Il rêvait.
L'obscurité était omniprésente. Seule petite tache de lumière, une lyre reposait sur un socle modeste. Il tenta de s'approcher, mais peu importait le nombre de pas qu'il effectuait, la lyre restait inatteignable. De désespoir, il se mit à courir et paradoxalement la lyre semblait s'éloigner fatalement.
Après s'être arrêté à bout de souffle, il sentit une présence dans son dos, comme un souffle persistant.
Il se retourna pour se retrouvait face à son propre regard. La même expression effarée qui se peignait sur son visage lui était renvoyée par un grand miroir entouré de dorure. C'était bien lui, mais vêtu de satin et d'or. Ses vêtements luxueux aux broderies somptueuses respiraient l'opulence. Une aura de puissance et de suffisance inhabituelle l'entourait. Un sentiment nouveau prit possession de lui. Il se sentit grandit, massif, invincible et fier. Comme si tout ce qu'il avait toujours fantasmer se trouvait là, tout juste à porter de main, mais ironiquement inatteignable de l'autre côté de la surface lisse.
Progressivement, il vit son visage fondre, prendre l'aspect d'une bouillie d'or fondu. Il leva ses mains tremblantes jusqu'à ses joues mais des pans entiers de peau continuaient de se détacher. Sa tête, son cou, son torse, même ses mains se liquéfiaient.
Il détourna son regard de cette vision d'horreur et il retomba sur ses mains à lui, pas celles que reflétait le miroir. Elles étaient intactes.
Lorsqu'il voulut de nouveau lui faire face, la grande glace avait simplement disparu.
Un bruit résonna dans le noir. Comme une amulette qu'on craquait. Puis, apparut une petite lueur vacillante qui grandissait à mesure que le bois qu'elle dévorait s'enflammait. C'était la lyre qui brûlait. Un homme se tenait près d'elle et était absorbé par ce spectacle de destruction.
Il s'aperçut que cet inconnu n'était autre que lui-même lorsque ce dernier leva la tête. Il se sentit tomber à la renverse quand l'homme se précipita sur lui. L'instant d'après, il était au-dessus de lui, ses mains serraient sa gorge.
Alors sa propre voix s'échappa des lèvres de l'homme aux traits si familiers.
"L'autre c'est toi."
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Eukos
FanfictionQue diriez-vous de plonger dans un univers flottant hors du temps et de l'espace ; un lieu d'une beauté indéfinissable, incarnation même du splendide ; un monde détaché des impératifs de la vie avec pour seule préoccupation vivre l'instant présent ?