Aomine & Momoi : vivre ensembles

I : Léger incident

-... A bah bravo.

Momoi et Aomine étaient assis légèrement à l'écart, regardant de loin les pompiers éteindre tant bien que mal les flammes qui dévoraient la petite maison du 3 rue Liliane.

Maison, qui, accessoirement, appartenait à la pauvre Momoi.

Son ami lui lança un regard plein de reproches.

-Combien de fois est-ce que je t'ai dit de ne pas cuisiner ? C'est pas compliqué pourtant !

-Je sais mais..

-Et puis comment t'as fait ? T'as pas de plaques ni de four, chez toi. Alors qu'est ce qui a bien pu brûlé ??

Elle lui adressa un regard coupable avant de répondre d'une petite voix.

-Le.. microonde ?

Il n'en revenait pas. Comment un microonde pouvait faire flamber une maison comme ça ??

Ça le dépassait.

Il côtoyait Satsuki depuis qu'ils étaient petits et il avait très vite compris qu'il valait mieux pour tout le monde qu'elle reste en dehors de la cuisine; mais il ne pensait pas qu'avec elle même un microonde devenait dangereux.

Il soupira bruyamment et s'affala sur le banc.
*Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire avec elle ? Si elle ne peut plus se nourrir par elle-même, ça devient plus que problématique*, se dit-il.

Il se fit la réflexion qu'elle avait beau être resté avec lui toute leur scolarité "parce que sinon il ne s'en sortirait pas tout seul", elle n'était pas non plus capable de se débrouiller sans lui.

Il jeta un coup d'oeil à son amie qui se balançait sur le banc, désespérée.

-Qu'est ce que je vais faire maintenant ? répétait-elle. Je n'ai plus de foyer.

Il ne savait pas quoi, mais quelque chose l'agaçait fortement. En fait, si, il savait quoi; il savait qu'il était sans aucun doute l'ami le plus proche de Satsuki, que ses parents étaient partis en voyage d'affaire, que son frère était à l'étranger et que donc par conséquent il en devenait plus ou moins responsable.

Il soupira à nouveau et fit basculer sa tête en arrière.

-Bon, pas le choix. C'est bon, tu peux venir chez moi si tu veux. Alors arrêtes de pleurer ok ?

Elle le regarda quelques instants, dans l'incompréhension la plus totale avant de refuser catégoriquement.

-Pas question. Dormir avec un pervers comme toi, Dai-chan ? Je préfères dormir à la rue. Ne crois pas que je ne te vois pas venir.

Quelque chose en Daiki se brisa, sûrement une grande partie de son ego. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle accepte à bras ouverts, mais de là à refuser de cette manière... C'en était presque vexant.

En même temps, si on y réfléchissait bien, elle était la mieux placée pour refuser.
Ils avaient passé tellement de temps ensemble qu'elle le connaissait par cœur, mieux que quiconque.

Mais elle le connaissait trop bien, apparemment, car elle connaissait tout sur lui, incluant tous ses défauts et la collection de magazines douteux qui lui servaient de seule lecture.

Il haussa les épaules, faisant comme si son ego n'en avait absolument pas pris un coup.

-Bah, comme tu veux. Mais je ne vois pas d'autres solutions pour toi, actuellement.

Il se leva et lui lança un regard provocateur avant de faire demi-tour.

-Je rentre. Evites de venir trop tard quand tu n'auras pas trouvé d'autre solution que de squatter chez moi.

Elle le foudroya du regard et se leva à son tour, partant dans la direction opposée.
Maintenant c'était une question de fierté, elle ne pouvait définitivement pas aller chez lui.
Elle trouverai un moyen, coûte que coûte !