Changed (FR) [Hikari]

Chapitre 02 : Izuku/Katsuki

Ça fait une semaine qu'on a recommencé le stage auprès d'Endeavour et son agence, avec Shoto et Kacchan. Shoto a finalement arrêté d'avoir l'air inquiet pour moi, et Kacchan continue de m'insulter dès qu'il s'énerve, preuve que finalement tout va bien. Il ne s'est rien passé de bizarre entre nous depuis la soirée, et on a tous fait comme s'il ne s'était rien passé. J'ai fait comme s'il ne s'était rien passé. Comme si je ne rêvais pas chaque nuit de me glisser dans son lit et retrouver les bras chauds et réconfortants.
Focus, Izuku.
Endeavour entre dans le bureau de l'agence au moment où j'arrive à me reconcentrer sur mon environnement.

- Bougez-vous les jeunes, on nous a signalé des Nomu en cavale près de l'hôpital, on a du pain sur la planche, rendez-vous sur place le plus rapidement possible, gardez votre concentration, et soyez rapides, des vies dépendent de votre temps d'arrivée.

Il ne nous laisse pas le temps de répondre et fait demi-tour avant de courir vers la sortie du bâtiment, n'utilisant son alter qu'une fois à l'extérieur. Je remonte mon masque d'un geste avant d'abaisser ma capuche et bondis vers la sortie, précédant Kacchan de quelques millimètres seulement.
Focus Izuku !
J'arrive à me reconcentrer sur la piste enflammée du numéro un et active mon alter à 150% Full Cowl pour littéralement fuser vers notre destination, suivi d'un côté par Kacchan, propulsé par ses explosions précises et Shoto de l'autre, utilisant le même alter que son père. En moins de cinq minutes, nous sommes sur les lieux, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on sera pas de trop. Un énorme Nomu est en train de saccager aléatoirement le quartier, et je peux en voir deux autres beaucoup plus loin, déjà occupés avec d'autres héros de l'agence. Kacchan se précipite vers le Nomu, dont les longs doigts aux formes étranges me rappellent quelque chose, et Endeavour le suit, me faisant signe d'aller aider Shoto à évacuer le reste des civils. Je m'empresse de rejoindre mon ami, et commence les allers-retours avec les civils vers la colline la plus proche, à l'abri auprès d'une équipe de secours. Shoto et moi prenons quelques débris, pas vraiment de quoi nous détourner de notre tâche, et revenons une sixième fois vers la scène de combat pour vérifier que tout le monde a bien été évacué quand mes yeux s'arrêtent sur les trous des bâtiments. Puis remontent vers les mains du Nomu. Et s'écarquillent d'horreur. Kacchan et Endeavour concentrent leurs efforts sur la tête du Nomu, là où se trouve visiblement le cœur du monstre, mais si le numéro un garde toujours un œil sur les mains du Nomu, ce n'est pas le cas du garçon blond qui tente avec acharnement de le repousser loin des civils avec des explosions, sans voir les doigts pointés vers lui. Les doigts en forme de fusil d'assaut le tiennent en joue, prêts à tirer à la prochaine explosion.
Je décolle avant même d'avoir pris conscience que j'avais décidé d'y aller. J'entends Shoto crier, mais je suis concentré sur mon alter. 200%. Allez, plus vite, plus vite ! Le Nomu vise avec soin et tire. J'ai l'impression de voir le trait noir sortir du doigt au ralenti, filant droit vers mon camarade blond, et j'augmente encore la puissance de mon alter, sans prêter attention aux douleurs qui se répandent dans mon corps. Plus vite, plus vite, allez !! Kacchan n'est plus qu'à une vingtaine de mètres quand il se retourne et me voit, surpris. Il écarquille les yeux et hurle, au moment précis où le tir entre en contact avec mon dos, juste devant lui. La puissance de mon alter le projette à une centaine de mètres sur le toit d'un bâtiment, et le tir du Nomu me propulse vers le sol à toute vitesse. Je ne suis plus qu'un gros amas de douleur, et tente d'utiliser l'alter Black Whip pour ralentir ma chute. Je ne sais pas vraiment si j'y arrive, je ne sais plus où est le sol ni le ciel, mes oreilles sifflent et mes yeux ne voient qu'un amas informe de couleurs qui tanguent. Avec une tâche plus claire au milieu.

- Kacchan ...?

Je dois rêver, il avait atterri beaucoup trop loin pour être déjà là. Une espèce de chape lourde m'empêche de réfléchir davantage, j'essaie de bouger, de m'accrocher à quelque chose, mais mes mains sont déjà prises. Par delà le sifflement infernal de mes oreilles, je crois entendre un hurlement que je connais. J'arrive à voir vaguement ce qu'il se passe devant moi, et Kacchan remplit mon champ de vision. Je souris, soulagé. Il n'a pas l'air blessé. Exténué, je ferme les yeux et laisse la chape lourde m'emporter.