Sweet Dream Sous Contrat D'édition ( Elsie Éditions)

Chapitre 3 Ignacio

Il est un peu plus de 9h quand je me réveille, je n'ai pu me coucher qu'à 4h du matin, pas besoin de vous dire à quel point je suis fatigué. En ce moment, j'ai beaucoup de mal à m'endormir. Avant, mes insomnies ne me dérangeaient pas mais ces derniers temps j'ai du mal à tenir. La fatigue me gagne de plus en plus et malgré mon traitement, impossible d’y remédier. Certains diront que ma conscience me prive de repos.

On frappe à ma porte me faisant grimacer.

- Ignacio, il te reste deux heures avant le grand conseil des quatre familles, me dit Alex, mon second, derrière la porte close de ma chambre.

Je soupire longuement et me lève enfin de mon lit. Mon valet de chambre, un des seuls hommes en qui j'ai confiance entre pour préparer ma tenue de la journée. Je me dirige vers ma salle de bain contiguë pour prendre une douche rapide et rase ma petite barbe d'une semaine. Je retourne dans ma chambre seulement enroulé dans ma serviette.

- Monsieur, me salue Drake, votre tenue est prête, ce sera comme d'habitude pour votre petit-déjeuner ?

- Seulement un expresso.

Je passe un boxer avant d'enfiler mon costard, taillé sur mesure. Drake approche pour nouer ma cravate. Je m’assieds ensuite sur le lit pour mettre mes chaussettes et mes mocassins avant de quitter ma chambre. Je suis Drake et m’assois sur l’une des chaises présentes autour de la table, dans ma cuisine, où sont déjà installés mes lieutenants.

- Tout est prêt, me dit mon second, Rebecca m'a informé que les anciens seront présents, je ne sais pas ce qui se prépare mais je n'aime pas ça.

Rebecca est l'une de nos informatrices travaillant pour une autre famille comme dame de compagnie, c'est le jeu, tout le monde a ses taupes. Tout le monde espionne tout le monde.

- On verra bien, je ne sais pas quel sera le sujet de ce conseil mais tu me connais, pas de bénéfices à en tirer pour la famille, pas de deal, dis-je.

Je laisse mes hommes supputer sur le sujet en sirotant mon café.

Le conseil des quatre familles réunit les quatre plus grosses mafias de New-York, même si l'une d'entre elles appartient à ma belle-famille, je n'ai aucune confiance en eux.

C'est ainsi dans notre monde, la confiance mène à la mort.

Mon téléphone bippe, annonçant l'arrivée d'un nouveau message, je m'en empare et le lis.

"Votre présent est déjà prêt à vous rejoindre, désirez-vous la voir porter une tenue spéciale ? Madame V."

Je réponds immédiatement.

"Une tenue de voyage, simple mais confortable fera parfaitement l'affaire."

Je repose mon téléphone et me reconcentre sur la discussion en cours, je sais qu'ils sont inquiets, le conseil n'apporte que très rarement de bonnes nouvelles.

Je regarde ma Rolex et m'aperçois qu'il est déjà 10h05.

- On y va, ordonné-je.

Mes lieutenants se lèvent, vérifient leurs armes et rejoignent les voitures, mon second m'ouvre la porte et s'installe à mes côtés. Nous sommes légèrement à cran, ce qui explique le silence présent dans la voiture.

Nous mettons 45 minutes pour y arriver, pas que ce soit loin mais circuler à New-York requiert beaucoup de temps et de patience.

- Le jet est prêt à partir ? Demandé-je.

- Oui, le plan de vol a été validé, le départ est prévu pour 22h, m’informe mon second Alex.

Je hoche la tête, satisfait.

- Je dois me rendre chez Madame V avant le départ, l'informé-je. Demande à Enzo de récupérer mes valises à la maison et de les emmener à bord du jet, je n’aurai pas assez de temps aujourd’hui.

- Oh, une de ses filles est à point ? S’exclame-t-il.

- Oui, selon Madame V, elle correspond tout à fait à mes goûts mais cette fois-ci, ce ne sera pas une soumise.

- Ça ajoutera du piquant !

Je souris en y pensant. Le club de Madame V fournit les hommes de notre monde en compagne, ses filles sont éduquées pendant quelques années à satisfaire un homme selon ses besoins, j'ai toujours fait appel à elle pour trouver une compagne temporaire.

Je n'ai jamais été déçu.

Elle amasse une petite fortune et nous sommes tous satisfaits. Pendant le laps de temps où je bénéficie des services d'une de ses filles, je l'installe dans un loft à proximité de ma demeure. Elle doit se tenir prête à mes visites à chaque instant. Elle sera choyée, gâtée et quand je suis vraiment très satisfait elle bénéficie d'un petit bonus. Ça peut aller d'une rivière en diamant à un appartement que je lui offrirai, elle peut même choisir une nouvelle vie.

Elles commencent l'apprentissage jeunes, une manière de nous assurer que ce ne sont pas des flics ou des taupes, elles restent enfermées dans le club de Madame V, vivant entre ses murs et n’ont aucun contact avec l'extérieur. Elles sont capables de se présenter à n’importe quel événement, pendue à notre bras. Classe, luxe, beauté, sensualité, intelligence, voilà ce qu'on leur demande.

Les autres services du genre ne sont pas aussi complets que celui proposé par Madame V. Elle me réserve toujours le premier choix, toujours celles qui n'ont jamais servies auparavant. La garde-robe des filles est composée selon nos goûts, tout est fait pour nous plaire. J’aime faire appel à elle.

- On est arrivés, dit mon Second en me tendant mon arme.

Je m’en empare, descends de la voiture et me prépare mentalement à ce qui va suivre. Je bloque toute émotion avant de me jeter dans l’arène. Ils ne doivent pas être capables de décrypter la moindre émotion en moi, je me mets toujours en condition avant de les voir. S’ils remarquent la moindre faille, ils n’hésiteront pas à frapper. Le lieu où nous nous réunissons se trouve au premier étage d’un restaurant select. Les quatre familles y possèdent des parts pour que chacun d'entre nous puissions y disposer quand bon nous semble et nous permettent de nous retrouver en terrain neutre. Je prends une grande inspiration et rejoins mes hommes.