Chapitre 5: ""Se contrôler""

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-Gimli, n'avez vous donc pas quelques contes à nous chanter?

L'ascension vers le col du Caradhras venait de débuter. Le froid commençait à se ressentir, mais restait très supportable. Améïss était toujours contrarié, mais elle ne le montrait pas. Elle était douer pour cacher ses émotions, et lorsqu'elle laissait échapper quelque chose, cela était toujours volontaire. Présentement, elle était plus à l'affut des premiers signes de faiblesses des Hobbits, qu'elle se sentait obligée de surveiller. Elle maudit Gandalf et ses mystères. Mais l'ambiance étant morose, et elle préférait se vider quelque peu la tête.

-Un vielle ami m'avait un jour raconter que le peuple des nains connaissait de nombreuses chansons, reprit la jeune femme.

-Il est vrai que je connais nombre de bagatelles, mais nous aimons chanter en troupe, voyez-vous, mon amie.

-Peut-être un jour nous sera t-il permis que vous m'appreniez les paroles, vous ne seriez alors plus seul à chanter!

-Avec grand plaisir, charmante Améïss. dit-il en lançant un regard de défi vers le prince elfe.

Legolas, lui, n'avait pas raté une seule seconde de leur échange. Il savait qu'elle était intéressante et s'intéressait à tout, ainsi, c'était naturel pour elle. Mais l'air qu'avait prit "ce nain de pacotille" ne lui plut pas du tout. "Si il pense qu'il peut jouer sur ce terrain là, il pense mal" pensa t-il.

Soudain, Frodon tomba à la renverse, sur plusieurs mètres. Aragorn le rattrapa de justesse, puis le releva. Le semi-homme porta sa main à son cou, où était normalement attaché l'anneau; il n'y était plus. Améïss était accroupie par terre, tenant une chaîne dans ses mains. Elle regardait l'artefact étrangement, puis approcha ses doigts de l'anneau.

-Améïss non! cria Aragorn.

Elle réagit immédiatement, se levant et s'approchant de Frodon.

-Veuillez m'excuser Frodon, Gandalf avait raison, cette anneau est tout bonnement maléfique, dit-elle à mi voix. Vous ne devez pas le perdre.

Après cela, elle se ferma entièrement à toute conversation. Elle avait honte, honte de l'emprise qu'avait eu l'anneau sur elle. Le semi-homme ne pouvait pas lui faire confiance. Alors elle placerai elle même toute sa confiance en lui. Elle ignora les regards que lui lançait son frère et Legolas. Elle ne voulait pas parler de ce qu'il s'était passé.

Le chemin commençait à devenir plus abrupte, la neige plus épaisse, le froid plus intense. Les hobbits trébuchaient constamment, ils ne pouvaient pas monter les poneys dans ces conditions. Sam peinait le plus à avancer. Améïss lui donna sa cape chaude, puis le porta sur son dos. Il fut surpris de voir qu'elle avait autant de force, et qu'elle ne se plaignait pas du froid. Merry et Pippin lancèrent un regard jaloux à leur ami, qui pour sa part ne comprit pas.

Brusquement, des blocs de glaces tombèrent sur le flan de la montagne, si près d'eux qu'ils les touchaient presque. Le vent glaciale les prenait de plein fouet, la voie devenait dangereuse. Améïss sentait Sam resserrer son emprise sur elle; il était congelé et faible. Elle s'inquiétait qu'il ne perde connaissance, ou pire, si ils continuaient de la sorte.

-J'entends une voix sinistre dans les airs ! s'exclama Legolas

-C'est Saroumane ! cria Améïss.

  -Il essaye de déclencher une avalanche ! Gandalf ! Il faut faire demi-tour. dit son frère.

-Non ! cria t-il, en commençant à réciter une formule magique.

Mais Saroumane fut plus fort, la neige leur tomba sur la tête. Elle fit rapidement descendre Sam de son dos, essayant tant bien que de mal de faire bouclier. Ils étaient tout ensevelis, plus ou moins profondément. La demi-elfe creusa rapidement au dessus de leurs têtes, et dégagea facilement le jeune hobbit. Pour sa part, elle était coincé, elle n'arrivait pas à s'extirper de la neige, et Sam ne savait pas comment lui venir en aide. Legolas la tira avec force contre lui, s'assura qu'elle n'avait rien, puis enleva délicatement la neige de son visage et de ses cheveux. Elle n'eut pas le temps de le remercier qu'il était partit précipitamment. Cette prévenance, sans qu'elle l'eut expliquée, l'avait rendue allègre.


  -Il faut quitter la montagne. Prenons par la trouée du Rohan, faites un détour par ma cité. dit Boromir.

-La trouée du Rohan nous rapproche trop d'Isengard. répliqua Aragorn.

-Nous n'avons plus le choix, nous devons prendre les mines de la Moria. Si nous restons ici, les Hobbits mourront, Gandalf. dit la demi-elfe.

-Laissons le Porteur de l'Anneau décider. Frodon ?

-Nous passerons par les Mines.

-Qu'il en soit ainsi ! se résigna le magicien.

Il prirent alors le chemin dans l'autre sens, les hobbits, soulagés, semblaient renaitre d'une énergie nouvelle. Améïss marchait à coté de Legolas, qui fut satisfait de sa proximité avec la jeune femme.

-Je ne vous ai pas remercier tout à l'heure, alors je le fais maintenant. Merci de m'avoir aider Legolas, dit-elle en plongeant ses yeux dans les siens.

-Je vous en prie, dit-il à mi-voix, trop absorbé par les yeux de son amie.

Ils marchèrent en silence un moment, tandis que l'elfe semblait hésitant.

-C'était gentil à vous de porter Sam sur votre dos.

-Legolas, soyez franc et demandez-moi ce qui vous brule les lèvres je vous prie.

Elle l'avait prise de court, évidemment, elle savait, elle était vive d'esprit.

-Voulez-vous parler de ce qu'il s'est passé tout à l'heure? dit-il prudemment.

-Si j'en avais ressentis le besoin, ne pensez-vous pas que je l'aurai déjà fait? dit-elle froidement.

Elle soupira, regrettant ses paroles aussitôt. Elle se tourna vers lui doucement.

-Excusez-moi, je suis bien embarrassé par cette histoire, avoua t-elle à mi-voix.

-Vous ne devriez pas, vous avez été impressionnante, vous avez résister avec une facilité déconcertante.

Elle le regarda, peu convaincue, mais reconnaissante envers lui. Pourquoi attachait-elle maintenant autant d'importance à ce qu'il pouvait bien penser d'elle? Depuis quand? Elle ne le savait pas.

Ce jour, Améïss avait réussit à se contrôler, demain, peut-être, ne le fera t-elle pas.

Chroniques D'une Humaine Au Sang D'ElfeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant