Quand l'amour s'en mêle

Chapitre 6

Noémie

Cela fait bientôt deux semaines que la nouvelle année a démarré, et que j'évite soigneusement Nathan. Je me demande ce qui lui est passé par la tête pour m'embrasser comme ça lors du jour de l'an. Mais c'est ma réaction pendant ce baiser qui me perturbe le plus. Je ne me souviens pas avoir déjà ressenti cette sensation en ayant été embrassée.

Ce matin, je ne travaille pas, mais bien sûr, je suis debout aussi tôt que d'habitude. J'entends mon téléphone sonner et regarde l'écran avant de répondre : c'est Sophie.

— Salut Sophie ! Tu vas bien ?

— Oui et toi ?

— Ca va merci. Alors, ce voyage à Prague ?

— C'était magnifique ! On a visité plein de choses. Il faudra que je te montre les photos.

— Oui ! Et avec Thomas, ça va mieux ?

— Nickel ! Je vais m'installer chez lui.

— C'est super !

— Oui, j'espère que ça marchera. Et toi, le nouvel an ?

— Ca a été. Il a fallu que j'aide Matt car il y avait plus de monde que ce qu'il attendait.

— Cool ! Ah, j'ai appris que Julien était sorti avec une autre fille.

— Oui, une collègue de boulot. Elle a l'air gentille.

— Dommage, je vous voyais bien ensemble. Tiens, tu dois aussi être au courant, j'ai vu que Nathan y était en charmante compagnie, remarque également Sophie.

— Comment ça ?

— Sur People News, il y a un article. Mais on ne voit pas la tête de la fille, dommage.

Par curiosité, je pianote sur mon ordinateur portable, posé sur ma table basse, afin de trouver le site donné par Sophie et tombe sur un article avec une photo de Nathan en train de m'embrasser... moi, légendée : « Une nouvelle conquête pour la nouvelle année ».

— Euh, je n'ai pas fait attention. Comme je t'ai dit, il y avait pas mal de monde.

— Oui. Ca se trouve c'était l'histoire d'un soir, mais les journaux aiment bien en rajouter, conclue Sophie.

— Sûrement même.

— Bon, je te laisse, je dois faire mes cartons. Bises.

— Bisous, à plus !

Je raccroche, songeuse. Je n'en reviens pas de me trouver dans un article people ! Heureusement qu'on ne distingue pas mon visage. Je me demande encore ce qui a bien pu se passer dans la tête de Nathan pour faire ça. En même temps, c'est sûr que ce n'est pas en l'évitant que j'aurais une réponse, mais je n'ai encore pas digéré l'action. Je regarde dehors et décide d'aller courir. Même s'il neigeote, cela me permettra de me changer les idées. J'enfile donc une tenue de sport et entame ma course jusqu'au lac. Je m'y rends souvent pour réfléchir et me détendre : cet endroit a toujours eu un effet relaxant pour moi.

Alors que j'arrive près du lac, je vois Nathan arriver vers moi. Malgré ma colère à son encontre, je ne peux m'empêcher de le trouver séduisant dans sa tenue de sport. Je me ressaisis : voilà que je me mets à avoir des vues sur lui maintenant, n'importe quoi !

— Noémie ! m'appelle-t-il.

— Nathan.

— Tu vas bien ?

— Très bien.

— Euh... je crois qu'il faut qu'on parle.

— Euh... je crois que je n'ai rien à te dire.