Chapitre 4: ""Craindre""

888 58 29
                                    

Le voyage se poursuivit vers le Sud pendant des jours durant. La Communauté progressait sans encombres, seule la fatigue ébranlait fortement les Hobbits, qui n'étaient pas habitué à de telle randonnée. D'un accord commun, ils décidèrent de faire une pause sur ce qui semblait être un imposant plateau de roche. Ils posèrent leurs camp, s'attelant à faire la cuisine, ou à rester aux aguets pour certains. Boromir fit s'entrainer Merry et Pippin au combat, sous les conseils avisés d'Aragorn. Améïss partit, quand à elle, à l'écart, les regardant de loin. Silencieusement, Legolas la rejoint. Elle entendit au loin Gandalf donner ses indications.

" Il nous faut prendre à l'Ouest des Monts Brumeux pendant quarante jours. Si la chance est avec nous, la trouée du Rohan nous sera ouverte. Et là nous prendrons à l'Est vers le Mordor."

-Gimli pense que nous devrions prendre le chemin de la Moria, ce qui nous empêcherai de perdre un temps considérable. Gandalf refuse d'en entendre parler, je ne sais pas ce qui l'effraye autant là-bas.

-Gandalf est un homme mystérieux, Améïss.

Merry et Pippin n'arrivant pas à contrer efficacement Boromir, se jetèrent de toutes leur force sur l'homme, qui tomba à la renverse, rieur.

-Améïss regardez! Nous l'avons désarmer! cria Pippin.

-Je crois que les deux cousins cherchent à vous faire la cour, dit Legolas, amusé.

-Ils sont adorables, dit-elle en souriant.

Elle tourna son visage vers l'horizon, elle ne souriait plus. L'elfe la détailla. Que tous les hommes la désire, il le comprenait. Ses cheveux volaient aux caresses du vent, dévoilant un cou délicat. Son visage avait des traits très doux, et sa peau était aussi parfaite que celle des elfes, néanmoins, elle n'était pas aussi blanche que la leur, elle avait un teint légèrement halé, splendide à ses yeux. Sa bouche était rouge et pulpeuse, elle dessinait deux jolis arcs sur sa lèvre supérieur, semblable à un cœur. Ses yeux étaient ce qu'il trouvait de plus précieux chez elle, d'une couleur verte vive, ils paraissaient surnaturelles. Elle ressemblait énormément à une elfe, mais quelques petites différences rappelaient son sang-mêlé, ce qui avait toujours intrigué. Mais plus encore, il sentait qu'il avait un lien avec elle, il voulait y croire.

-Vous semblez soucieuse Améïss.

-Nous sommes à découvert ici, depuis le ciel, il est simple de nous repérer, Legolas.

Il la regarda amusé, alors qu'elle restait toujours à l'affut.

-Qui pourrait donc nous suivre depuis le ciel? Saroumane n'a pas d'ailes, les orques montent des wargs, dit-il sarcastiquement.

-Je ne sais pas; mais cela se dirige droit sur nous, répondit-elle en plantant soudainement son regard dans le sien.

- Qu'est-ce que c'est ? s'exclama Sam.

-C'est rien, c'est qu'un petit nuage ! relativisa Gimli.

-Qui avance vite...et contre le vent ! constata Boromir.

-Des crébains du Pays de Dun ! annonça Legolas
 

Ainsi ils se précipitèrent pour ranger toutes les affaires, et se cacher dans les buissons. Améïss aida Sam à dissimuler son poney, et l'incita à lui même se cacher. Mais elle fut prise de court par le temps, et dans sa panique trébucha. Elle sentit une poigne forte la tirer contre un torse fort dans les buissons. Lorsqu'elle releva la tête, ce fut Boromir qui l'observait intensément. Elle le gratifia d'un sourire et le remercia, bien que troublée par la manière dont l'homme du Gondor l'avait observé. Quand ils purent sortir, elle fut heureuse de quitter la proximité qu'elle avait eu avec lui.

-Des espions de Saroumane, le passage par le Sud est surveillé ! Il faut passer par le col de Caradhras ! proclama Gandalf.

-Êtes-vous plus fou encore que ne le racontes les légendes? Les Hobbits seront morts de froid avant que nous ayons atteint l'autre coté du col! La Moria est meilleure itinéraire.

-Améïss, j'ai déjà eu cette conversation avec Gimli, nous n'emprunterons pas la Moria, dit-il en prenant la tête du groupe.

-Qu'est-ce qui vous effraie à ce point dans les mines Gandalf? lui cria t-elle.

Ce dernier s'arrêta un instant, puis reprit sa route, sans donner de réponse à la jeune femme. Agacée, elle ferma la marche, tandis que Merry et Pippin se lançait des regards entendus. Frodon les intima de ne pas s'en mêler, et lança un regard compatissant à la demi-elfe, qui répondit d'un hochement de tête dur.

Leur marche se fit désormais très silencieuse, ils prenaient conscience qu'il n'étaient pas en sécurité, qu'ils ne l'avaient jamais été. A présent, il fallait craindre.




Chroniques D'une Humaine Au Sang D'ElfeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant