Hey c'est lulusourire! Membre du compte Listening-Helping et créatrice de ce livre. Je témoigne de mon expérience avec l'hypersensibilité car, vous vous en doutez bien, je n'en parlerais pas autant si je n'était pas un minimum concernée!
J'ai des hypersensibilité émotionnelles et sensorielles, une hyperémotivité et hyperempathie. Bonne lecture...
Le plus loin que je me souvienne, tout a toujours été fort. Très fort. Le monde était violent, puissant, imprévisible et incontrôlable.
Je ne marchais jamais du côté de la route, n'aimais pas les enfants de mon âge qui ne faisaient que crier et courir dans tous les sens, me bouchais fréquemment les oreilles face à toute sortes de bruits qui menaçaient de faire exploser mes tympans... Aujourd'hui j'ai instinctivement peur des motos et, en général, des trucs imprévisibles qui font du bruit. Si l'on rajoute le fait que j'ai tout le temps mal aux yeux dehors quand il fait beau mais que les lunettes de soleil m'irritent le nez, je suis presque insortable. Et si vous me touchez sans prévenir je risque de vous frapper (ou du moins de réagir assez brusquement). J'ai rien contre vous, c'est instinctif, du pur mécanisme de défense!
Ah oui, si on me place face au vent et que vous soufflez les magnifiques bougies qui trônent sur votre resplendissant (et sans doute délicieux, j'en salive d'avance) gâteau d'anniversaire je vais juste me mettre à tousser, genre très fort et me planquer dans un coin sans plus tarder. Comment ça j'en fait trop? La fumée quoi! (de toute façon vous ressentez rien vous autres...)En grandissant, cette hypersensibilité sensorielles était, certes, dérangeante mais loin d'être mon plus grand souci. Les problèmes qu'elle me causait étaient à mes yeux cachés par d'autres provoqués par une hypersensibilité bien plus connue...
En effet, je suis facilement débordées par toutes sortes d'émotions et sentiments sortis parfois de presque nul part (souvent des autres aussi, sans que je ne m'en rende forcément compte). Les émotions m'assaillent, m'envahissent et me mettent mal à l'aise. J'étais, et suis encore, très anxieuse jusqu'à parfois devenir insupportable pour tous les hyperempathiques qui passent dans le coin uniquement par ma présence.
Ouais, on se dérange entre nous en plus! Imaginez des dominos d'hyperempathiques qui se passent une émotion en tombant par terre parce que c'est trop puissant... Drôle hein? Ben en fait c'est un peu ça.En outre, mon expressivité a toujours été jugée exagérée. Peut être plus par moi que par les autres. J'affiche absolument tout sur mon visage, pleure très rapidement, saute de joie quand je suis contente et tape des trucs quand je ne le suis pas. Absolument, j'ai l'air très immature.
Alors ça va peut être vous surprendre (naan) mais j'ai légèrement tendance à vouloir cacher tout ce bazar au fond de moi, très, très loin des tarés qui pollu... Habitent cette planète. De un je planque la douleur dans un coin de ma tête dès qu'elle apparaît (meuh naaan ça va pas m'exploser à la gueule sans prévenir!)
De deux, j'affiche en général une expression froide et assez dure surtout quand je suis dans un contexte de socialisation. Si on essaie de faire la discussion avec moi mes paroles auraient apparemment plus ou moins le même effet qu'un blizzard et auraient tendance à repousser les braves chevaliers qui tenteraient tout de même de sauver la pauvre princesse en détresse que je suis.
Le truc c'est qu'une princesse, je n'en suis pas et en détresse encore moins. Alors'essayer de me faire "sortir de ma bulle" comme si c'était la tour de Raiponce, ça marche mais alors là le moins du monde. Voyons, pas de panique chevaliers et chevalières paumés en recherche d'affection (je taquine)! Il y a une alternative! Me laisser le temps de venir vers vous sans forcer et sans me blesser par mégarde ce qui est, à mon humble avis de princesse-qui-n'a-pas-besoin-d'être-sauvée, pas si compliqué!Par contre, si vous y arrivez, assumez le monstre que vous venez de créer (je vous aurais prévenue).
Quand j'ai découvert le terme "hypersensible" je n'ai pas eu besoin d'en lire la définition pour comprendre que je l'était. C'était indéniable, j'avais l'impression d'être née avec un étiquette "Hypersensible, faîtes gaffe des fois ça chiale" sur le front! Puis j'ai appris que ça concernait 20-25 % de la population et j'ai dû me dire un truc du genre "ah ouais, quand même!". Pis maintenant, après multiples péripéties, je suis ici à écrire ce truc qui ressemble peu ou prou à un témoignage.
Je ne vais pas dire que j'ai eu ou aurais une vie palpitante remplies d'aventures extraordinaires mais tout est toujours assez mouvementé et parfois difficile à vivre on va pas se mentir. En fait tout est plus intense que pour les personnes dont la sensibilité n'est pas un hamster sous dopamine qui fait des marathons dans sa roue, même si je ne m'en rend pas forcément compte.
Haïr l'hypersensibilité? Surtout pas!
Apprendre à vivre avec? Ça me semble plus raisonnable.
Car après tout, c'est une partie de moi.
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Hypersensibilité: comment vivre avec
AcakOn ressent tous des émotions. On peut même les identifier! Peur, joie, tristesse, colère... Mais ce qu'on oublie parfois, c'est que personne ne les ressent de la même manière. Une partie de la population est appelée "hypersensibles". C'est à dire qu...