J'attendis deux jours avant de me servir de son numéro de téléphone. L'envie de lui répondre tout de suite était grande mais je ne devais pas lui laisser savoir cela. Et pourtant pendant deux jours, je ne pus m'empêcher de regarder constamment ce petit bout de papier avec un sourire un peu bête sur les lèvres. Une vraie adolescente. Cela ne présageait rien de bon. Mon attitude face à une simple demande de sa part, m'indiquait que j'étais probablement en face du prochain mec qui allait me briser le coeur. Une fois de plus.
Il savait parfaitement que je rentrais toutes les semaines avec un homme différent et il ne cherchait probablement que cela lui aussi. J'en étais sûre. Que pouvait-on attendre d'autre d'un barman ? Il ne serait qu'un numéro de plus parmi tant d'autres. Alors pourquoi mon cœur était-il autant à la fête ?
Lorsque je me décidai enfin à donner ma réponse, je n'envoyai qu'un seul mot par texto : « Oui ». Je voulais le tester un peu. S'il comprenait de qui venait le message et sa signification, cela voudrait dire qu'il ne donnait pas son numéro à tout va. S'il avait besoin de précision et me répondait par une question pour connaitre mon identité, je lui répondrais : dommage.
Sa réponse ne tarda pas : « Tu aimes te faire désirer, pas vrai ? lol »
Je souris. Non seulement il avait réussi le test, mais il semblait en plus bien comprendre le genre de personne que j'étais.
« S'il n'y a pas de désir, il n'y a pas de plaisir. » répondis-je un brin provocatrice.
« Ça ressemble à un sujet de bac de philo ça ! Mdr. Je compte sur toi samedi soir alors ? »
« Yep. Vous sortez où ? »
« On va manger un bout au Cadillac et on bougera ensuite dans un bar où j'ai mes entrées. Je peux passer te prendre chez toi si tu veux ? »
« Non, c'est bon. Je vous retrouve au Cadillac. »
« Ok, comme tu veux. Disons vers 21h? »
« Ça marche »
« Invite Charlotte si tu veux. Tu seras peut être plus rassurée »
« Pourquoi devrais-je avoir peur ? »
« Excuse. Pendant 2 secondes j'ai oublié à qui je parlais. mdr »
« Je lui proposerai »
« Tu ne vas pas me faire faux bon, hein ? »
« T'inquiète, je suis pas comme ça ! »
Voilà le rendez-vous était pris. J'en étais plus excitée que je ne le devrais. Mon cœur s'emballait et je ne pouvais rien faire pour le retenir. Connerie d'espoir. Finalement, ça n'était pas les hommes qui me faisaient du mal, mais cette saloperie d'espoir. Je soupirai. Une soirée avec un mec sympa et beau comme un dieu, ainsi qu'une partie de jambe en l'air, voilà tout ce qu'il me fallait attendre. Rien de plus. Et c'était très bien ainsi.
Le samedi soir, en rentrant dans le restaurant, je repérai tout de suite mon beau blond assis à une table avec son pote. Me voyant approcher, il se leva pour m'accueillir avec son plus beau sourire.
— Salut, me dit-il jovial.
Nous nous fîmes la bise. C'était en réalité la première fois que l'on se parlait sans cette distance que le comptoir du bar nous imposait.
— Désolée, je suis un peu en retard.
— Tu es tout excusée, ne t'en fais pas, me répondit-il sans perdre son sourire.
Je me tournai vers son ami qui s'était levé pour me saluer à son tour.
— Je te présente Pierrick, mon coloc'.
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Vrai gentil, Faux méchant (en auto-édition)
Literatura FemininaMaltraitée par les hommes et la vie, Sophia aime s'amuser de manière frivole. Cette ancienne patineuse artistique qui manque cruellement de confiance en elle cherche à briller dans le regard des hommes, mais elle finit par n'enchainer que des aventu...