Parce qu'il faut tout recommencer...

Chapitre 31

Lorsque le soleil fut levé Sakura s'occupa silencieusement des blessures de Sasuke. L'ébène trouva se silence à la fois reposant et étrange, jamais il n'aurait pensé la voir comme ça. Il n'osa briser le calme qui régnait dans la pièce, quand elle eut terminé il chuchota faiblement un simple « merci ». Elle lui sourit calmement en guise de réponse. Une fois qu'elle avait fait ce qu'on lui avait demandé, elle se rendit auprès du blond, elle voulait lui parler. Malgré son visage neutre et plein d'assurance, au fond d'elle, elle se sentait prête à défaillir. Mais cette fois elle ne pouvait pas faire marche arrière.

« Naruto, peux-tu venir avec moi s'il te plait ? J'ai besoin de te parler. »

Naruto avait été surpris du sérieux qu'arborait la jeune kunoichi. Elle n'avait plus rien à voir avec la jeune prétentieuse qu'elle avait été dans le passé. Il acquiesça. Ils s'éloignèrent lentement du groupe. Aucun des deux n'avait dit mot le temps de la marche. Ils s'arrêtèrent près de l'eau, Sakura tourna la tête et regarda son aîné droit dans les yeux.

« J'ai compris que j'étais dans l'erreur. Mais, pour nous, ninjas, les mots ne valent rien seules nos actions comptent c'est pourquoi je ne m'excuserais pas. »

Les yeux de Naruto s'agrandirent sous la surprise. Il sourit. Elle avait enfin compris ce qu'était un ninja. Il était fier d'elle, de toute l'introspection qu'elle fait. Il la voyait grandie, plus mature, enfin apte à répondre à ses attentes. Il voulait répondre, mais avant qu'il n'ait dit un mot elle reprit son discourt.

« Je.. Avant le début du voyage tu m'as dit que je devrais apprendre des choses dont Sasuke est déjà au courant. J'ai bien compris que la plus grosse partie de ce que tu voulais me dire était le fait que tu es un hôte... Mais, en y réfléchissant je me dis qu'il devait y avoir plus et que j'ignore encore des choses. »

Encore une fois, il fut surpris. Il ne pensait pas que sa réflexion irait si loin. Elle avait toujours été très intelligente et il en était conscient, mais, elle n'avait jamais su lire en lui aussi bien. Son sourire s'étira encore plus. Elle avait un potentiel incroyable, peut-être qu'elle pourrait dépasser le talent qu'elle avait eu dans son autre vie. Cette idée lui plaisait énormément. Si tout continuait d'aller dans ce sens le jour où il devrait disparaître, il le ferait sans ressentir la moindre inquiétude. Il prit quelques minutes pour émettre ne serait-ce qu'un son. Il analysa la situation, il cherchait ses mots, comment pouvait-il lui expliquer correctement ? Tout avait plus simple avec son brun... Son brun ? Non. Tout avait été plus simple Sasuke. Il avait vu de ses propres yeux, il avait vécu avec lui sa transformation, il n'avait pas eu à le convaincre. Enfin, Sasuke ne savait pas encore tout de cette histoire c'est pourquoi il voulait de base leur en parler en même temps. Pourquoi chaque chose qu'il essayait de faire correctement était toujours ruinée ? Bon, pour le moment ce n'était pas important il en parlerait plus tard à l'Uchiwa. Pour l'instant la seule question qu'il se posait était : trouverait-il les mots juste ? Il n'avait pas le choix après tout alors cela n'avait plus d'importance.

« Je vais te dire les choses telles qu'elles sont, et à toi de voir si tu me crois ou non. Je t'ai dit que j'étais un jinchuriki, et bien, je porte en moi le démon renard à neuf queues, celui même qui a attaqué le village et qui est sensé avoir disparu. Mais ce n'est pas tout, en ce moment même, une organisation est en train de se mettre en place avec pour objectif de capturer chacun des bijuus. Si je suis venu à Konoha c'est pour empêcher cela. Je ne peux pas te dire de quelle manière j'ai eu toute ces informations et je ne pourrais sûrement pas répondre à tes questions. »

Aucune de ses phrases n'avaient réellement de lien. On aurait plutôt dit qu'il avait eu peur d'oublier de dire quelque chose et qu'il avait cherché à se débarrasser de tout qu'il avait à l'esprit. Lui qui, d'habitude, était si confiant avait cette fois beaucoup de mal à choisir ses mots. Peut-être que cela était dû au fait qu'il devait cacher beaucoup de chose sur ce sujet. Que la moindre erreur pouvait mettre en péril chacun de ses secrets. Que, malgré tout, elle ressemblait tant à sa meilleure amie d'autrefois – c'était elle en même temps - au qu'au fond il avait envie de se confier à elle. Peut-être que pour toute ses raisons et bien d'autres encore il n'avait pas réussi à s'exprimer avec confiance.