Passage à l'acte

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           Alors qu'il abattait son arme, je domptai la douleur et j'esquivai l'arme de justesse, Simon, déconcerté, fut prit par son élan et tomba à la renverse. Je tenais ma poitrine comme si elle menaçait d'imploser, la douleur était insupportable.

           Désarçonné, ce dernier se releva tant bien que mal, la sensation disparut aussi vite qu'elle était apparue et je pus me relever, à nouveau avide de le tuer. Ses Lorsque Simon fut remit, je lui donnai un puissant coup de pied dans le dos, ce qui le fit tomber et lâcher son arme que je saisi au vol. Sans hésiter je le poignardai dans le dos, du sang éclaboussa mon visage sans me soutirer le moindre dégoût. J'avais lu dans le livre qu'un mort réanimé possédait du sang qui circulait dans ces veines sans l'aide du cœur, qui lui ne fonctionnait pas, tout comme les autres organes. Simon sembla surpris et déconcerté, je profitai de ce moment pour le plaquer au mur, le contact de mes mains contre sa peau me fit frémir, un courant froid passa à travers ma peu tel une étincelle. Je restai les yeux rivés dessus, hésitante. Je remarquai qu'il me fixait intensément, ses yeux pour la première fois révélant une passion indomptable. Ma colère s'estompa. Je ne remarquai pas la lueur de folie meurtrière dans ses iris, trop obnubilée par l'éclat artificiel d'amour. Il m'enlaça délicatement d'un bras et m'embrassa fougueusement avant que je puisse réagir. Je m'abandonnais à son baiser, savourant le gout de ses lèvres et d'un amour aussi froid qu'impossible.

Chaque moments, chaque secondes de cet instant, semblait durer une éternité. Je e voulais, mon cœur menaçait d'exploser d'amour. Ses lèvres gelées contres les miennes, sa main douce contre ma chair. Un gout de sang dans la bouche. Je gardait les yeux clos, mais sentais son regard cyan contre moi. Une odeur de sang atteint mon nez, je la respirais longtemps et n'en fut pas dérangée. Je sentais chaque partie de son corps, sa peau fine et ses gestes. Cela aurais pu continuer longtemps ainsi, si je ne sentais pas sa main descendre le long de mon bras. Jusqu'à atteindre la main qui tenait le couteau.

Le tuer.

Ne pas se détourner.

 Lorsque je compris, je me séparai vigoureusement de lui, il me regardais comme un animal abattu, espérant m'inspirer de la pitié. Je mourrais d'envie de l'embrasser à nouveau, mais le désir de tuer l'emporta plus violemment. Je n'avait plus rien à voir avec la chirurgienne compatissante et maternelle que j'étais. Désormais, au lieu de frémir à l'idée de la mort, que je ne puisse pas sauver quelqu'un en l'opérant, je me contentais  de sourire. Si la pensée de tuer quelqu'un me traversait l'esprit, elle ne me révulsait plus, mais me tentait affreusement. 

Peut-être trop.

Les lèvres de Simon me laissaient un gout doux-amer. Au lieu de l'embrasser à nouveau, je brandis le couteau et je m'acharnai sur sa cage thoracique jusqu'à récupérer son cœur. Je tressailli tout de même en le voyant. Il semblait solide comme de la pierre, et lorsque je le saisi, je ne sentis que du froid. Simon ne bougeait plus, il regardait attentivement ce que je lui faisais, il n'avait pas l'air de souffrir. La couleur du cœur ressemblait à celle du sang séché ; un rouge très foncé, presque noir. Mes mains ne semblèrent pas salies, ce qui me rassura ; il y aura moins de traces.

          Je le cachai dans une sacoche. Lorsque je lâchai Simon, ce dernier tomba lourdement, il me scruta d'un air à la foi accusateur et encourageant avant de se hisser sur le lit et d'examiner le trou dans sa cage thoracique. Il ne disait rien, sans doute ne le pouvait-il pas, puisque ses cordes vocales ne fonctionnaient plus. Je le regardai quelque secondes, je ne savais pas pourquoi mais j'avais chaud au cœur en le voyant, mon ventre noué, je repensai à son baisé.  Le cœur serré, j'eus un moment d'hésitation, puis partis en fermant la porte à clé derrière moi, anxieuse. Plus qu'une étape et tout serai terminé. Dans le couloir, je croisai Martin. Il m'adressa un sourire mais je m'efforçai de l'ignorer. Cet imbécile me faisait perdre du temps! Il m'aborda malgré tout;

-Elia, je...Merci de m'avoir laisser du temps en compagnie de ma mère, c'était vraiment gentil de ta part.

- C'est ça, m'écriais-je, tu me laisse faire le sale boulot à ta place et tu viens me remercier? Dégage et laisse moi passé. Tout de suite!

Il paru tout d'abord étonné, puis profondément blessé. Je le dépassai avant qu'il puisse rajouter quelque chose. Je n'éprouvais aucuns aucuns remords, il méritais que je le traite ainsi, voire que je le tue... Mais pensés se tournèrent vers le cœur. Je devais avancer!

Pourtant, le lieu où je devais me rendre n'avait rien d'attirant, au contraire. Je sentais une présence derrière moi, témoins de ma lutte contre Simon, j'ignorait en core qu'elle signerait mon arrêt de mort.


Une magie d'ombre et de sang (en correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant