Les Aventures de Tintin - Tintin en Italie

Torture du corps, torture du coeur

Le Colonel Bordure s'approcha de Jeanne, et, de se sa main, lui releva le menton.
- Tu sais à quel point tes révélations pourraient nous être utiles... 
- Je ne sais rien.
- Aristide n'aurait jamais laissé son secret disparaître dans sa tombe.
- Puis-ce que je vous dis que je ne sais rien !
- Ton cher petit ami sait peut-être quelque chose, dans ce cas !
Cette fois, c'était Evanleck qui avait parlé. Il s'approcha de la jeune femme, et l' attrapa par les cheveux, la forçant à le regarder. Il se pencha vers son oreille, et sussura, assez fort pour que Tintin l'entende ;
- Je t'avais dis que ton chevalier servant serait pas toujours là pour toi ! Ce gamin ne peux plus te protéger.
Il parcouru sa gorge de sa main, sous le regard rageur de Tintin.
Spontz le fit cesser d'un regard.
- Plus tard.
Il se baissa vers sa nièce, et attrapa son menton.
- Tu dois me dire. Je suis ta famille.
- Vous n'avez jamais été ma famille !
Le ton du machiavélique personnage se fit plus dur.
- Alors, supporteras-tu de voir ce garçon souffrir ? Tu crois que je n'ai pas remarqué ton petit manège... Pour la première fois en sept ans, tu t'attaches à quelqu'un. Je suis responsable de la mort de tout ceux  que tu aimes, et je tuerais encore, pour que tu reste seule ! Tu croyais pouvoir l'aimer ? Je vais le tuer devant toi, sale gamine !
Et il s'approcha de Tintin, qui lui lança un regard rassurant, avant que son ennemi ne lui décoche un grand coup de pied dans le ventre, avec une satisfaction évidente.
- Ça, murmura-t-il, c'est pour toutes le fois où tu m'as renvoyé dans l'ombre, sale gosse.
Tintin, sans lacher un bruit, se plia en deux, envahi par la douleur. Il amorti un autre, puis un encore. Là, il ne put s'empêcher de crier, plein de souffrance. Des larmes se mirent à couler sur les joues de Jeanne ;
- Arrêtez ! Il est innocent, laissez-le !
Spontz se pencha vers le corps meurtri du jeune reporter ;
- Tu vois ? Ta nouvelle amie me supplie. Serait-elle lâche ?!
À travers ses dents serrées, le jeune journaliste souffla, sans s'arrêter malgré les coups qui pleuvaient, et le filet de sang qui s'échappait de ses lèvres ;
- Jeanne... elle et tout sauf lâche... Ah ! Elle est forte... Ah !... Intelligente... Courageuse... Ah ! Et... Incroyable.
Et le jeune homme croisa une dernière fois le regard plein de larme de son amie, avant de sombrer dans l'inconscience.
- Voilà le résultat de ton silence, petite morveuse. Nous reviendrons, et, sois en sûre, nous le tuerons.
Jeanne voyait flou à travers ses pleurs. Elle se mit à se démener, et, tirant sur les liens, elle se précipita en avant, faisant reculer Evanleck, qui lui assena un coup de pied. Les deux homme s'éloignèrent d'un pas lourd, laissant la pièce retomber dans l'obscurité.
Soudain, Jeanne sursauta. Elle entendit un petit japement, puis un animal, reconnaissable entre tous, se frotta contre elle;
- Milou ! Oh, Milou ! Que je suis heureuse de te revoir ! Vite, mon bon Milou, détache-moi !
Elle sentit la langue humide du chien sur sa main, qui trancha les liens d' un coup de canine.
- Merci !
Elle tâtonna autour d'elle, dans l'espoir de trouver quelque chose, quand Milou lui tendit quelque chose qu'il avait dans la gueule.  C'était un objet, lourd et long, et elle put constater qu'il s'agissait d'une lampe de poche. Elle l'alluma et se précipita vers Tintin. Celui-ci était dans un sale état. Un filet de sang coulait le long de son menton, et il était toujours plié en deux. Son amie le détacha et l'alongea à terre, priant pour qu'il ne soit pas mort. Il respirait, et son coeur battait vite. Jeanne ne put s'empêcher de lever la main et caresser sa joue. Il était toujours beau, même dans cet état à cause d'elle...  Elle tremblait de culpabilité et de froid. La cale était glaçée, et elle ne portait toujours que sa robe de spectacle, alors elle s'allongea et, serrant Milou contre elle, elle se pressa contre son ami inconscient.
Il fallait qu'elle le sorte de là, même si elle devait y laisser la vie. C'est cela, il fallait qu'il parte avec la clé.
Et dans l'obscurité de la cale, un plan commença à murir dans son cerveau.