Chapitre 06 : Izuku

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J'ai passé l'un des pires weekend de ma vie. Je veux dire, j'aime beaucoup ma mère, mais entre l'interdiction de m'entraîner (que je comprends, mais quand même) et Kacchan qui fait sa tête de mule... Cette rééducation accélérée s'est super bien passée, j'ai retrouvé une mobilité humaine normale, mes cicatrices sont revenues, j'ai conservé la totalité de mes souvenirs avant et pendant la croissance accélérée. J'étais juste un garçon de seize ans dans un petit corps, et j'ai largement profité du fait d'être un enfant. Je sais que j'ai parfois un peu exagéré, et quand mon corps a commencé à réagir à ce que j'avais en tête, c'était nettement plus difficile de dormir avec lui, et j'ai vite arrêté de vouloir prendre le bain ensemble. Mais les contacts quasi-constants étaient comme un petit plaisir coupable, même lui ne se rendait pas compte à quel point j'étais conscient de de que je faisais. Sauf que voilà, ce weekend je ressemblais à Izuku version collège, et il ne voulait pas voir ça.

- Bonne nuit Izu-chan, dit ma mère en passant la tête par la porte de ma chambre. Repose-toi bien pour l'entraînement demain.
- Oui, bonne nuit maman.

Je lui souris, et elle referme la porte en douceur. Oui, je vais enfin pouvoir m'entraîner demain. L'avantage, c'est que ma masse musculaire n'est pas aussi faible qu'à l'hôpital, puisque même si je ne fais pas de sport du tout, je me déplace beaucoup plus, je monte des escaliers etc... Donc l'entraînement sera moins dur que je pensais. Non, le plus compliqué, c'est que je vais revoir Kacchan en ayant retrouvé l'âge de quand on s'est embrassés à l'hôpital. Sérieusement, c'était le plus beau moment de ma vie. Outre le fait que j'ai très envie de recommencer, j'ai des hormones complètement détraquées qui me hurlent de lui sauter dessus. Ça va pas être facile de s'entraîner à ce train là... À moins que...?
Je tends l'oreille pour vérifier que ma mère dort, et bondis silencieusement hors de mon lit. Je récupère une paire de claquettes dans mon placard, ouvre la fenêtre sans un bruit et utilise 1% du One for All en Full Cowl pour me projeter directement jusqu'à la maison de Kacchan. Pile sous sa fenêtre. Elle est fermée, mais ça ne me décourage pas vraiment et je ramasse un petit fruit au sol pour le lancer sur sa fenêtre. Je suis pas fou au point de balancer un caillou sur la vitre, je suis encore en Full Cowl et j'aimerais éviter de casser les carreaux, meilleur moyen pour réveiller toute la maison. Kacchan ouvre la fenêtre alors que je me décide à lancer un deuxième fruit et le lâche aussitôt, un immense sourire étirant mes lèvres. C'est un réflexe, je suis heureux de le voir, j'y peux rien. Il cligne des yeux comme s'il essayait de comprendre, et je me propulse vers sa fenêtre, lui sautant littéralement au cou. Il s'accroche à un meuble pour ne pas basculer en arrière, et je fourre mon nez dans son cou en inspirant à fond, ignorant superbement son grognement désapprobateur tandis que je désactive mon alter.

- S'tu fous là Deku? Chuchote Kacchan.
- J'ai fini ma croissance.
- Et ?
- Et j'avais besoin de toi.

Est-ce que je lui dis que j'étais conscient tout au long de la rééducation ? Non, pas tout de suite, il deviendrait fou et me mettrait dehors. À la place, je pense que je vais lui dire pour la mémoire. Peut-être que ça m'aidera à le convaincre de se laisser embrasser encore une fois. Il n'avait pas eu l'air de détester ça.

- Tu sais Kacchan, j'ai pas perdu de souvenirs.
- Comment ça ? Grogne mon ami d'enfance toujours sans me repousser.
- Avant l'opération pour m'enlever les broches. Je sais pas si t'avais accepté parce que j'étais pas sûr de me réveiller, pas sûr de m'en souvenir, mais... Je...
- Accouche Deku, tu veux quoi putain ?
- Toi.

J'ai levé la tête en le disant, et la lumière du lampadaire extérieur projette une ombre sur son visage, m'empêchant de voir son expression. Ceci dit, j'arrive quand même à reconnaître un sourire caractéristique qui fait faire des nœuds à mon estomac, et Kacchan tend la main pour refermer la fenêtre, puis me prend par les épaules pour me faire reculer d'un pas.

Changed (FR) [Hikari]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant