Chapitre 2. Axel

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Axel

Axel, m'appelle une voix.

Hmm...

Réveille toi. Je suis sérieuse, allé.

Une migraine me monte à la tête et je grogne un peu, toujours quelque peu endormi. Je ne dis rien et m'agite pour trouver une position plus confortable pour me rendormir. Le soleil tape contre mes yeux fermés et je me demande pourquoi l'imbécile que je suis n'a pas fermé les rideaux de sa chambre hier soir. Quand ma migraine s'accentue, je me souviens que mon père a mis mes rideaux dans un sale état la dernière fois qu'il est venu dans ma chambre.

Un soupir se fait entendre, et une douleur fulgurante me traverse au niveau de la joue. Je me redresse en sursaut. Je croise un regard hazel, et je me rappelle de la soirée que j'ai passé hier. Je me rends aussi compte pourquoi ma joue gauche brûle. Elle a osé. Mon mal de tête s'accentue alors que mon dos me fait également souffrir.

Mes yeux se posent sur un trottoir, sur le sol en béton, et je me rends compte que je ne suis pas du tout rentré chez moi.

Petit à petit, je me rappelle l'effervescence de la fête, la chaleur qui se dégageait de l'endroit, les corps serrés entre eux et l'alcool qui me montait à la tête, et surtout, le sentiment de puissance et de liberté que ça m'offre à chaque fois.

Je relève la tête pour rencontrer un visage qui ne m'est pas inconnu, mais sur lequel j'ai du mal à mettre un prénom.

Je peux savoir ce qui t'as pris?demandé-je brusquement. C'est quoi ton problème?

Debout, Mathyas est en pleine crise.

Mathyas? La fille tourne les talons alors que je suis toujours assis par terre.

Nous sommes dans une rue complètement déserte, sûrement encore dans Paris. Et je remarque enfin Mathyas, à quelques mètres de moi. Il est agenouillé sur le sol, complètement livide, les yeux dans le vague. Il a vraiment l'air mal en point.

Je me mets debout, le rejoins à grandes enjambés et m'accroupis à côté de lui. Il est mon meilleur ami, et je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui, et je panique presque, sans vouloir le montrer. La pire chose à faire quand quelqu'un a besoin de réconfort, c'est de laisser nos propres émotions nous submerger et ne pas être assez stable pour apporter un réconfort suffisant.

Hey, Mathyas...

Je lui tapote doucement la joue dans l'espoir de le faire esquisser un geste, et fronce les sourcils lorsqu'il ne réagit même pas.

Il me pousse tout à coup et je bondis en arrière. Il se lève d'un coup pour rejoindre un buisson et y vomir ses tripes.

Je détourne le regard et le pose sur cette fille. Elle est être plutôt mignonne avec ses yeux bridés... avant que je ne rencontre son air froid et fier. Je crois que ça la rend encore plus attirante. Elle remarque que je l'observe et me défie du regard en arquant un sourcil. Putain.

J'entends les bruits de pas de Mathyas qui revient vers nous. Du coin de l'œil, je le vois s'essuyer la bouche avec la manche de son gilet, les yeux honteusement baissés sur le sol. Les lendemain de cuite sont rarement agréables...

Mon meilleur ami nous jauge tous les deux du regard, puis une expression joueuse apparaît sur son faciès. Mathyas nous adresse à tous les deux un grand sourire et va poser son coude sur l'épaule de la chinoise, qui le dévisage. Mathyas se montre toujours sous son meilleur jour, même lorsqu'il se sent défaillir. Surtout quand il se sent défaillir.

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