Chapitre 1

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Toc, toc, toc. J'entends du bruit dans la pièce à côté, quelqu'un frappe à la porte. Je me lève. Toc, toc, toc. Cela toque encore, c'est bon, j'arrive. J'ai les cheveux ébouriffés, je porte un simple short de pyjama et un débardeur rose. J'espère que ce n'est pas quelqu'un d'important car j'ai honte de me présenter comme ça. Je cherche désespérément les clés mais la lumière du soleil entrant dans l'appartement est trop forte pour mes yeux encore endormis. Qui peut bien vouloir déranger à cette heure là. Mon réveil n'a même pas encore sonné. J'ouvre la porte, Paige !

- Mais qu'est ce que tu fais dehors !

- C'est toi ! Pourquoi tu n'es pas au boulot ?

- Parce que mon réveil n' a pas encore sonné, répliqué-je.

- Mais Emma, il est neuf heure !

Quoi ! Neuf heure ! Je suis censée être à l'agence à neuf heure. Je me rends rapidement dans la salle de bain, enfin aussi rapidement qu'une personne venant de se réveiller... Je me brosse les cheveux, enfile une robe, et mets mes chaussures. Je cours dans la rue, mes sandales claquent sur le sol comme le bruit des petits jouant dans les cours de récréation. Cela me fait penser à ma mère lorsqu'elle m'amenait à l'école. Je m'arrête à bout de souffle, pose mes mains sur mes genoux, je reprends ma respiration doucement, ce n'est pas l'heure de faire une crise d'angoisse. Je ne suis plus qu'à dix minutes à pied de l'atelier. Je décide de marcher en appelant Abby.

- Allô Abby.

- Oui Emma. Pourquoi tu n'es pas encore à l'agence ?

- Je t'appelle justement pour ça. Tu peux dissimuler mon absence s'il te plaît, j'arrive dans dix minutes, mon réveil n'a pas sonné.

Je recommence à courir. Je le vois Lui. Mon corps se raidit, je reste immobile, les yeux écarquillés, en le fixant. Ethan. Je sens mon cœur s'accélérer dans ma poitrine. Mes mains se mettent à trembler, mes jambes flageolent. Mon cœur va exploser. Après trois ans, sans le voir, sans entendre son nom, sans entendre sa voix, sans avoir de nouvelles, il se tient devant moi, droit, fier, habillé d'un costard noir, portant des lunettes noires. Je dois halluciner. Il fait très chaud en ce mois de juin, j'ai sûrement attrapé une insolation. Il ne peut pas être devant moi, alors que j'ai traversé les États-Unis pour me trouver ici. C'est impossible. Mais c'est Ethan, tout est possible avec lui. Je ferme les yeux quelques secondes et respire profondément. Je rouvre les yeux, il n'est plus là. Une masse de personnes s'agglutine sur le trottoir, des touristes prenant des photos des bâtiments, de la vue, de la plage. Mais plus aucune trace d'Ethan. J'ai du avoir une vision avec les reflets du soleil sur le goudron chaud de Santa Monica.

Ce n'est pas Ethan. Ce n'est pas Ethan. Ce n'est pas Ethan. C'est impossible. Je me répète cette phrase en boucle dans ma tête. J'ai du me tromper. C'était simplement un homme habillé en noir. Cela ne peut pas être Ethan . Puis ses lunettes noires m'ont empêcher de voir ses yeux. Ce n'est pas Lui. Après ces dix minutes de marche, j'arrive enfin à me convaincre que ce n'était pas Lui.

J'arrive à l'atelier. Abby m'apporte un grand verre d'eau. Que ferais-je sans elle, pensé-je. Je le bois d'une traite et rentre dans mon bureau. Je travaille sur une nouvelle collection, Morgan m'a donné ce travail pour me faire évoluer, je dois m'occuper seule de créer toutes les pièces. J'adore ce travail. La mode ici est très différente de New York, surtout en cette période. Tout le monde ici est très peu habillé vu la chaleur. J'ai donc décidé de travailler sur une collection légère, avec beaucoup de tissus fins comme des voiles très colorés. Ce sujet a beaucoup plu à Morgan. Je lève la tête de mes planches, et regarde l'heure. Il est déjà treize heure. Abby rentre dans la pièce en claquant la porte et me propose d'aller manger un bout, au restaurant d'à côté. Elle a un énorme sourire dessiné sur le visage. J'accepte avec plaisir.

Entre deux battementsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant