Pink Erika.

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« -Sont petit ami, c'est Page, Liv ... ».



C'est phrase tournait en boucle dans ma tête depuis que l'infirmière l'avait prononcée. Il m'a vu ! Il va savoir ! Il va me haïr ! 



- Oh merde, oh merde, oh merde !

- Liv !Liv ! Respire !!! Respire !! Il ne t'a pas reconnu, tu m'entends ! Il ne sait pas ! Ça va aller ! Respire Livio, respire avec moi ! Inspire, expire, inspire, expire. Pourquoi tu pleures ? 

- Il ne m'a pas reconnu ...

-Non ... Je suis désolée ... Mais, ça vaut mieux pas vrai ?

-Et il a une petite amie ... une vraie ...

- Oh Livio ... je suis désolée ....

- Comment elle s'appelle ?

-Rachel Fidgerald. Tu ne la connaît pas, elle est arrivée l'année dernière. Elle est très gentille, alors s'il te plaît, ne lui en veux pas.

- Elle n'y est pour rien, et en plus elle m'a aidé. Faudra que je la remercie d'ailleurs, quand elle sera seule ...

- Oui, je le penses aussi. Bon, si tu te sens d'attaque, tu peux y aller.

- Ok je vais y aller, je cherche juste mes lunettes.

- Quelles lunettes ? Tu n'avais pas de lunettes à ton arrivée.

- Oh merde, elles ont dû tomber par terre pendant ma crise.

- Bizarre, toutes tes affaires sont là.  Oh, attends une seconde. Tes lunettes, elles sont comment ?

- Ce son des Ray Ban Erika, elles sont-

- Roses ? Entièrement roses ?

- Oui ! C'est un modèle féminin, c'était un cadeau de Page, il a fait graver « LP❤ » à l'intérieur d'une branche. J'y tiens beaucoup.

- Eh bien, c'est lui qui les avaient...

- PARDON !?

- Oui ...quand il t'a posé sur le lit, il les avaient sur les yeux ...

- PARCE QU'EN PLUS IL M'A PORTE !? ... je veux mourir ... il va savoir ... tuez-moi, je ne suis pas prêt à lui en parler.

-Désolée ...



J'ai quitté l'infirmerie encore plus mal que quand j'y suis entré, c'est un comble je sais. J'ai traîné des pieds jusqu'à mon cours de math, dont j'avais déjà raté les 3/4 , et je priais intérieurement pour que cette journée n'empire pas.



Et deviné, quoi ? Elle a empiré ! Et de qu'elle manière !



J'y ai pourtant cru jusqu'au bout. Mes cours s'étaient bien passés, j'avais sympathisé avec pleins de gens, personne ne m'avait reconnu, je n'avais pas recroisé Page. Tout allait très bien.  Puis, alors que je m'apprêtais à rentrer dans ma voiture aux côtés d'Eugène, deux mains m'ont agrippées par le col de m'ont t-shirt, et j'ai subitement décollé du sol. Oh pitié faîtes que ce ne soit pas qui je pense que c'est. Bon, vu la tronche de mon co-pilot, c'est exactement qui je pense que c'est...



- La Belle au Bois Dormant est réveillée, cool, on va pouvoir parler.

- Page, laisse-le !

- Toi le chanteur de K-pop, tu retournes dans la voiture, je veux juste parler à ton nouvel ami !

- Page ...

- Laisse Eugène,c'est bon, je gère...

- Mais ...

- Je gère ! Rentre dans la voiture s'il te plaît...



Mon ami s'est exécuté à contre cœur, et a assisté impuissant à cette scène qui à coup sûr allait très mal finir pour ma santé mentale. 



- Bon.Maintenant que Jackie Chan, ne nous dérange plus. J'ai deux, trois questions à te poser. Pourquoi tu te ballades avec les lunettes de ma copine !? Enfin mon ex, on est au pause jusqu'à ce qu'elle revienne. Elle est où d'ailleurs ?! Tu lui as fait quoi !? Réponds-moi au lieu de chialer comme une tapette !



Oui je m'étais mis à chialer. Pour pleins de raisons. La première, au bout de trois ans sans la moindre nouvelle de moi, il pense juste qu'on est en pause, et bim, un bon coup dans le cœur! Deuxièmement, il ne m'a toujours pas reconnu, ça fait mal. Troisièmement, il vient de me traiter de « tapette », qui malheureusement pour lui,  est la vérité. Alors oui je pleurais, car en à peine quelques secondes, il allait me forcer à lui révéler ce que j'ai absolument voulu lui cacher ces trois dernières années. Alors j'ai pris mon courage à deux mains, car il était inutile pour moi de lui mentir plus longtemps après tout.



- Tu n'es toujours pas physionomiste,hein, Page Whitmore ?

- Comment tu sais mon nom !? Elle te l'a dit?!

- Je connais ton nom, j'ai les lunettes, je suis ami avec Eugène ... Réfléchi, espèce de magnifique imbécile ...

- Magnifique imbécile ...c'est comme ça qu'elle m'-




Et là il baissé ses yeux dans les miens pour la première fois, son regard vert d'eau est passé des lunettes, à Eugène, à moi, plusieurs fois d'affilées. Et là, je l'ai captée, la seconde même où toutes les pièces du puzzle se sont emboîtées. Il m'a partiellement redescendu sur le sol, avant de me lâcher d'un coup sec, me faisant violemment tomber dans le processus. Son visage est passé par tous les stades, la confusion, l'incompréhension, la colère, ... le dégoût. Il a balancé les lunettes par terre, avant de s'en aller sans un dernier regard.



Moi, je me suis roulé en boule sur le sol, et j'ai pleuré.

Liv - (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant