Le cours de mathématiques commença enfin après plusieurs minutes de réprimandes sur le fait d'entrer dans la classe sauvagement ou encore les bavardages incessants. Jean ne suivait que distraitement les cours de mathématiques auxquels il assistait.
Ce dernier, était assis tout au fond de la salle, sur une table seule, ce qui lui permettait d'observer tout ce qu'il se passait. Son regard sautait d'une personne à l'autre sans vraiment s'y arrêter.
Madame Bob prononçait des formules incompréhensibles en gesticulant les bras comme pour attirer l'attention. Jean la regarda, c'était une petite femme grassouillette, ses cheveux blonds étaient lisses comme des bâtons. Elle avait pour habitude de mettre des habits extravagants mais aujourd'hui elle était simplement en jeans et en chemisier rose. Jean se désintéressa très vite de sa prof et il regarda les deux « brutes de la classe », Tyler et Kevin, assises juste devant lui qui tiraient les cheveux de Coline, l'insupportable « madame je sais tout ».
Le cours se passa lentement, Jean regardait les aiguilles tourner et quand la sonnerie se fit entendre il s'empressa de ranger ses affaires. Au moment où ce dernier allait se lever il se rappela, à son plus grand désarroi qu'il avait deux heures de maths. Ce dernier ressortit alors ses affaires.
Madame Bob venait de donner un exercice Jean décida donc d'essayer et quand il pencha la tête vers son cahier les lettres et les chiffres se mirent à se mélanger. Il ne comprenait rien.
Il voulait à tout prix éviter d'attirer l'attention sur lui, donc au lieu de demander de l'aide, il préféra abandonner. Il releva la tête, la fit basculer en arrière. Jean regardait les néons du plafond qui clignotaient. Son regard se posa sur le mur à coté du grand tableau blanc devant lequel madame Bob continuait de gesticuler. La peinture s'écaillait et une affiche attira l'attention de Jean. Il y était écrit :
« Un concours de maths va avoir lieu tout ceux qui veulent s'inscrire n'ont qu'à en faire part à leur professeur. La participation est de 10 €. »
Jean pouffa intérieurement. Comment des élèves pouvaient-ils payer 10 € pour participer à un concours de maths.
Son regard continua à vagabonder. Il lisait maintenant les citations de mathématiciens célèbres affichées un peu partout dans la salle. Sa préférée, depuis qu'il avait mis les pieds dans la salle 101, avait toujours été : « La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre. » d'Albert Einstein.
Jean avait alors reporté son attention sur les néons du plafond quand il entendit Coline dire : « Madame, je souhaiterais m'inscrire au concours de maths.
- Bien sûre Coline, avait alors répondu la prof en souriant.
- Merci beaucoup madame, je vous apporte l'argent demain.
- Quelqu'un d'autre souhaite s'inscrire, dit la prof avec espoir. »
Un silence gênant s'installa dans la salle. Madame Bob, déçue, reprit alors son cours et Tyler et Kevin recommencèrent à tirer les cheveux de Coline.
Jean n'en pouvait plus, il avait l'impression que le cours durait une éternité. Il posa son regard sur l'horloge, au moment où la sonnerie se fit entendre, il remballa toutes ses affaires et il sortit rapidement de la salle sans même dire au revoir à madame Bob qui se plaignait que le cours soit passé trop vite et qu'elle n'ait pas eu le temps de faire tout ce qu'elle voulait.
Il était l'heure de la pause et Jean allait devoir passer 10 minutes seul, seul à serpenter dans les couloirs afin d'éviter les rassemblements ou de diminuer les chances que ce dernier se fasse aborder.
Jean circulait sans but dans les couloirs du deuxième étage en regardant par la fenêtre l'imposante cour où des élèves étaient rassemblés par groupes. Jean balaya rapidement toute la foule du regard. Son attention se posa sur un groupe de Terminale qui avait l'air de martyriser un collégien qui s'était perdu dans cette partie de l'établissement puis son regard passa ensuite sur un groupe de filles qui avait l'air d'avoir apporter toute leur salle de bain pour pouvoir se pomponner. Il se désintéressa rapidement de ce spectacle et se mit à fixer le mur en face de lui.
Il voulait juste entendre la sonnerie résonner dans tout l'établissement pour pouvoir entrer dans la salle 213 où monsieur Georges, le prof d'histoire, attendait impatiemment les premières deux pour leur apprendre qu'il avait préparé un contrôle surprise.
La sonnerie retentit enfin au bout de dix minutes, qui pour Jean, parurent une éternité.
Les premières deux déboulèrent de tous les cotés pour s'engouffrer dans la salle 213. Jean, comme à son habitude entra le dernier et alla s'asseoir entre Coline et Tyler, car le prof avait eu la bonne idée de placer les élèves par ordre alphabétique. Jean Dupont se trouvait donc entre Tyler Dubois et Coline Durant.
Coline et Tyler passaient leur temps à se chamailler comme un vieux couple et Jean se trouvait au milieu. C'est pour cette raison que ce dernier se prenait des stylos dans la tête pendant tout le cours. Il avait, à maintes reprises, demandé un changement de place à monsieur Georges qui n'y avait jamais prêté attention.
Après avoir obtenu le silence, le professeur d'histoire dit : « Bon, aujourd'hui contrôle surprise ! ». Des protestations s'élevèrent et fusèrent de part et d'autre de la salle. Jean restait impassible, comme toujours. Monsieur Georges reprit la parole et il cria :
« Vous avez ce qu'il reste de l'heure pour faire un développement construit. Le sujet sera : Comprendre un régime politique : la démocratie.
- C'est impossible ! Intervint Coline. Nous n'avons jamais vu ce thème et puis il nous reste que 45 minutes.
- Vous n'aviez qu'à vous taire ! Allez au travail ! »
Coline resta bouche ouverte à fixer monsieur Georges. Les premières regardaient le plafond comme s'ils cherchaient dans leurs mémoires des souvenirs de cours de quatrième ou troisième.
Jean ne savait pas trop quoi écrire mais il refusait de s'ennuyer encore une heure donc il partit dans une rédaction. Ce dernier n'avait pas levé les yeux de sa copie une seule fois, sa main écrivait toute seule comme si il avait des millions de connaissances qui voulaient à tout prix sortir de sa tête pour s'aligner sur le papier.
Coline, pourtant si studieuse d'habitude avait louché sur la copie de Jean à plusieurs reprises et Tyler en avait lu tout le contenu sans aucune discrétion. Jean ne s'intéressait pas à ses voisins, il était uniquement captivé par son devoir.
La sonnerie retentit et Jean s'empressa de finir sa phrase et de mettre un point final sur sa copie. Il était fier de lui, jamais un devoir d'histoire ne l'avait autant intéressé. Quand monsieur Georges passa dans les rangs pour ramasser les copies il s'arrêta quelques secondes en voyant que Jean avait écrit deux copies doubles. Il était tout simplement impressionné et il se demandait si il ne venait pas de voir le véritable potentiel de son élève.
Jean sortit rapidement de la salle, gêné par le sourire que son professeur lui destinait. Il s'empressa de traverser les couloirs du lycée comme pour fuir cette salle où son talent venait d'éclore.
Ce dernier était très content que la matinée soit finie, il allait enfin pouvoir retourner chez lui.
Il passa dans le hall, se mêla à la foule de lycéens et quand il était sur le point de passer la porte, il entendit une voix, un seul mot, un seul mot qui le fit se retourner, il entendit quelqu'un crier « Jean ! ».
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Les pupilles arc-en-ciel
Ficção AdolescenteJean avait une particularité, depuis sa naissance ce dernier avait les yeux qui changeaient de couleur en fonction de ses émotions. Sa mère, Géraldine, l'avait fait consulter par les meilleurs ophtalmologues du monde sans aucun succès. Jean était di...