Sweet Dream Sous Contrat D'édition ( Elsie Éditions)

Prologue

Que pensez-vous de la notion d'âme-sœur ?

Pour ma part, je sais ce que signifie ce terme de façon littéraire, enfin, je crois. Deux êtres unis par leurs âmes qui s'aimeront au-delà de la raison, un doux rêve.

J’ai lu suffisamment de livres où il est question d’amour fort, d'âme-sœur, pour comprendre ce que représente ce fameux lien. Un amour indéfectible, une fidélité sans faille, une confiance absolue et, le plus important à mes yeux, une acceptation totale de l’autre.

J’aurais pu me laisser aller à y croire, j’aurais aimé pouvoir y croire, ce serait le rêve de tous si cela existait vraiment, n’est-ce pas ?

Je ne suis cependant pas assez naïf, certains diront optimiste, pour croire à cela. Un mythe, voilà ce que c’est à mes yeux.

Je vis dans la réalité, dans ma putain de réalité où l’amour n’existe que pour quelques chanceux, où la confiance te mène à ta perte. Dans un monde où l’on doit sans cesse faire attention, à ce que l’on dit, à ce que l’on montre, de qui nous nous entourons. Un monde emplit d’hypocrisie, de trafics en tout genre, de vengeance sur fond de guerre, d’argent et de sexe.

Dans mon monde on ne se marie que par intérêt.

Cette union nous sera-t-elle bénéfique ? Que nous apportera-t-elle ? Argent ? Pouvoir ? Territoire ? La famille sera-t-elle satisfaite de cette union ? Voilà les questions primordiales que nous devons nous poser avant de nous engager.

Alors ? Comment croire en l’amour quand vous savez que vous n’y avez pas droit ? Du moins, pas avec celle auprès de qui vous serez engagé jusqu’à ce que la mort vous sépare ?

On ne choisit pas d’où l’on vient, ni notre vie, du moins, pas dans mon monde. On courbe l’échine et on accepte ce que les autres auront décidé pour nous, la famille avant tout, voilà la valeur principale que l’on nous transmet dès l’enfance.

En tout cas, c’est ainsi que je fonctionnais, jusqu’à elle.

Il était impossible pour moi de garder mes distances, pas après avoir croisé son regard pour la première fois. J’aurais peut-être dû. Je lui aurais évité bien des souffrances si je m’étais contenté de mes habitudes, je me suis montré égoïste et je n’en ressens aucun regret. J’aurais peut-être dû lutter, me battre contre ce que je ressentais parce que je savais dans quel genre de monde je l’entraînais. Tuer ou se faire tuer, voilà les seules issues possibles.

Elle le sait, elle est consciente de tout, pourtant elle garde espoir. J’aimerais lui offrir tout ce dont elle mérite, mais je ne peux pas, je n’ai pas le choix. J’ai accepté le destin transmis par ma famille depuis déjà quatre générations.

Sera-t-elle assez forte pour l’accepter ? Pourra-t-elle se tenir à mes côtés ? Saura-t-elle fermer les yeux quand cela sera nécessaire ?

Dans un cas comme dans un autre je crèverai, car dans mon monde c’est ainsi que les choses se passent et pourtant, je voudrais la garder à mes côtés. Elle est devenue mon monde, mon unique bonheur. Une nuit avec elle vaut mieux qu’une vie sans elle à mes yeux.

Putain, voilà où j’en suis, sortir des phrases de midinettes parce que c’est ce que je ressens.

Elle est l’amour de ma vie, mon obsession.

Alors je vais me battre, si un seul doit s’en sortir indemne je ferais en sorte que ce soit elle, parce que… Putain ! Je l’aime !