Liv - (BxB)

Amende honorable.

Le bruit des stylo billes frottant en chœur sur le papier, le tic tac de l'horloge, et la respiration des élèves, c'est à peu près tout ce que qu'on pouvait entendre dans cette classe. Même les mouches n'osaient pas y voler. Il faut dire que monsieur Vaughn n'est pas un tendre, pour lui son cours est une institution, et tous les élèves se doivent de le respecter. Inutile de vous dire, que forcément, le cours d'économie n'était pas notre favoris, loin de là !

Quand la sonnerie retentit enfin, c'est avec calme et retenue que nous avons rangés nos affaires, et que nous nous sommes dirigés vers la sortie. Soudain, alors que j'étais au milieu du couloir, ma vessie m'a rappelé à l'ordre, et je me suis engouffré dans les toilettes. Je déteste aller aux toilettes, car à chaque fois que je m'assied sur la cuvette pour uriner, ça me rappelle que je ne suis pas encore tout à fait moi-même, et ça me fait énormément de mal. Mais je dois être patient, dans deux ans j'entamerai la procédure pour mes dernières opérations à savoir l'hystérectomie,et la phalloplastie, et tout sera enfin terminé.

Une fois ma petite affaire terminée, je suis sorti de la cabine, et je me suis dirigé vers le lavabo. Alors que je commençais à appliquer le savon sur mes mains, la porte s'est ouverte, révélant un Page Whitmore assez nerveux, qui s'avançait vers moi les mains dans les poches.

- Hey ... euh, je sais que ce n'est pas vraiment un endroit propice à la discussion mais, je, je voulais m'excuser. Je n'aurais pas dû m'énerver comme ça l'autre jour, et m'en aller sans rien dire. Je t'ai demandé des explications, et je n'ai pas été assez mature pour les accepter. Donc, voilà, je suis désolé. Je ne comprends pas encore tout à fait ta démarche, et je risque d'encore me tromper sur certains mots, ou termes, et d'avance je m'en excuse, mais, si tu es heureux à présent, c'est le principal ...

-Merci Page, c'est vraiment gentil de ta part.

- Et pardon d'avoir traité Eugène de chinois ...

- Je ne le lui ai pas dit. Ça sera notre petit secret.

- Ok. Cool, cool. Euh sinon,Rachel m'a dit qu'elle t'avait vu l'autre soir au « Kitty Eyes Club », et qu'elle avait volé à ton secours ?

-Oui ! Heureusement qu'elle était là. Elle est vraiment adorable, je l'aime bien.

- Ouais elle est géniale ... Tu vas lui dire ?

- Lui dire quoi ?

- Qui tu es vraiment, et le fait que je t'ai clairement avoué qu'à la base, j'attendais juste ton retour pour qu'on se remette ensemble ?

- Non. Si toi tu veux le faire, vas-y, du moment que tu t'assures bien qu'elle ne le répétera à personne. Mais honnêtement, je ne pense pas que ce soit nécessaire, car je ne représente pas un danger pour votre couple, plus maintenant, donc, ça ne sert à rien.  Toutefois, si c'est trop gros pour ta conscience, vas-y dis lui. Seulement, si tu le fais, pitié, éviter de lui dire qu'elle ne te servait qu' à passer ton temps en m'attendant ! Et si tu ne l'aimes vraiment pas, quitte la avant qu'il ne soit trop tard pour elle. Elle ne mérite pas ça !

- Ouais, nan c'est vrai. Mais je l'aime bien, c'est juste, qu'elle n'est pas, toi ...

- Tu devrais arrêter de me mettre sur un piédestal, j'avais énormément de défauts,  je les aient toujours d'ailleurs ! Tu as toujours eu une fâcheuse tendance à beaucoup trop m'admirer. Rachel est géniale, elle est gentille, elle à l'air très drôle, intelligente. Vraiment, tu as beaucoup de chance. 

 - Ouais,c'est vrai ... Sinon euh, j'me disais qu'on pourrait sortir tous les deux ? Genre, allez voir un film, ou manger un truc ?Entre, amis ?

- Ce serait cool.

- Faudra qu'on planifie ça alors.

La conversation aurait pu se terminer comme ça, de manière simple et joyeuse, mais évidemment, le karma avait d'autres projets. Page a sorti ses mains de ses poches, et j'ai constaté qu'elles étaient abîmées, protégées par des sparadraps et des bandages. Mais je n'ai pas vraiment eu le temps de m'attarder sur ce sujet, car soudain, il a ouvert ses bras,et m'a enfermé dans une étreinte très douce . Nos 11 centimètres d'écart, lui on même permis de poser délicatement sa joue sur le sommet de mon crâne, et de ce fait, je me suis retrouvé avec le visage dans sa poitrine.

Cette proximité, et cette position beaucoup trop intime à mon goût, ont réveillés en moi une tonne de souvenirs enfuis, et j'ai commencé à me sentir mal. Alors j'ai mis fin au câlin, en prétextant que je n'avais pas envie d'être en retard au prochain cours. Il a semblé, déçu ? Mais ensuite il a vite repris contenance, et s'est éloigné. Je lui ai fait une petite tape amicale sur l'épaule, et je suis parti avant qu'il puisse dire quelque chose.

Évidemment, l'odeur de son parfum est resté coincée dans mes narines jusqu'à la fin de la journée, et ça m'a quelque peu perturbé, mais j'allais devoir faire avec. Si je veux que notre amitié fonctionne,je dois faire abstraction du fait que j'ai toujours l'estomac qui se tord à chaque fois que je le vois, que je rougis quand il sourit, ou que je détourne le regard quand je le vois embrasser Rachel. 

Je n'ai pas le droit d'être jaloux, ou d'espérer qu'il vire subitement de bord, je n'ai plus aucuns droits sur lui, plus du tout. Et étant donné que je veux vraiment que notre nouveau statut amical marche, j'allais devoir faire énormément d'efforts.