan, notre première rencontre, la toute première, à l'âge de 5 ans, la fois où je m'étais perdu, je m'allongeai sur l'herbe, sur la terre, en inspirant et expirant, à plusieurs reprises, reprenant ma respiration, l'air entrant dans mes poumons, le froid se faisant sentir un peu, les souvenirs commençaient à m'assaillir , et les larmes les surgirent et commencèrent à couler doucement sur mes joues, ressentant ma bouche, le gout salé. 

Où sont passés nos moments de joie, de peine, d'innocence ? Le temps passe et emporte avec lui les sensations, les images, les paroles. Aujourd'hui, qu'en reste-t-il ? Et demain ? Trente pensées pour sauver nos souvenirs de l'oubli. Mais moi je veut les oublier, ça fait mal, vraiment mal, une douleur insurmontable m'emparait de nouveau, elle revenait après toutes ces années, et je réalisais que je courrais un grand risque, mes sentiments risquent de revenir et je n'en voulais plus, surtout que Nathan avait une copine, une copine magnifique, je devais bien l'avouer, finalement, je crois qu'il vaudrais mieux que je reprends ma petite thérapie, vous savez, le petit journal secret que j'avais arrêté après un an du départ de Nathan, je me rappelais aussi ce jour-là, les yeux bouffis, les cheveux en bataille, le corps squelettique, Lucie m'avait harcelé pour que je me reprenne en main, Lucie ma meilleure amie, ma best friend à l'accent brésilien, je l'y suis vraiment reconnaissante de m'avoir remis sur le droit chemin ce jour-là, de sa façon brusque de me dire de cesser de me morfondre, je suppose qu'à présent elle doit être au courant du retour de Nathan, je m'imagine bien sa tête en apprenant la nouvelle, à vrai dire on avait pensé toutes les deux qu'il ne reviendrait jamais et qu'on le reverrait jamais, je ne sais pas pourquoi, mais on avait cette conviction, et c'est sûrement grâce à cette conviction que j'ai cessé de l'attendre, oui c'est sans doute cela, à présent elle n'existait plus, je me retrouvais encore une fois dans l'attente , l'attente de quoi exactement? Sans doute qu'un jour, il m'aimera comme je l'aime, eh oui , je suis vraiment bête et conne, pitoyable, vous pouvez me traiter de tous les noms, mais j'espère toujours qu'un jour il tombe amoureux de moi!
À quoi sert d’aimer, de se donner sans réserve si, brusquement, celui à qui on a offert son être entier et son existence entière, tout, tout ce qu’on avait en ce monde, vous échappe ainsi parce qu’un autre visage lui a plu, et devient alors, en quelques jours, presque un étranger !
Sur cette dernière pensé, je m'endormis dans le bois...

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Je sentais quelque chose de doux , de voluptueux me caresser la joue, puis sentant aussi mes cheveux me gratter quelque peut, j''ouvris les yeux en sursaut, et hurlai d'horreur, non ,non , NON!

Je n'arrive pas à croire que ça m'arrive à moi, à moi qui à la phobie des insectes depuis toute petite, oh non, ce n'est pas vrai, Anna c'est un cauchemar, on respire, on se calme, o mon dieu! Sur ma joue se trouve deux limaces dégoûtantes, j'ai la forte envie de vomir, oh non, je sens que je vais bientôt pleurer, s'il vous plait  tout mais pas ça, tout sauf les insectes! Et le pire dans tout ça c'est que mes cheveux me grattent horriblement, j'y mets ma main et les trouve tous crasseux, quand je la retire, j'y trouve quatre fourmis et une mini agrainée, je n'ose même pas imaginer se qui se trouve dans mes cheveux,  des larmes dégoulinent sur mes joues et je hurle à en perde la voix, je hurle de rage, de colère, j'en ai marre merde, j'ai l'horrible impression que tout s'acharne sur moi! 

Je décide finalement de sortir de cette maudite forêt, bouillonnant de colère, je décide de téléphoner ma mère pour qu'elle vienne me chercher, mais n'ayant plus de crédit j'abandonne, sur le chemin de retour il commence à pleuvoir et là c'est le comble, tous les insectes sur mes cheveux retombent et coulent sur mon visage, je frémis de temps à autre, de froid, de dégoût, supportant les regards et les expressions étonnés des rares passants, arrivé à la maison , je vois deux valises, à l'entrée et des rires provenant du salon, voyant que je ne manquait à personne, je me dirigea vers ma chambre, prendre une bonne douche, un bon bain, puis en voyant mon poignet, je me saisit brusquement du rassoir, et recommençait ma pratique pitoyable du lycée, me taillant la peau, et essayant de me couper les veines, ça faisait mal, horriblement mal, terriblement mal, mais j'aimai ça, sentir la douleur, encore et encore, ça me soulageait en somme, vous devez sans doute penser que je suis folle, folle oui, mais pas dans le sens propre, folle de rage, déçu, et surtout seule, voyez-vous, je suis se genre de personne égoïste, ne se souciant que de sa propre personne, je suis avare, avare d'affection, d'attention, j'aimerais ne serait-ce qu'un peu d'amour, de qui que se soit, peu m'importe, peu importe que je sois gentille, méchante ou encore capricieuse, je ne reçois jamais cette attention tant désiré , cette soif d'amour, de désir, et peut être c'est dû au fait que je suis moi, simplement moi, Annie Johnson, dont les mauvaises ondes sont contagieuses, apparemment, je suis si horrible que je ne mérite pas ne serait-ce qu'un peu d'amour, savez-vous ce que je désirais le plus pour  Noël ? Ce n'est ni le nombre de cadeaux, ni leur qualité, ni leurs quantité, ce que je souhaitait réellement , c'est un peu d'amour, d'affection, que ma mère se détache un peu de son travail pour m'aimer, que mon père ne pose plus sur moi son regard emplit de pitié, qu'il ne m'abandonne pas seule avec ma mère, qu'il revienne vers nous et qu'il nous aime, mais apparemment c'était trop demander, trop, trop, toujours trop, aucun de ses souhaits n'ont jamais était réalisé, aucun, et ce sentiment dont j'avais peur, revenait, le sentiment de l'abandon, j'étais prête à exploser, pleine de ressentiments et de déceptions, mais vous savez, l'une des qualités dont j'ai hérité c'est la patience, et je voulais toujours croire que dans ce noir ébène qu'était ma vie, il y avait ne serait-ce qu'un peu de lumière, une lumière minime mais existante, et si elle ne se présentait pas à moi, c'est à moi d'aller la chercher et de la ramener à moi, c'est à moi de bâtir mon bonheur, mon propre bonheur.

Sur ce, je vidé la baignoire du liquide rougeâtre, de l'eau mélangé à mon sang, pathétique, voilà comment je voyais mon reflet, la situation en était ironique, je faillis même exploser de rire, mais je me retiens et voilà que des larmes coulent encore une fois sur mes joues, je déclenchait le jet d’eau froide, me rinçait , rangeait tout le désordre dans la salle de bain sans laisser le moindre trace de ce qui c’était passé, ce que je faisais me fit sourire, car en y réfléchissant mieux, on aurait dit un tueur on série qui essayait de camoufler la scène du crime, quelle drôle d’idée franchement, mais si je reste encore un peu plus dans cette maison je suis sur que je vais vraiment commettre un crime en commençant par cette pétasse Julie !

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Alors, alors, vous en pensez quoi? Vous aimez ou vous détestez? Vous pensez quoi des personnages? Hein? Julie? Nathan? Anne? Mme Johnson? Commentez et critiquez! Des avis!

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