Le traître (fanfiction Divergente ) {Terminé}

Chapitre 45

Je m'agenouille et j'entreprends de débarrasser l'épaule de Béatrice du tissu qui la recouvre. J'ai l'impression d'avoir retrouvé mes réflexes Altruistes: j'agis dans le silence et la précision en me concentrant uniquement sur mes gestes et je ne pense pas. J'enlève l'étoffe noire comme la nuit et je manque de lâcher le tissu lorsque que je découvre le symbole Altruiste tatoué sur son épaule. J'étais au courant pour les oiseaux mais pas pour ce symbole dont la signification est évidente. Je souris et je regarde mon père qui semble à la fois choqué et fasciné. Je prends la main de ma sœur. 

"Tu as déjà retiré une balle, papa ? demande ma sœur dont les yeux trahissent sa fatigue, douleur et panique.

-Tu pourrais être surpris par tout ce que je sais faire. "

Je n'en doute pas, mon père à passé seize ans chez les Érudits, bien le temps d'apprendre tout un tas de choses. Je ne sais même pas si Béatrice est au courant des origines de notre père. Après tout, je suis le seul Prior assez curieux pour chercher ce genre d'informations dans une demeure surtout une altruiste...  Mon cœur se serre en repensant à ma vie là bas puis dans le secteur érudit. Comment tout cela à t-il pu basculer aussi vite ? 

"Ça va faire mal, prévient mon père m'arrachant à mes pensés. "

Le couteau entre dans son épaule et ma sœur me broie la main. Je serre les dents alors que Béatrice crie. Je détourne les yeux à la vue du sang qui coule. J'en ai mal au cœur: la vue du sang m'a toujours repoussé. Je commence à avoir sérieusement mal à la main et envie de vomir lorsque mon père annonce enfin que c'est fini. La balle tombe au sol et je regarde mon père. Sans que je ne sache vraiment pourquoi je me mets à rire. C'est bon de se retrouver ensemble après tout ce temps, je m'étais même pas rendu compte qu'ils me manquaient tant. J'ai les larmes aux yeux et Béatrice se met carrément à pleurer. J'évite de penser à ma mère: elle va revenir, c'est sur. 

"Qu'est ce qu'il y a de si drôle ? demande Béatrice

- Je n'aurais jamais cru nous revoir réunis, dis-je en essuyant une larme."

Papa nettoie l'épaule de Béatrice avec une compresse propre. Il entreprend de recoudre la blessure et une fois cela enfin terminé, j'aide ma petite sœur à s'asseoir. J'enlève mon tee-shirt que j'ai enfilé par dessus un autre et le lui tends pour qu'elle puisse se couvrir l'épaule. 

"Alors, demande mon père, où est ta mère ?

Je relève la tête, mon cœur se met à battre fort. Malgré le fait que j'essaie de me rassurer, je sais que quelque chose ne va pas. Où est maman ? 

- C'est fini pour elle. Elle m'a sauvé la vie. 

Je ferme les yeux pour retenir mes larmes et je prends une profonde inspiration. Je veux partir. Je veux que tout cela se termine. C'est un cauchemar, oui c'est cela: un cauchemar. Je vais me réveiller et je serai dans le dortoir avec Emma loin de cet endroit. J'en ai marre. Tout cela devient insupportable. Emma, maman, et ensuite ? Une larme m'échappe. J'entends vaguement mon père dire quelque chose mais je suis trop submergé pour écouter. Je comprends vaguement qu'il parle d'aller chez les Fraternels. Je décide d'écouter pour faire taire mes pensées me hurlent de partir tout de suite loin d'ici. 

"... Des informations sur la stratégie des Audacieux, Béatrice ? Tu penses  qu'ils vont arrêter les combats pendant la nuit ? "

Je sursaute et je fais taire mon esprit: si je n'y pense pas, je officialiserais pas ce que je viens d'apprendre. Béatrice leur réexplique tout ce que nous savons déjà. Mon père lui demande plus de précisions sur ce qu'il se passe et Béatrice lui répond du mieux qu'elle le peut. Tout d'un coup ma sœur déclare qu'une voix ferme, bien différente de celle qu'elle avait lorsqu'elle est arrivée:

"Il faut qu'on les réveille."