Le Poudlard français

Chapitre 23 : Un appât

   Le silence matinale habituel à Grindéliée est dérangé par des bruits de baskets sur le carrelage. Aria entre dans le bureau de Sapientae. Sapientae et Mlle Morin sont en plein milieu d'une conversation sur la manière dont la journée va se passer. Elle réalisent la présence d'Aria qui donne à Mlle Morin un sac avec quelques uns de ces vêtements à l'intérieur. En sortant les vêtements, Mlle Morin commence à rigoler.

- Ton style n'est pas si différent du mien quand j'étais élève ici. Si j'avais su, j'aurais pu prendre mes affaires !

- Une petite différence quand même, Violet. Bourbon et Cortez ne sont pas tellement identique, lui rappelle Sapientae.

- Oui mais Aria ne ressemble pas trop à ces sournois et vicieux de Bourbon.

   Aria préfère ignorer la remarque de Mlle Morin. Elle quitte le bureau pour se changer. Pendant ce temps, Sapientae vérifie que son élève est prête. Elle la questionne sur le plan, lui demande de lancer deux ou trois sorts mais surtout s'assure que mentalement Aria n'est pas stressée et angoissée. Lorsque Mlle Morin revient, Aria ne peut s'empêcher de la regarder de haut en bas. Pour compléter l'uniforme des Bourbon, il manque juste la cape bleu nuit à mettre par dessus l'ensemble blanc et noir de l'école. Une chemise blanche avec un gilet et un pantalon noir. Après la cape enfilée, Aria remarque qu'il y a toujours quelque chose qui cloche.

- Les chaussettes. Remontes-les. Si je porte des chaussettes, c'est pour qu'on les voit !

- Je crois que j'avais tort. Ton style est plus particulier...

   Encore une fois, Aria ignore ce commentaire. Les chaussettes bleus ciels remontées, Mlle Morin possède la style vestimentaire d'Aria. Sapientae lui tend une gourde en métal. Mlle Morin en boit quelques gorgées.

- Oh ! J'avais oublié à quel point le Polynectar est loin d'être aussi bon qu'un bon verre !

- Parce que t'es du genre à boire ? lui demande Aria en se disant que les apparences sont vraiment trompeuses parfois.

   Tout à coup, Mlle Morin rapetisse. Ses cheveux roux brunissent et deviennent aussi foncés que ceux d'Aria. Ses yeux prennent une teinte verte. En quelques secondes, Sapientae se retrouve face à deux Aria David.

- Maintenant que tout le monde est prêt. Violet il est temps d'aller voir les infirmières et d'avoir un sacré mal de tête, dit Sapientae en donnant à la Aria en uniforme un flacon. La vraie Aria, prends mon bras, on va transplaner un peu.

   Après que la deuxième Aria est parti avec un horrible mal de tête vers l'infirmerie, Aria attrape le bras de Sapientae et le tient fermement. En une fraction de seconde, Aria se trouve Paris dans une ruelle à Montmartre. Elle finit à genou par terre à cause d'une perte équilibre.

- Encore quelsqu'uns et je te promets que tout ira bien, lui dit Sapientae.

Aria se relève et suit Sapientae. Si cette journée n'était pas si importante, Aria aurait prit le temps d'admirer ce quartier parisien. Même si elle le connaît, sa vision du monde a changé depuis le mois de septembre de l'année dernière. La dernière fois, qu'elle est allée à Montmartre, elle était avec ses parents. Ils s'étaient rendus au Sacré Cœur pour contempler la splendide vue sur Paris. Ensuite, ils étaient redescendus et avaient déjeuné dans un restaurant sur une place dont Aria ne se rappelle plus le nom. Ses parents et elle s'étaient fait tentés par les artistes de rue se trouvant sur la place mais avaient résisté et étaient rentrés chez eux. Cette fois-ci Aria contemple juste la silhouette de Sapientae. Elle ne la quitte pas des yeux. Aucun des artistes et touristes n'ont réussi à attirer son attention. Puis la jeune sorcière réalise qu'il est temps qu'elle se détache de la directrice. Son horizon s'agrandit. À présent, elle est seule assise sur les marches devant le Sacré Cœur. Aria sort de sa poche un petit carnet noir. Sur sa couverture, en son centre, se trouve la lettre G en argenté. Un petit stratagème trouvé par Sapientae pour leur faire croire qu'en plus d'être sorti, elle se trouverait en possession du fameux carnet tant espéré. Elle ne l'ouvre pas et le garde juste en mains quelques secondes puis le range dans sa poche arrière droite de jeans. Dès l'instant, où elle s'est assise sur ses marches, Aria sentit une multitude de regards l'observer. Les longues minutes où elle reste à attendre avec le plus de patience possible lui sont une horreur. Chaque passant qui marche près d'elle lui procure des frissons. Tout ce qu'elle attend, c'est que l'organisation morde l'hameçon.