Lui.

Issam

Impossible de s'endormir. Ça faisait presque 4 heures que je tournais dans le lit. Je me redressais. Le plateau était toujours là. Je me le vais doucement et me dirigeais vers la porte entre-ouverte. Aucun bruit, le silence. Si on me demandais ce que je faisais ici, je répondrais que...

-Arrête tes crises de parano. Pensais-je.

La pièce, au fond du couloir était éclairée et des murmures s'en élevaient.

-Il y en a de plus en plus dans le sous sol, la porte va bientôt lâcher.
-Celle qui mène à l'extérieur?

J'ignorais à qui appartenait la 2ème voix mais la première était sans aucun doute celle de Laura. Je m'éloignais et trouva une salle de bain. Je me lavai les mains et bu. J'ôtais ensuite mon t-shirt pour examiner ma blessure. Une main se posa sur mon bras. Je me retournais et me trouva à nez avec...Laura!

-Mon Dieu Laura! Tu m'as fait peur! Soufflais-je. Qu'est-ce que tu fais là, au beau milieu de la nuit?
-On a entendu des pas avec Chloé, je suis sortie pour aller voir. Chuchota-t-elle. C'est là que je t'ai vu. Et toi? Tu ne dors pas?
-J'y arrive pas. Chloé, c'est la soeur de Karl? C'est ça?

Elle aquisca. Elle posa sa main sur mon ventre et suivis la trace de mes muscles. Elle remonta jusqu'à ma mâchoire, s'arrêta et plongea son regard dans le miens. Sans un mot, elle prit ma main, mon t-shirt, et me mena dans sa chambre. Une jeune blonde était assise sur son lit.

-C'est toi qui vient d'arriver c'est ça? Souria-t-elle. Moi c'est Chloé.
-Issam.

Laura tenait toujours ma main, elle s'en rendit compte, me lâcha et me désigna un siège. Elle s'installa sur son lit...sans me rendre mon t-shirt!

-Parles nous de toi! D'où vient tu? On veut tout savoir! M'annonça Chloé.
-S'il te plait? Ajouta Laura en riant.

Son rire était si pur...
Je me repris et commençais à raconter.

-J'habitais en France avec mon père, dans une petite ville dans le Nord-Ouest. Mes parents étaient séparés. Ma mère habitait à Augusta(toujours en Amérique du Nord). Je suis allé chez elle pour les vacances. Avec mon frère, ma soeur et un ami.
-Tu parles d'eux au passé.... Commença Laura.
-Ma mère est morte, sous les yeux dans les bras de mon frère... Comme ma demi-soeur, Teresa....
-Je suis désolée...Dit Chloé.
-Et ton père?
-J'ignore si cette merde dans laquelle on vit s'est propagé partout. Si c'est le cas, alors il n'est plus de ce monde. Si ça ne l'est pas alors il n'a pas changé son mode de vie. Crachais-je.
-Mais si il est vivant, il doit être mort d'inquiétude pour vous non? Sans nouvelles de ses enfants. S'étonna Laura.
-Ce n'étais pas franchement le genre de père idéal. Raillais-je. C'était plutôt quelqu'un qui rentrait le soir totalement ivre, et frapper ses enfants sans raison, et sans trouver ça anormal...
-Il vous frappait tous? Demanda Chloé d'une petite voix.
-Ouai, Thomas, Lilou et moi. Heureusement, mes deux frères jumeaux: James et Jasson et Teresa vivaient chez ma mère. Ils sont partis eux aussi...mes frères avaient 5 ans...
-Je suis désolée, dit la blonde.
-Tes cicatrices, dans ton dos, sur ton ventre et tes bras, c'est ton père? Demanda Laura.
-J'en ai sur les jambes, les mains, aquiescais-je. Et oui, c'est des marques de coups, de coupures, infligés par mon père. Mais c'est Thomas qui en a le plus souffert. C'est notre ainé, et il s'était mit dans la tête de nous protéger. Alors, il se plaçait entre mon père et nous. Ça foutait mon père en rogne. Il le frappait, même une fois qu'il avait perdu connaissance... Le lendemain, un ami: Conrad et moi l'emenions aux urgences. On disait qu'il s'était battu...
-Pourquoi vous...?Commença Chloé.
-Notre père menaçait Lilou, et Thomas nous avait interdit de désobéir.
-De quoi la menaçait-il?
-...de...viol...

Chloé me regardais horrifiée, et Laura aussi. Je sortis en trombe de leur chambre. La jeune blonde me dépassa en courant. Je retournais à la salle de bain. Des mains m'enlacèrent, alors que je poussait la porte. Laura me ramena dans la chambre. Tandis quelle se changeait, je m'approchais de la fenêtre... «Il était là, quelque part...».

-C'est bon.

Je me retournais vers elle et elle se pressa contre moi. Le contact de la peau nue de ses bras contre mon torse, me fit frissonner. Elle tremblait. Je la serrais et la réchauffais du mieux que je pouvais. Elle s'éloigna d'un coup, se laissa tomber sur son lit et se mit à sangloter. Comme si elle avait honte, elle s'allongea et plongea sa tête sous son oreiller. Elle tremblait de plus belle! Pris complètement au dépourvu, je fis la 1ère chose qui me passa par la tête. Je m'assis sur le lit, la fit pivoter vers moi pour quelle me fasse face. J'essuyais les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle te dis ses bras vers moi, comme une enfant. Sans poser de question, je m'étendis auprès d'elle, face à elle. Laura se colla a moi et posa ses mains sur mon torse. Je passa mes bras autour d'elle et la serra contre moi.