Chapitre 5 Ignacio

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Suivi de mes hommes, je me dirige vers les portes arrière du restaurant. La sécurité nous laisse passer et nous rejoignons rapidement les autres membres déjà tous présents dans la salle du fond. Une grande table ovale trône au centre, entourée de plusieurs sièges confortables. Un grand écran plat est fixé sur le mur opposé. La salle est plutôt terne avec sa couleur blanche mais remplit ses fonctions.

Je m'installe sur mon siège après avoir salué tout le monde d’un signe respectueux de la tête, mes lieutenants sortent, seul mon second reste à mes côtés.

Manchez prend la parole pour ouvrir la séance.

- Si j'ai organisé ce conseil d'urgence c'est pour vous parler d'un problème. Une nouvelle came circule sur le marché à 10$ la dose. Un de mes hommes l'a testée et elle est sacrément bonne. Elle navigue facilement dans toutes les fêtes et boite de nuit. J’ai chopé un des vendeurs mais il ne m'a rien appris malgré mes méthodes d'interrogatoire. On est en train de nous voler ! Sur notre propre territoire !

Un brouhaha anime la pièce. Je ne suis cependant pas surpris contrairement aux autres, j’ai eu vent de cette nouvelle drogue et tout comme Manchez, je n'ai pas pu glaner d'infos.

- Le marché va nous passer sous le nez, les rentrées d'argent vont baisser si nous n'agissons pas !

- Je vais mettre tous mes informateurs sur le coup, leur dis-je en gardant mon calme contrairement aux autres.

Manchez hoche la tête en remerciement.

Pendant 2 heures, nous continuons à parler de ce problème que tout le monde rencontre sur son territoire.

Un ancien se lève et demande à prendre la parole quand le sujet se tarit. Enfin nous allons savoir pourquoi ils sont présents.

- Il y a un autre problème que vous n'êtes visiblement pas prêts à résoudre, dit-il en regardant les descendant tour à tour.

Tous les anciens se lèvent, ça ne sent pas bon.

- Vous êtes tous nos descendants, dit mon père, ceux qui sont censés assurer l'avenir des familles.

- Pourtant, trois d'entre-vous approchent de la quarantaine et aucun ne semble pressé de faire ce qu’il faut pour assurer l’avenir de nos familles !

- Nous avons beaucoup discuté, il est hors de questions que nos familles s'éteignent ! Nous devons vous rappeler vos devoirs et assurer la succession en fait partie ! 

- Ignacio, Paulo, Ernesto et Luiz, vous êtes mariés depuis plusieurs années, nous avons bien compris que vous ne considérez pas vos épouses comme de potentielles génitrices. Vous avez été autorisés à chercher une femme qui pourra enfanter !

- Il est plus que temps de mettre ce projet à exécution !

Mon père me regarde droit dans les yeux.

- Ne me déçois pas, me dit-il.

Je hoche la tête en signe d'accord. Le problème étant qu’aucune femme ne m'en a donné envie jusqu'ici. Je vais devoir baisser mes critères si je ne veux pas être forcé de faire un gosse à ma femme. Les autres donnent également leur assentiment. Nous sommes peut-être les patrons actuels de nos familles, mais si nous décidons de passer outre cette menace à peine voilée, nos propres pères se retourneront contre nous sans hésitation.

La réunion étant terminée, je suis le premier à sortir, j’ai besoin de fuir cet endroit et ces pressions qui pèsent sur moi. Je m’installe dans ma voiture, encore plus à cran que je ne l’étais en arrivant.

- Chez Madame V, dis-je au chauffeur.

Je m'installe correctement à ma place et ferme les yeux, ressassant les paroles de mon père. Je dois absolument trouver une solution au plus vite, je vais avoir 39 ans. Je comprends ses inquiétudes mais je veux que le choix de la femme qui deviendra la mère de mon enfant reste le mien, on m'a déjà imposé trop de choses !

Nous mettons trente minutes pour y parvenir. Je descends, suivi de mon second et fais fi des appels incessants sur mon téléphone. J'ai de forts besoins sexuels pour combler ma libido cependant, je refuse de baiser n’importe qui.

Pas de plans d'un soir, je fais toujours appel à Madame V. Un de mes nombreux ennemis pourrait envoyer une femme, lors d’une soirée, pour me séduire et tenter de me tuer.

Les agents de sécurité à l'entrée me laissent passer et je rejoins le bureau de la maquerelle situé au premier étage, qui m'attend déjà devant la porte.

- Ravie de vous voir, Monsieur Ramirez.

Je baise sa main comme à l'accoutumée.

- Toujours aussi ravissante Madame V.

A quarante ans passés, je dois bien avouer qu’elle reste extrêmement séduisante. Toujours gracieuse et charmeuse. Elle me sourit et m'invite à entrer dans son bureau. Je m'installe pendant qu'elle me sert un cognac, qu'elle tend en premier à mon second, qui le goûte, avant de me le donner.

Un empoisonnement est vite arrivé, je suis toujours prudent.

Elle me tend ensuite un dossier que je survole.

- Pas de photos ? Demandé-je, surpris.
- Non, je préfère que vous la découvriez de face.

- Je n'ai pas beaucoup de temps, est-elle prête ?

- Oui, je la fais venir, répond-elle en saisissant son téléphone.

Elle tapote un message et après quelques minutes d’attente, on frappe à la porte.

- Entre Ariana, s'exclame Madame V, un grand sourire éclairant son visage.

Je me tourne sur mon siège au moment où la porte s'ouvre.

Ma respiration se bloque à la vue qui s'offre à moi, mon cœur a un loupé. Une magnifique plante d'au moins 1,70m, blonde, les cheveux relevés en queue de cheval sophistiquée, de grands yeux verts, se tient à l’encadrement. Une peau blanche, délicate, des traits fins, une fossette à la joue gauche et un sourire dévastateur. Bordel de merde !

Seigneur ! J’en ai vu des belles femmes mais celle-ci les surclasse et de loin !

- Vous m'aviez caché ce beau joyaux, susurré-je.

Je me lève et saisis la main qu'elle me tend pour en baiser le dos.

- Vous êtes absolument délicieuse Ariana.

- Je vous retourne le compliment Monsieur Ramirez, répond-elle d'une voix douce.

Son port de tête est parfait, son long cou longiligne et ses courbes affriolantes appellent mes caresses. Ma queue durcit, prête à l'empaler. Excellent choix comme toujours, mais cette fois, nous sommes montés en gamme. Je suis totalement sous le charme de cette déesse.

- Satisfait ? Demande Madame V.

C’est un euphémisme ! Je décroche enfin mon regard de la belle blonde pour croiser les yeux rieurs de la maquerelle.

- Très satisfait. Vos valises et papiers sont prêts ? Demandé-je à Ariana.

- Oui Monsieur Ramirez.

- Appelez-moi Ignacio et tutoyez-moi, après tout, nous allons passer beaucoup de temps ensemble.

Son sourire s'élargit et je ne peux empêcher ma queue de tressaillir.

- Combien de temps ? Demande la maquerelle.

Je ne prends pas la peine de réfléchir pour lui répondre, pour moi, la réponse est limpide.

- Un contrat libre, pas de date de fin. Je vous tiendrai au courant.

Madame V reste coite un moment avant de se reprendre. Je comprends sa surprise, ce n'est pas dans mes habitudes, je me suis toujours contenté de quelques mois mais cette fois, je sais que ce sera bien trop insuffisant.

Aucune femme n'a obtenu ce genre de réaction chez moi mais mon instinct ne m'a jamais trompé et là, il me hurle de la garder. Elle m'a envoûté d’un regard, d’un sourire. J’ai presque 40 ans, des femmes exceptionnelles j’en ai rencontré mais Ariana… Elle a quelque chose en plus que je ne peux expliquer. Mais je compte bien découvrir ce qui se cache en elle.






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Sweet Dream Sous Contrat D'édition ( Elsie Éditions)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant