Chapitre 20

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Point de vue de Paige :

~Flash-back~

     Nous sommes allongés, Maxime et moi, sur mon lit. Il a l'air stressé, inquiet. Il a les mains moites, se tourne les pouces. Je l'interpelle.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Cela me travaille, depuis un moment, depuis toujours même.

- Dis-moi.

- Je voulais garder ça secret, mais la personne qui était avec moi à ce moment-là, à dévoiler ce secret.

- Dis-moi.

- Tu vas m'en vouloir.

- Dis-moi.

- La voiture qui a tué ta mère.

- Oui ?

- J'étais dedans.

- Pardon ?

- J'étais à New York, dans le lycée de ta sœur. Je connaissais déjà Ethan.

- Et tu es entrain de me dire qu tu as tué ma mère ?

- Pas directement, je ne conduisais pas.

- Mais ils n'ont pas retrouvé la voiture.

- Nous sommes partis, le conducteur avait un truc a caché, il a pas voulu rester.

~Fin du flash-back~

     Nous ne sommes plus ensemble. Des larmes chaudes coulent, encore, et encore, cela ne s'arrêtent pas. Jamais, et cela ne s'arrêtera pas. Ma douleur ne s'estompera pas. Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais même pas si j'ai mal d'avoir perdu Maxime, ou si j'ai mal d'être sorti avec le complice du conducteur, ou si j'ai mal d'avoir perdu ma mère.

     Je regarde mes poignets, les cicatrices sont encore visibles. J'ai envie de recommencer. Mais j'ai promis, promis que je ne le ferai plus. Mais c'est agréable. J'ai l'impression que ma douleur part en même temps que mon sang coule.

     Je me lève de ce lit, prends une lame de rasoir. Je pose la lame sur mon épiderme, elle rentre. Un gémissement me prend. Le sang coule, je sens ma douleur s'en aller, comme si elle était présente seulement dans mon sang, et qu'il fallait le vider en entier pour que j'aille mieux. Comme si le sang qui se renouvelle était plus pur que le précédent. Mais ce n'est pas possible, c'est surhumain. Ce que je sais, c'est que cela me fait du bien, et pourtant j'étais des personnes qui renient les êtres faisant cet acte aussi abominable soit-il, c'est magique.

Point de vue d'Emma :

     Nous vivons un parfait rêve, d'amour et d'eau fraîche comme dirais certains. Et j'appuie sur les deux parties de cette expression ! D'amour, oui, le grand Amour, avec un grand A, est celui que je connais avec Ethan, enfin celui que je pense connaître avec Lui. D'eau fraîche également ! Puisque ce type a eu la bonne gentillesse de me réveiller ce matin, non pas avec des bisous dans le cou, mais avec une carafe d'eau froide renversée sur la tête.

     Je suis maintenant obligée de me sécher les cheveux, car vacances de Noël, dit décembre, et à Paris, il fait froid ! Je suis donc dans la salle de bain, accompagnée d'un sèche-cheveux, tandis que deux prunelles vertes m'observent à la porte en riant encore.

     Je sors enfin de cette foutue pièce et me dirige prendre mon petit-déjeuner, toujours en pyjama. Ses parents sont déjà-là, et à ce que je vois, ont terminé de manger. Je m'assois donc à leurs côtés, mais suis la seule à déjeuner. Je trempe mon croissant dans mon thé. Je mange doucement, perdue dans mes pensées.

Entre deux battementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant