Epilogue

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SIX MOIS PLUS TARD

♫ (à lire avec la vidéo)

13 juin 2013

Godolphin House

Omniscient

Ses doigts parcouraient les touches blanches et noires d'une manière habile et précise. A le voir jouer, cet instrument difficile et exigent devenait tout à coup très accessible. Les phrases musicales s'enchainaient et s'imbriquaient les unes aux autres sans temps mort. Une mélodie douce à la fois mélancolique et pleine d'espoir se faisait entendre dans le salon douillet de Godolphin House. La maison était déserte, tous les élèves étant partis au château pour la traditionnelle Garden Party en ce dernier jour de l'année scolaire qui verrait les Terminales recevoir leur diplôme. Symbole d'une fin de scolarité mais du commencement d'une nouvelle vie.

Peut-être qu'il ne se sentait pas encore prêt de quitter le monde l'adolescence que le jeune homme jouait sur ce piano, retardant le plus possible son départ de la maison qui avait été son foyer pendant sept ans. Il enchainait les morceaux au piano, vêtu de sa robe de cérémonie, un chapeau nonchalamment posé sur ses cheveux fraichement coupés pour l'occasion.

C'est alors qu'une main enleva le chapeau noir et des bras s'enroulèrent autour du cou du pianiste dont les lèvres s'étirèrent en un sourire radieux.

« Alors, on se fait attendre ? » chuchota Maureen Donovan au creux de l'oreille de Harry Styles.

Elle enjamba le tabouret sur lequel Harry était assis avant de s'y assoir et posa sa tête contre son épaule.

« C'est joli, dit-elle.

- Merci. » répondit Harry, son sourire toujours accroché à ses lèvres.

Elle le regarda enchainer la mélodie avant qu'il n'arrive à la fin dans une succession d'accords difficiles. Il se tourna vers elle, prit son visage entre ses mains et l'embrassa doucement sur les lèvres. Puis ils dégagèrent, ne pouvant détacher leur regard l'un de l'autre.

« Tu es sûre que- commença-t-il.

- Je n'ai jamais été aussi sûre de moi qu'à cet instant précis. Ça fait déjà deux mois. »

Harry baissa la tête, tripotant un ourlet de sa robe de cérémonie.

« Eh. » souffla-t-elle en relevant son menton avec sa main.

Harry la fixa d'un air presque douloureux.

« Tout va bien se passer, ok ? Tu n'as pas à te soucier de moi. Je vais mieux. Et si c'est sa réaction que tu redoutes, on aura qu'à passer au-dessus.

- Je me fiche de Liam ou de ce qu'il peut bien penser.

- C'est quoi alors ? » demanda-t-elle doucement.

Harry attrapa une des mèches de cheveux châtains de Maureen qu'il fit rouler entre ses doigts.

« Ce que j'appréhende n'est pas sa réaction mais l'effet qu'elle pourrait avoir sur toi.

- Je vais bien, tu m'entends ? Il ne m'atteint plus, pas après tout ce qu'il m'a fait, pas après tout ce qu'il m'a dit. Il n'y a que toi qui compte. Uniquement toi. »

Dix minutes plus tard

Domain

Une bombe.

Voilà l'effet qu'avait produit l'apparition de Harry et Maureen, leur mains entrelacées. Des regards surpris, envieux ou jaloux les suivirent du regard tandis qu'ils remontaient l'allée centrale. Ils allèrent s'assoir entre leurs parents respectifs. Le couple s'échangea un regard comme pour se donner mutuellement du courage alors que sur eux pesait les jugements de dizaines de personnes. Six en particulier.

Allison McCallister se trouvait au deuxième rang, de l'autre côté de l'allée centrale. Discrètement, à moitié caché par son père se trouvant à sa gauche, elle fixait Harry et Maureen avec un mélange d'étonnement et de remord. Oui de remord. Car Allison savait que le gouffre qui s'était installé entre elle et Maureen allait être dur à combler après des mois sans s'échanger une seule parole. Bien sûr, elle avait pris des nouvelles de Maureen, via l'intermédiaire de Harry qui s'était assuré que sa copine soit au courant. Cependant, il y avait eu trop de dégâts que ces six mois derniers mois n'avaient pas réussi à réparer.

Louis Tomlinson avait poussé un soupir de soulagement, contrairement à Allison à côté de qui il était assis. La première partie de l'année avait été assez difficile au niveau de ses relations, sans cesse voué à jouer le rôle du médiateur. Voir Harry heureux aux côtés d'une fille qui, il le savait, le rendrait heureux et le changerait définitivement le remplissait de joie. Si les deux esprits les plus torturés s'unissaient, ils ne pouvaient que finir plus fort. Et c'était ce tout dont ils avaient besoin.

Katie Harrington avait suivis du regard Harry et Maureen en se mordillant la lèvre inférieure. Un ancien amour et une ancienne amie venaient de s'unir devant elle. Comment pouvait-elle se regarder encore dans la glace alors qu'elle avait passé son temps à les marginaliser tous les deux ? Comment la personne qui lui tenait la main à côté d'elle pouvait l'aimer pour des qualités qu'elle ne possédait sûrement pas ?

Niall Horan avait beau avoir de la compassion pour sa petite-amie et les regrets qui la hantaient depuis des mois, il ne put s'empêcher d'échanger un sourire avec Harry lorsque celui se retourna vers lui, puis vers Louis. Leur amitié était solide et le temps avait fini par faire disparaitre toute la rancœur et la jalousie accumulées. Comme si rien de tout ça n'était arrivé, Louis, Harry et lui formaient à nouveau le Golden Trio.

Zayn Malik aurait bien voulu en dire autant. Liam et lui étaient toujours aussi proches, or quelque chose semblait s'être brisé en Liam pour que tout redevienne exactement comme avant. Zayn avait vécu tous ces évènements avec un certain détachement, pas qu'il s'en fichait mais parce qu'ils avaient tous concerné son meilleur ami, de près ou de loin. Avait-il été l'ami parfait, celui prêt à aider l'autre et présent en cas de problème ? Zayn était personnellement convaincu qu'il avait raté quelque chose et c'est pour ça qu'il ne put s'empêcher de se retourner vers Liam, assis juste derrière lui.

Liam Payne ne put soutenir le regard de son meilleur ami, trop déstabilisé par Harry et Maureen qui venaient juste de passer devant eux. Qu'allait-il bien faire pour se faire pardonner ? A Maureen d'avoir symbolisé la pire période de sa vie ou à Harry de l'avoir toujours rabaissé pour qu'on oublie ses propres erreurs ? Etait-il encore humainement possible de le pardonner ?

Peut-être qu'un jour, ils pourraient apprendre ou réapprendre à vivre ensemble mais l'heure avait sonné pour eux tous de prendre des chemins séparés, seuls ou accompagné. A 17 ans, ils pensaient que tout était possible, que tout pouvait encore changer. A 18 ans, ils savaient que toutes les erreurs n'étaient pas réparables, tous les changements ne pouvaient pas être acceptés. Voilà ce que tous avaient appris. A défaut de tout régler, qu'avaient-ils gagné dans tout cela ? Ils avaient grandi, tout simplement.

FIN

(suite avec SEVEN LETTERS !)

Saint Edward CollegeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant