Aujourd'hui, le 16 octobre 2019 Jean fête ses 16 ans, mais ce ne sera pas des 16 ans comme vous vous avez fêté les vôtres car Jean n'a aucun ami au lycée, même pas un. Aujourd'hui, à part la mère de Jean personne ne sait que ce dernier va avoir 16 ans. Il va aller au lycée comme si de rien était, il va rentrer chez lui, sa mère sera en train de l'attendre avec un gâteau et comme tout les ans depuis maintenant 16 ans elle sera seule.
La solitude Jean et sa mère la connaissaient bien car, dès sa naissance, quand Jean était sorti du ventre de sa mère dans la chambre 207, d'un hôpital d'une blancheur et d'une propreté épatante, ce petit garçon d'à peine 50 centimètres et de 3kg qui était né les yeux clos et qui les avait gardés fermés 30 secondes avait été rejeté. Rejeté pour une raison bien particulière ce jeune garçon qui venait de voir le jour avait les yeux blancs, le blanc du vide. Tout le monde crut d'abord qu'il était aveugle puis le médecin regarda de plus près et il remarqua que ces derniers étaient pailletés d'argent.
Les médecins étaient impressionnés par la beauté de ses yeux jusqu'à ce que ceux-ci virent à l'arc-en-ciel, l'arc-en-ciel du trouble. Toutes les personnes présentes dans la pièce, le médecin, les sages femmes, où encore les parents de l'enfant étaient en extase devant cette magnifique couleur. Géraldine se souvient parfaitement de cet instant, les yeux arc en ciel de son fils ressortaient magnifiquement grâce au contraste des murs, du sol, du plafond ainsi que des blouses. Tout était blanc à l'exception de cette merveilleuse pupille.
Les médecins étaient troublés mais ces derniers devaient tout de même effectuer les premiers contrôles, ils commencèrent à regarder attentivement le nourrisson, à inspecter ses pieds, ses mains... tout se passait pour le mieux et tout semblait normal jusqu'au moment où ils essayèrent de faire pleurer le nouveau né. Aucune larme ne sortit de ses yeux mais, un phénomène étrange se produisit, ses yeux devinrent tout bleus. Ils tentèrent en vain de le faire pleurer sans y parvenir. Ce bébé ne pleurait pas, mais ses yeux se teintaient de bleu.
Les médecins finir par tendre le bébé à Géraldine pour voir si celle-ci parviendrait à faire pleurer son fils, mais les yeux de l'enfant virèrent directement au rose, au rose de l'amour. L'incompréhension se lisait sur les visages de toutes les personnes présentes dans la pièce. Géraldine demanda alors au médecin quel était ce phénomène et ces derniers se trouvèrent dans l'incapacité de répondre. Cet enfant était unique.
Elle regarda son mari, Mathias, adossé contre un mur d'une blancheur stupéfiante, sa posture était désinvolte comme si le fait que sa femme mette un enfant au monde ne suscitait pas son intérêt. Elle reporta son attention sur le petit garçon qu'elle tenait dans ses bras puis sur son mari. Elle cherchait une ressemblance entre ces deux hommes, elle cherchait une ressemblance frappante, ce qu'elle ne trouva pas. Le bébé avait tout hérité d'elle, les yeux un peu en amande, son petit nez et surtout ses traits d'une minceur hors du commun. Après une longue inspection elle posa les yeux sur le cou du nourrisson où elle aperçut une tâche de naissance en forme de pêche, exactement la même tâche de naissance qu'avait son mari. Cela la fit sourire et elle reposa son regard sur Mathias elle le regarda dans les yeux et ce que cette jeune mère lisait dans les yeux de son mari lui fit froid dans le dos, ce qu'elle y lisait n'était rien d'autre que la peur et le dégoût, ce qui fit directement perdre son sourire à Géraldine.
Elle se demandait comment le père de son enfant pouvait-il être effrayé par ce dernier ? Elle se rendit vite compte qu'il n'était pas le seul, l'extase que procurait ce bébé aux yeux magiques s'était très vite transformée en peur, en angoisse. Elle ne comprenait pas, pour elle ce bébé était différent, il était spécial, il était parfait.
Tous les médecins ainsi que Mathias restaient immobiles et silencieux en train de fixer ce bébé, ce bébé aux yeux roses. Géraldine brisa alors le silence en disant « Jean, mon fils s'appellera Jean. ». Les médecins recommencèrent à bouger comme si le sort de pétrification qui avait été lancé contre eux était levé. Le seul qui restait immobile était Mathias. Ce dernier réussit à ouvrir la bouche et la phrase qui en sortit, la seule phrase qu'il réussi à prononcer fut « Cette chose n'est pas mon fils ! ».
Un nouveau silence pesant s'installa dans la pièce et les yeux de Jean virèrent au bleu, à un bleu océan une couleur tellement profonde qu'elle était indescriptible, c'était le bleu de la tristesse. Tout le monde avait alors reposé ces yeux sur ce tout petit bébé et une jeune infirmière dit quelque chose, quelque chose d'inattendu mais de plausible, elle dit « J'ai l'impressions que ses émotions apparaissent dans ses yeux sous forme de couleur. Je ne suis pas sûre mais le bleu correspondrait donc à la tristesse et le rose à l'amour.
- C'est impossible, intervint un médecin plus âgé.
- Rien n'est impossible, reprit l'infirmière.
- C'est un monstre, marmonna alors Mathias, mon fils est un monstre.
- Va t'en ! Hurla Géraldine, Je ne veux plus jamais te voir.
Mathias ne demanda pas son reste et il s'en alla rapidement. Les yeux de Jean devinrent alors noirs, noirs avec une teinte de rouge, cette teinte était encore plus magnifique que les précédentes. C'était le noir de la souffrance.
Une larme coula le long de la joue de Géraldine pour aller s'écraser contre le lit dans lequel cette dernière venait de mettre au monde son fils. Les médecins sortirent donc mais ils parlaient trop fort pour que leurs remarques n'arrivent pas jusqu'aux oreilles de cette jeune mère. Cette dernière écouta cinq minutes les brides de conversation qu'elle arrivait à capter de l'extérieur : « pss pss monstre », « yeux », « couleurs ». Puis lassée elle avait reporté son attention sur Jean dont les yeux étaient redevenus roses. Elle trouvait son enfant magnifique et elle ne laisserait personne s'en moquer, jamais. Elle lui chuchota « je t'aime », ce qui fit apparaître un petit sourire sur le visage du nouveau né.
C'est donc depuis ce jour que Jean et Géraldine vivaient seuls car quand cette dernière avait voulu présenter l'enfant à sa famille des remarques désobligeantes avaient encore fusées. Cela la rendait triste mais elle aimait son fils plus que tout et elle ne pouvait se résoudre à l'abandonner.
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Les pupilles arc-en-ciel
Novela JuvenilJean avait une particularité, depuis sa naissance ce dernier avait les yeux qui changeaient de couleur en fonction de ses émotions. Sa mère, Géraldine, l'avait fait consulter par les meilleurs ophtalmologues du monde sans aucun succès. Jean était di...