Chapitre 4

61 18 34
                                    

Jean essayait de distinguer, dans cette masse d'élèves, d'où provenait la voix qui venait de l'appeler. Oui, quelqu'un venait de prononcer son nom. Il en était sûr.

Jean ne voyait personne. Il commençait à se dire qu'il avait peut être affabulé, que personne ne l'avait appelé. Jean sentit que quelqu'un était en train de lui tapoter l'épaule. Il fit volte face et derrière lui se trouvait un garçon. Ce garçon était brun, il avait les cheveux bouclés, la peau un peu mate, les yeux foncés et une carrure impressionnante.

« Lu... Lucas, dit Jean qui ne comprenait pas ce que le garçon le plus populaire de la classe lui voulait.

- Salut Jean ! T'as passé une bonne journée ? Dit Lucas le plus normalement du monde.

- Euh... oui. Répondit Jean gêné.

- Je voulais juste te souhaiter un joyeux anniversaire. »

Jean ne comprenait pas. Comment ce garçon pouvait-il savoir qu'il existait et encore plus connaître sa date de naissance.

« Je... je merci. Co... comment as-tu eu ma da... ma date de naissance ?

- Oh ! Tu sais je suis délégué. J'ai accès à ce genre d'information.

- Oh... euh... d'accord.

- Allez passe un bon après-midi et surtout si tu as un problème n'hésite pas à m'en parler.

- Euh... Oui, merci... toi aussi. »

Lucas était déjà parti depuis longtemps quand Jean reprit ses esprits. Il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer. Une personne autre que sa mère lui avait souhaité son anniversaire. Cela voulait-il dire qu'il avait un ami ? Plein de questions se bousculaient dans la tête de Jean. Il resta cinq minutes planté devant la porte du lycée, à tourner en rond, comme s'il ne savait plus où il habitait.

Jean finit par partir en direction de sa maison. Il marchait, perdu dans ses pensées. Il se demandait si maintenant il allait pouvoir parler à Lucas ou encore si ce dernier viendrait le chercher en bas de chez lui pour aller au lycée ensemble. Il entendit un bruit strident, tourna la tête, entendit un klaxon, puis des insultes qui fusaient en sa direction.

Jean avait traversé la rue sans prendre la peine de lever le nez de ses chaussures. Il avait failli se faire renverser par une voiture mais le conducteur avait pilé à temps, ce qui avait permis à Jean d'éviter un séjour à l'hôpital.

Il ne remercia pas le conducteur, il ne réagit pas, il partit sans s'arrêter. Toutes les personnes autour de lui le regardaient avec étonnement. Ils se demandaient tous comment ce garçon avait-il pu rester impassible alors qu'il avait failli mourir. Jean ne prêtait pas attention aux personnes qui l'entouraient. Il était lassé de voir ses regards d'incompréhension, qu'il avait vu toute sa vie.

Jean arriva rapidement chez lui après cet incident. Il ouvrit le portail, déboucha dans le jardin, le traversa sans un regard. Il arriva alors devant la porte où il tourna la clé dans la serrure, la porte s'ouvrit. Il s'engouffra rapidement à l'intérieur de la maison. Il avait réalisé toutes ses actions tellement rapidement, qu'on aurait pu croire qu'il était poursuivi ou que ce dernier voulait fuir un danger, un grand danger, le danger du monde extérieur.

Jean, arrivé à l'intérieur de sa forteresse prit quelques secondes pour souffler. Il cria : « Maman !» sans grand espoir que celle-ci soit déjà rentrée. Il attendit quelques secondes, aucune réponse. Il enleva ses converses, puis il montât les escaliers quatre à quatre. Il arriva dans sa chambre où exténué par cette matinée, il s'assoupit rapidement dans son lit.

Jean dormait paisiblement. Les traits de son visage étaient fins et détendus. Il ressemblait au petit bébé aux joues roses qui avait vu le jour 16 ans auparavant.

Jean se réveilla, tourna la tête vers son réveil, il était 15h 07. Ce dernier avait du s'endormir vers midi. Il fit le calcul rapidement, il avait dormi 3h. Il se dit que ce n'était pas grave car de toutes façons il n'avait rien à faire de son après-midi, aucune fête à préparer, aucun endroit où quelqu'un l'attendait. Non, rien de tout ça.

Jean prit son ordinateur, il avait maintenant pris l'habitude d'écrire lorsqu'il s'ennuyait. Il avait découvert ce passe-temps un an plus tôt lorsque après un accident ce dernier avait été immobilisé pendant plusieurs mois dans son lit.

Il avait alors passé son temps à écrire et il avait fini son premier roman, Le Jeune enquêteur. Il n'avait laissé personne le lire, même pas Géraldine. Il en avait trop honte.

Jean se rendit compte qu'il avait faim et qu'il avait sauté son repas du midi. Il décida de descendre dans la cuisine voir le contenu du frigo.

Il descendit rapidement, arriva dans la cuisine, ouvrit le frigo à moitié vide. Il vit un paquet de jambon, prit du pain, Il se fit un sandwich puis il alla s'affaler dans le canapé où il alluma Netflix. C'était le type de week-end et de soirée qu'il passait quand Géraldine n'était pas là.

Jean cherchait un bon film à regarder il changeait de catégorie aléatoirement en passant de l'horreur à la comédie. Au bout de trente minutes il se décida enfin, lança le film, et c'était parti pour deux heures.

Jean regardait le film avec attention. On aurait dit un enfant concentré sur son jouet préféré. Pourtant Jean ne réagissait pas au screamer ou aux retournements de situation.

La concentration de Jean était tellement intense qu'il n'aurait même pas remarqué une mouche voler. D'ailleurs il n'avait pas remarqué son deuxième sandwich au jambon qui était sur la table basse devant lui.

Une fois le film fini Jean regarda l'heure. Il était 17h 45. Il avait le temps de regarder la suite de son film. Il n'hésita pas une seule seconde et il repartit pour 1h 45. Le deuxième film avait l'air aussi passionnant que le premier car la tartine de jambon n'avait toujours pas bougé alors que le film était déjà fini.

Jean se dit qu'il était temps d'aller préparer le repas pour ce soir. Il se leva retourna dans la cuisine, ouvrit le frigo et les placards et un sourire apparu sur son visage. Il avait une idée.

Il commença par couper les pommes de terre en petits cubes ainsi que les oignons pendant que les lardons cuisaient dans une poêle. Il sortit les lardons mit les pommes de terre et les oignons dans le poêle et il les aspergea d'un peu d'huile. Une fois cuit il sortit tout du feu, prit une pâte feuilletée qu'il recouvrit de crème fraîche mit ses lardons et ses pommes de terres dedans, il la referma de façon à ce que cela ressemble à une calzone puis, il la badigeonna de jaune d'œuf pour que celle-ci dore dans le four.

Il l'enfourna pour 20 minutes, mit ma table, puis remonta dans sa chambre. Il était au milieu des escaliers quand il entendit la porte sonner.

[ Si vous avez des idées de cadeaux d'anniversaire pour Jean dites moi tout ]

Les pupilles arc-en-ciel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant