Chapitre 6

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Je dus puiser beaucoup d'énergie pour laisser mes pieds clouer au sol et ne pas courir vers elle pour la toucher à nouveau.

— Pourquoi je vois ton aura et pas celle des autres ?

— Tu vois mon aura ?

Son air perplexe me faisait un peu sourire et j'acquiesçai.

— Je ne sais pas pourquoi, disait-il en haussant les épaules, mais il est temps de parler de ce que nous allons devoir faire.

— Je n'ai pas encore pris ma décision.

— Oh, pardonnez-moi, votre altesse ! Je pensais que vous aviez plus de jugeote et que votre décision était déjà prise !

Le ton ironique dans sa voix ne me plaisait pas et je lui faisais savoir en le fusillant du regard.

— Écoute princesse, on n'a pas le temps que tu te décides, tu vas simplement accepter ton destin, comme nous tous et l'assumer !

— C'est complètement ridicule ! Tout ça, est ridicule ! Rien ne dit que cette prophétie est la mienne, beaucoup d'autres enfants sont nés le même jour...

— C'est la tienne ! me coupa Cole en avançant vers moi, je le sais, car la mienne est apparue en ta présence !

— Ta... ta prophétie ? Tu en as une aussi ?

— Oui et je ne suis pas le seul, soupira-t-il en passant une main sur son crâne, alors arrête de faire l'enfant pourri gâté et passons aux choses sérieuses !

— Je ne fais pas l'enfant, boudai-je, j'ai juste besoin de temps pour savoir où j'en suis, ce n'est pas un crime !

— Le temps nous est compté, Kaly, alors enfile tes baskets qu'on puisse commencer.

— J'ai déjà des choses de prévues pour aujourd'hui !

Je mentais sans aucun scrupule et le contournai pour m'affaler sur mon lit.

— Ce n'est pas ce que tu as dit à ta mère.

— Elle n'est pas obligée de connaitre tous mes faits et gestes.

— Elle, non, mais moi, oui !

— Elle est bonne celle-là ! riais-je fortement.

Un grondement envahit la pièce et me glaça le sang. L'aura de Cole changea de couleur pour un rouge plus foncé, plus pourpre, plus agressive. L'intensité de son regard changea tout autant que son aura et la menace qui s'en dégageait me fit bondir de l'autre côté de mon lit pour mette le plus distance entre nous. Il respirait très fort et il me demanda d'arrêter d'être aussi conne et de faire ce qu'il disait, mais bon, même s'il me faisait flipper, j'étais plutôt très têtue. Et puis, si j'acceptais tout de suite de faire ce qu'il me disait comme un bon petit chien, il allait croire qu'il pouvait m'avoir dans sa poche ! Son corps se couvrit de spasmes pendant que les grognements s'intensifièrent. Au moment où je souhaitais lui dire que c'était bon, je le suivrais, quelqu'un apparait juste devant moi.

— Ça suffit ! tonna la voix avec autorité.

Pour réponse, Cole grogna de plus belle et plus sonore.

— Tu n'es pas de taille à te battre contre moi, sale chiot !

— Le principal c'est d'y croire, ria Cole, mais un jour, toi et moi, ça finira mal !

— C'est une menace ?

— C'est une promesse !

Un silence pesant s'en suivit et quand Kaï se décida enfin à se tourner pour me faire face, je remarquai que Cole n'était plus là. Il me rassura une nouvelle fois en me disant qu'il était là pour me protéger et j'avais toujours du mal à digérer qu'il était mon ange gardien. Il prit ma main dans la sienne et l'effet était immédiat. Je ressentis encore cet étrange bien-être. Il me guida jusqu'à mon lit et m'ordonna de m'asseoir. Bizarrement avec lui, je n'avais pas envie de lutter pour lui faire comprendre que je ne recevais d'ordres de personne ! C'était ce foutu bien-être qui me rendait tout chamallow, complètement docile ! Aussi plaisante soit cette émotion, je n'aimais pas la sensation de manipulation qui l'accompagnait. Je dégageai ma main de la sienne et lui demandai de ne plus recommencer ça.

SéoliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant