Quand l'amour s'en mêle

Chapitre 16

Nathan

Après le match, Jen ne m'a laissé aucun répit. Fatigué ou pas, il fallait que je vienne avec Chris et elle en boîte ce soir. Elle nous entraîne donc dans un club qui fait karaoké. Génial...

Quand nous entrons, elle remarque en toute innocence :

— Tiens, il y a Matt !

Je regarde dans sa direction et me rappelle qu'il y avait l'anniversaire d'Éloïse, ce soir. J'étais invité, mais comme j'avais un match, j'ai décliné l'invitation.

— Oh ! Regarde, Noémie est là aussi, sourit-elle au même moment.

Je suis son regard et voit Noémie, entraînée par Éloïse et une copine, pour aller chanter un morceau. Et je comprends que ce n'est pas par hasard si Jen a insisté pour que l'on vienne ici ce soir, sans doute avec la complicité d'Éloïse, Matt et Chris.

Nous nous approchons de Matt, qui nous a fait signe, et nous installons près de lui. J'observe Noémie : habillée d'un jean slim, tee-shirt rose et escarpins, elle a laissé ses cheveux ondulés détachés. Elle est radieuse et a l'air de vraiment s'amuser. Alors qu'elle entonne la chanson Là-bas avec ses copines, nos regards se croisent, et je me sens électrisé par ses yeux verts. Je ne parviens pas à me décrocher de son regard.

Je reste un moment en compagnie de Matt, Jen et Chris, avant qu'eux-mêmes ne partent danser : le DJ lance une session slow. Puis, mon regard se pose à nouveau sur Noémie. Elle est en train de danser avec Matt. Alors qu'un nouveau slow démarre, je me décide et me dirige vers elle :

— Je peux ? demandé-je à Matt, en invitant Noémie à danser.

— Euh... Noémie ? vérifie-t-il auprès d'elle, avec un sourire en coin.

Elle hoche la tête positivement, et je la saisie donc par la taille, alors qu'elle pose ses mains sur mes épaules. Son contact m'avait manqué et je ne peux m'empêcher de respirer son parfum. Nous nous laissons aller au rythme de la musique, et je sens Noémie se détendre davantage au fil des secondes.

— Tu me manques, murmuré-je.

Elle relève la tête pour me regarder, et je continue :

— Je suis désolé. J'ai agi comme un con.

— Un jaloux, précise-t-elle.

— Les deux sont liés, dis-je en souriant. La jalousie me rend con. Mais à ma décharge, c'est un sentiment nouveau pour moi.

— T'es bête.

— Non, sincère.

Je plante mon regard dans le sien, et nous restons un moment à nous contempler ainsi. Je meurs d'envie de l'embrasser mais Noémie baisse sa tête pour la poser contre mon torse, resserrant ainsi notre étreinte. A la fin de la chanson, nous mettons un peu de temps à nous séparer. Pourtant, la musique suivante ne se prête en rien à ce genre de danse. Nous finissons par rejoindre nos amis, assis au bar, sans nous lâcher la main.

— Qu'est-ce que vous buvez ? nous demande Jen.

— Un mojito, s'il te plait, répond Noémie, en s'installant sur un tabouret.

— Et toi, Crétin ? me provoque-t-elle. Pareil que tout à l'heure ?

— Ce sera parfait.

— Pas mal, ton nouveau surnom, rigole Éloïse à-côté de moi.

— Merci, c'est trop gentil d'apprécier, dis-je en souriant.

Nous restons un moment tous ensembles, à rire de tout et de rien. Bientôt, la soirée touche à sa fin, et les invités commencent à partir. Quand arrive notre tour, chacun de nous se salue et repart. Finalement, je n'ai pas eu d'occasion de parler davantage avec Noémie après notre danse, et nous nous quittons sans avoir pu éclaircir la situation. A une autre époque, je ne me serai pas gêné pour l'embrasser devant tout le monde.

***

Noémie

Me voilà à courir après Nathan, sur un parking, sous la pluie. Après son départ de la soirée, je n'ai pas réussi à me résoudre à le laisser partir sans qu'on ait le temps d'éclaircir notre situation. Bon, j'avoue, la tête d'Éloïse a fini par me convaincre de sauter le pas.

— Nathan ! m'exclamé-je en arrivant vers lui.

— Noémie ? s'étonne Nathan, alors qu'il est en train d'ouvrir la portière.

J'aperçois Jen qui passe la tête entre les deux sièges avant pour voir ce qu'il se passe, puis je reprends :

— Euh... Il fallait que je te parle.

Il referme la portière entrouverte et s'approche de moi. Je vois une drôle de lueur passer dans ses yeux bleus, et je me trouve pathétique en prenant (enfin) conscience que je perds mon temps à le fuir depuis une semaine alors que je ne pense qu'à lui, en permanence et que je n'ai qu'une envie : d'être avec lui et non toute seule chez moi... avec son maillot.

— Toi aussi tu me manques, avoué-je.

Nathan continue de me regarder, sans rien dire. Il se rapproche de moi et saisit mon visage entre ses mains avant de m'embrasser tendrement puis, il ajoute :

— Je n'ai jamais voulu embrasser Sophie.

— Je sais.

— Et je n'ai jamais rien fait avec aucune autre fille. L'autre fois, en boîte, j'ai agi comme un con, mais il ne s'est rien passé avec la fille que tu as vu avec moi. J'ai même fini sur le canapé de Matt, avec un bon mal de crâne.

— Je sais aussi. Matt m'a raconté, précisé-je devant son regard interrogateur.

— Tu es la seule que je veux Noémie. Et pas seulement comme sex friends, même si de ce côté-là c'était pas mal, sourit-il. Je ne pense qu'à toi, tu m'obsèdes jour et nuit. Sans toi, je ne suis que l'ombre de moi-même. Tu m'as fait découvrir des sentiments nouveaux pour moi et je n'ai aucune envie de jouer avec toi. Au contraire, j'ai envie de... comment on dit déjà ? Une relation de couple ?

— Euh... ok... d'accord.

J'ai un peu de mal à réaliser ce que me dit Nathan, qui enchaîne, avec son sourire charmeur :

— D'accord, tu me pardonnes ? Ou d'accord, j'ai compris, mais non ?

Pour seule réponse, je me hisse sur la pointe des pieds, même si avec mes talons je suis un peu moins petite que d'habitude, et l'embrasse à mon tour :

— D'accord, je te pardonne et je m'excuse aussi. J'ai une part de responsabilité dans ce qui nous est arrivé. J'ai flippé et au lieu de te croire et de te dire ce que je ressentais, j'ai pris la fuite.

— Je t'aime.

— Pardon ?

— Je t'aime. C'est nouveau pour moi, je ne sais pas trop ce que ça implique, ni comment gérer ce sentiment, mais ce que je sais c'est que je veux être avec toi ce soir, puis demain, et tous les jours d'après. Je veux m'endormir avec toi chaque soir et me réveiller en te tenant dans mes bras chaque matin. Parler et rire avec toi pendant des heures. Quand tu n'es pas avec moi, tu me manques, et je ne veux pas te perdre.

Trois petits mots. Ces trois petits mots déferlent en moi comme une vague de chaleur. Je sens des larmes monter.

— Je t'aime aussi, Nathan Beaumont.

Nathan m'enlace et nos bouches se retrouvent à nouveau, comme aimantées l'une à l'autre. Ce baiser est rempli d'amour et de promesses pour l'avenir. Je ne sais pas de quoi il sera fait, mais je sais que nous saurons tout mettre en œuvre pour que notre couple soit une réussite, et que ça en vaut la peine.