Avachi sur une chaise, face à son bureau, Keith regarde un petit flacon transparent, rempli à ras bord de pilules jaunes et bleues, ainsi que de cachets blancs.
Keith
La chaise
Le bureau
Le flaconSouriant, les bras écartés pour sentir l'air s'engouffrer dans son T-shirt, Lance rit. Devant lui, ses amis, Hunk et Pidge font les idiots et se moquent de sa fascination pour la mer qui s'étend devant eux.
Lance
Hunk
Pidge
La merKeith tend un bras, pour attraper la boîte puis se ravise. Son bras déchiqueté par des années de souffrances silencieuses, révélateur de son mal-être s'arrête, à mis chemin entre le jeune homme et les médicaments. Keith hésite, Keith oscille. Keith ne sait pas quoi choisir. Keith fixe le flacon.
Lance tend un bras, pour observer sa peau bronzée se mélanger à la couleur des vagues. Son bras décoré de dessins à l'encre de stylo bille bleu, se mariant parfaitement avec l'eau qui lui fait face. Lance sourit. Lance écoute. Ses amis, la marée indécise. Lance laisse son regard vagabonder sur les aléas de la mer.
Keith se lève et balaye le flacon du revers de la main, posant ensuite ses paumes sur ses oreilles et les pressant pour faire taire le vacarme de son esprit. Keith voit les gélules tomber, le plastique du récipient se fissurer au contact du plancher mais tenir bon. Keith aurait souhaité qu'il vole en éclat. Mais comme le bruit dans sa tête, le flacon tient bon.
Lance se lève pour se rapprocher du bord du ponton et laisser ses pieds nus baigner dans l'eau, posant ensuite ses main derrière son dos et s'appuyant dessus, pour profiter du petit sifflement du vent dans ses oreilles. Les petites gouttelettes qui jaillissent des vagues s'écrasent contre ses chevilles et éclatent, se brisant au contact de sa peau. Lance regarde la mer et l'horizon, Lance aurait souhaité que ce moment ne s'arrête pas. Mais les minutes défilent. Il faut rentrer. Retrouver Keith.
Keith qui hésite. Qui attrape le flacon. Le regarde, le fait tourner entre ses doigts, cherchant quelque chose, le moindre signe lui indiquant que tout cela était une erreur. Il n'avait qu'à tenir quelques minutes en plus et Lance serait là. Et le vacarme s'apaiserait. Lance faisait toujours taire ce bruit incessant. Mais maintenant, il n'arrivait plus qu'à le rendre moins persistant. Ce bourdonnement d'idée noires était plus fort maintenant, et les étreintes du jeune garçon n'y changeraient rien. Keith le savait. Il n'allait pas laisser le Bruit le ronger petit à petit, il préférait décider de son sort, il ne pouvait pas laisser le Bruit le faire à sa place.
Une pilule, deux, un cachet, trois, quatre, sept. Le tournis laisse tomber le huitième sur le sol. La tête lourde de Keith ballote. Neuf, Dix. Keith s'assoit à nouveau, ses jambes tremblent. Onze, Douze. Keith lâche prise, le flacon chute. Le bras sous la joue, étendu devant lui, la main à quelques centimètres du flacon, qui, cette fois-ci, s'est brisé, comme s'il tentait de l'atteindre. Les chevilles contre le bois froid de la chaise.
Lance arrive. Lance passe la porte. "Keith ?" Pas de réponse. Le vacarme silencieux couvre toujours tout. Lance monte une marche, deux, trois. "Keith ?" Quatre, en passe deux, sept. "Keith ?!" Il trébuche sur la huitième, les mains tremblantes. Neuf, Dix marches. Il lâche un petit coquillage nacré qu'il a ramené de la plage, pour celui qui est en haut des marches et qui ne répond pas. "Keith !". Onze, Douze. Le palier, la chambre, la course effrénée de Lance. La porte qui s'ouvre.
"Keith !"
Keith n'entend pas. Le vacarme n'est plus là, mais Keith n'entend pas.
------------------------------------------------
Voilà, joie et petits coeurs <3
VOUS LISEZ
One Shots Klance
FanfictionDes Oneshots Klance, les requêtes sont ouvertes ! Notions de suicide et de dépression abordées dans certains OS si vous ne souhaitez pas les lire, je marque les chapitres concernés par une petite étoile (*) à côté du titre. La couverture m'appartien...