chapitre 21

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NB : dans la fiction, les adolescents peuvent passer leur permis à 17ans. En réalité, en Angleterre l’âge du permis est le même qu’en France, à savoir 18 ans ;)

Windsor

Niall

La pluie avait totalement brouillé ma vision tandis que j’essayais d’apercevoir la maison de Katie à travers la vitre. La pluie tombait sans discontinuer sur la ville de Windsor depuis deux bonnes heures. Laps de temps pendant lequel, j’avais tenté de rassembler tout mon courage pour ouvrir une portière de voiture et aller sonner à la porte de sa maison.

Bien à l’abri dans la berline que j’avais louée à l’aéroport, je m’étais contenté de fixer l’imposante maison des Harrington, le cœur battant, mes mains moites crispées sur le volant. J’en connaissais tous les détails, jusqu’à la couleur des rideaux devant chaque fenêtre. En fait, plus j’attendais, plus c’était pire. J’avais l’impression que jamais je ne réussirai à sortir de cette voiture. Il ne me restait plus qu’à appeler le pilote du jet et à retourner à la maison.

Et puis, je ne sais pas ce qu’il se passa en moi, mais en un éclair, j’avais ouvert la portière que j’avais refermée derrière moi et poussée le portail de la maison. Sans même m’en rendre compte, je m’étais arrêté devant la porte et avait laissé retomber le lourd heurtoir en fer, le cœur battant. Je m’attendais à toute sorte de retrouvailles. Katie qui rigole en voyant que j’avais parcouru des kilomètres pour la rejoindre. Katie qui me saute dans les bras et m’embrasse. Katie qui ne cache pas sa surprise tandis que derrière elle apparait un grand blond du nom de Johannes. Ou pire : Harry.

Mais sûrement pas à une Katie au visage embué de larmes. Ses yeux s’agrandirent en me découvrant au pas de sa porte. Je restais sans voix, me demandant ce qui l’avait mise dans cet état. 

« N-Niall ? bredouilla-t-elle.

- Kate, qu’est-ce qui- »

Je n’eus pas le temps de finir ma question qu’elle avait enfoui son visage contre moi et s’était mise à pleurer contre mon épaule. J’entourai maladroitement mes bras contre elle et caressai son dos avec des gestes peu assurés.

« Tu es venu exprès ?

- Exprès pour quoi ? »

Katie se détacha de moi et me fixa, les sourcils froncés.

« Pour Maureen. »

Londres – Knightsbridge

Liam

« C’est ridicule Liam ! Tu ne peux pas partir comme ça !

- C’est mon amie, Maman !

- Je sais bien mais qu’est-ce que ça va changer que tu sois là-bas ? La police sait gérer ce genre d’affaire et-

- C’est mon amie ! » répétai-je en hurlant cette fois.

Je la fusillai du regard et continuai à fourrer des vêtements dans un sac de voyage. Ma mère ne bougea pas d’un cil, haut perché sur ses talons hauts, mon père était assis dans l’un des fauteuils de ma chambre, fixant le sol d’un air penaud. Ou plutôt la une de The Guardian paru ce matin-là. Quand je pense que quelques heures plus tôt, dans la nuit, j’avais refusé tous ces appels... 

Saint Edward CollegeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant