A la recherche d'amour

Chapitre 16

– C'est lui, répondit Tea visiblement soulagé
– Va donc voir là-bas si j'y suis,dit Jesse en se penchant vers lui
Tea obéit sans protester. La rouquine s'assit sur le siège qu'il venait de quitter
– Je m'appelle Brendy Ventano. Vous ne me connaissez pas mais je suis une amie d'Estrella
Jesse hocha la tête
– Quel genre d'homme êtes vous ?
– Pardon?
En temps normal on pose cette question d'un ton menaçant,mais la femme avait dit cela sur le ton de la conversation. Un pli vertical s'était formé entre les sourcils dessinés au crayon.
– Je veux savoir si vous serez gentil avec elle
– Vous trouvez que j'ai l'air gentil ? Répliqua Jesse, encore sous le choc
– Les apparences ne veulent rien dire. Mon Lou là-bas...indiqua Brendy en agitant le pouce vers le paquet de muscles au crâne surmonté d'une brosse plate et aux avant-bras couvert de tatouages,qui couvait Jesse d'un œil noir. Avec moi,il est gentil.
– Je vois ce que vous voulez dire. Mais vous feriez mieux de parler de ça avec Estrella. Je ne sais pas ce qu'elle vous a raconté,mais je n'ai rien faut qui...
– Je sais, je sais, vous vous êtes comporté en parfait gentleman. Voilà ce qu'elle m'a raconté. Estrella reconnaît toujours leurs mérites aux gens. Mais ce n'est pas de l'autre soir que je vous cause. Moi je vous parle de la prochaine fois. Quel genre de type êtes vous ? Le genre qui s'accroche,ou le genre qui s'en fout ?
Elle le dévisagea intensément
– Vous me faites l'effet du type qui s'en fout. Une gentille fille comme Estrella ne vous intéresse pas.
Jesse remua sur sa chaise. Il se demandait quels liens unissaient cette femme à Estrella. Elle était tout comme lui, en bas de l'échelle sociale. Alors qu'Estrella vivait dans l'immeuble ultra chic et conduisait une voiture qu'il n'aurait pu s'acheter avec un an de travail,rien ne tombait juste avec cette fille. Sauf l'effet qu'elle lui faisait
En dehors du désir qu'elle lui inspirait,elle insufflait en lui une sorte d'espoir. D'espoir ? Qu'est-ce que c'était que cette bêtise ? Ce n'était plus du sentimentalisme, c'était de la démence pure et simple ! Il s'éclaircit la gorge.
– Vous avez raison,je ne lui ai pas couru après, c'est elle qui est venue me trouver. Et puis elle m'a laissé tomber
– Mais vous êtes quand même intéressé
– Qu'est ce que ça peut faire si je ne l'intéresse plus ?
– Vous êtes con, ou vous faites exprès ? Quand une femme dit «je te veux,je te veux mais je ne peux pas t'avoir», c'est à vous de lui courir après et de lui prouver le contraire
Jesse avait réfléchi à cela.
– Je ne suis pas en situation de me montrer agressif
– Tout ce que vous avez à faire, c'est d'aller frapper à sa porte. Donnez lui une chance.
Jesse chercha Tea du regard et le localise sur la piste de danse entrain de faire tournoyer le femme au décolleté prometteur, souriant comme une bien heureux.
– Vous ne devez pas me conseiller de faire ça, puisque je suis le genre de type qui s'en fout.
Une plaisanterie qu'il aurait pu garder pour lui,se dit-il dès que les mots eurent franchi ses lèvres.
Brendy posa ses mains couvertes de bagues sur la table dans un bruit de quincaillerie
– Dîtes moi plutôt quel genre de type vous êtes.
Jesse n'aurait su expliquer par la suite ce qui se produisit alors. C'était peut-être lié à son humeur, à l'alcool ou à la confiance que lui inspirait d'emblée Brendy. A moins qu'il ne soit tout simplement enfin disposé à se livrer
Quelle que soit la raison,il parla à l'amie d'Estrella en phrases brèves et à voix basse de la solitude qui avait alimenté sa colère quand il était petit,de sa dérive dans la délinquance,de la rudesse et de la beauté de son équipée maritime et même de cette stupide nuit d'ivresse qui l'avait conduit en prison. Cette dernière révélation inquiétait visiblement Brendy,mais elle le questionna alors au sujet d'Estrella. Sa réponse fut laconique,bien qu'il eût souhaité être capable de révéler ses sentiments en termes fleuris,mais lorsqu'il rouvrit les yeux,il vit Brendy hocher la tête.
Il avait réussi son examen de passage,et cela signifiait bien plus de choses pour lui qu'il ne s'y était attendu.
Un torse se tenait devant le judas et Estrella sit immédiatement que ce torse appartenait à Jesse. Mais quand il recula dans le couloir pour lui permettre de le voir entièrement,ses poumons se vidèrent d'un seul coup. Ses doigts ses orteils et sa langue,tous les poils de son corps,lui sembla-t-il même,se recroquevillèrent .
– Estrella? Appela-t-il.
– Oui,une seconde
Ses dux doigts étaient crispés sur la manche d'un balai à franges. Elle en supplia cinq de bien vouloir se détendre pour ouvrir la porte de jeta un coup d'œil à l'appartement par-dessus son épaule. Elle avait négligé son ménage hebdomadaire et venait de passer la journée à rattraper son retard. Ève s'attendait à trouver une maison étincelante de propreté à son retour le lendemain.
Jesse étai visiblement venu la trouvé directement après le travail. Il avait retiré son gilet orange,mais son jean était maculé de sueur et de poussière. Un cercle humide au niveau du col de son t-shirt témoignait qu'il s'était débarbouillé du mieux qu'il avait pu.
– Entre dit-elle en ouvrant la porte
Il hésita, lança un regard à l'appartement rutilant de propreté, véritable palais des glaces avec un sol en marbre blanc,ses portes vitrées et ses immenses miroirs reflétant des murs si pâles qu'il était pratiquement impossible de deviner qu'ils étaient bleus
– Non, merci je ne suis pas assez bien habillé pour entrer. Je passais juste pour...
Il tendit le bras vers elle
–.......te donner ça
Des fleurs? Estella écarquilla les yeux. Une Demi douzaine de tournesols, aussi grands et vifs que des assiettes mexicaines enveloppés dans du papier de soie vert.
– J'ai mal choisi, marmonna t-il en fronçant les sourcils
– Ils sont magnifiques, ils sont parfaits
Elle eut l'impression que ces paroles dépourvues d'originalité franchissaient ses lèvres et s'élevaient dans la pièce comme des ballons gonflés à l'hélium
– Ils me plaisent beaucoup. Merci
– Je t'en prie, répondit-il avec un demi-sourire. J'ai rarement l'occasion d'acheter des fleurs mais j'ai pensé qu'elles te plairaient
Ses yeux revinrent se poser sur l'appartement.
Estrella cala son balai à franges contre le mur
– Tu le surprends entrain de jouer les Cendrillon. Tu es sûr que tu ne veux pas entrer? Ce n'est pas grave si tu es sa...sale.
Elle avait bégayé. Elle rougit certaine qu'il se souvenait de l'instant où elle avait dit qu'elle voulait faire des choses sales avec lui.
– Je, euh...je te dois des excuses pour...la dernière fois, insista t-elle, je préfèrerais te les faire à l'intérieur....
Fin du chapitre 😍
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