IV.Intimité retrouvée

96 6 5
                                    


Samuel

Mon corps est décharné et frêle. Je suis redevenu le petit garçon timide et chétif de mon enfance. Mais je ne suis plus le même à l'intérieur. Même s'ils ont brisé une grande partie de moi, l'autre partie crie survie et encore plus quand j'ai la chance de me réveiller chaque matin en voyant le visage de l'homme que j'aime qui m'épaule.

Avoir appris pour son incartade ne me réjouit pas certes mais c'était le risque à courir ne pouvant plus le satisfaire depuis si longtemps. Je n'arrive plus à me rappeler notre dernier moment d'intimité et ça m'attriste terriblement.

Je me souviens qu'à cette époque je le repoussais sans cesse. Je ne supportais plus qu'il me regarde. Je me sentais sale et indigne de lui.

C'est un miracle qu'il ait encore envie de ma carcasse amaigrie. Je ne me suis jamais senti des plus sexy mais là je reste hébété par moi-même. Mon corps abattu manquant d"énergie. Certains jours je suis à bout de souffle sans rien faire. Ma santé décline clairement.

Mais pour l'instant, c'est d'Édouard dont j'ai envie et besoin. Je veux retrouver notre complicité du début. Je veux le sentir de nouveau frémir contre ma peau. Je veux pouvoir me délecter de nouveau de ses belles lèvres roses si douces que j'aime tant. Car son odeur ne me suffit plus pour être comblé.

***

-Tu veux que j'éteigne la lumière ? Debout l'un à cote de l'autre nous fixons notre lit d'autrefois. Depuis presque deux ans maintenant j'y dors seul. Avec l'un des t-shirt portés par Eddy . Son odeur aide à me calmer et me berce bien souvent à l'approche du sommeil que j'appréhende toujours un peu. D'ailleurs, celui qu'il portait hier s'y trouve, à sa place habituelle : sur mon oreiller. Mon dégout pour mon corps l'a contraint à aller dormir dans la chambre d'amis juxtaposée à la nôtre malheureusement. Un simple frôlement de peau de sa part provoquait en moi une crise de panique alarmante.

-Non. Tu peux laisser allumer.

-D'accord. Dis-moi ce que tu veux. Ce que tu attends de moi Sam. Je suis tout à toi.

J'ai peur.

J'ai peur de refaire une crise.

J'ai peur de ne pas supporter qu'il me touche.

J'ai peur qu'il finisse dégouter par mon corps.

J'ai peur qu'il en ai marre d'essayer sans succès et plus que tout...

J'ai peur qu'il finisse par me quitter. Non par manque d'amour mais par pur dépit.

Il est fort et c'est mon phare dans la nuit mon Eddy mais il est humain aussi et a ses limites. Cette pathétique anecdote si triste avec ce Marc l'a prouvé. Moi aussi je dois pouvoir le consoler quand il n'est pas bien. Être à l'écoute de sa peine.

Mais je veux faire confiance à mon désir qui est plus fort aujourd'hui. Je sais qu'il peut surpasser mes démons pour retrouver celui que j'aime plus que tout. Je veux me nourrir de sa force et de son amour que j'ai dû mettre de côté trop longtemps. J'en ai mare d'être privé de bonheur.

-Déshabille-toi. Je connais ce corps et j'ai confiance en Édouard, il ne va pas me faire de mal. Je suis en sécurité avec lui. Il m'aime et me respecte. Il ne m'a jamais forcé et ne le fera pas. Il n'est pas comme ça. Il n'est pas comme eux.

-Sûr ? Il me demande en soutenant mon regard.

-Oui. Je lui réponds avec aplomb.

Je m'écarte de lui et viens m'assoir sur le rebord du lit pendant qu'il s'exécute sans le quitter des yeux. Il commence par déboutonner sa chemise qu'il laisse glisser le long de ses bras musclés atterrissant par terre. Mon dieu qu'il est magnifique. Il a toujours été beau mais le sport l'a rendu canon. Voir ses tablettes de chocolat bien dessinées me narguer de la sorte est déroutant. Mais qu'est-ce qu'il fout encore avec moi sérieux ?! Mes mains commencent à trembler mais je les stoppe en les posant sur mes cuisses fines. Puis d'un seul geste, il retire boxer et jean qu'il envoie valser. Son pénis m'apparait dès lors de plein fouet, fin prêt.

RésilienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant