Le retour en Corée du Sud ne se fit pas aussi doux qu'ils l'espéraient. Leur petit nuage venait de voler en éclat dès les premières sonneries de téléphone. Il y avait leurs amis respectifs, que jamais Chanyeol n'avait entendu ni vu pour le chef d'entreprise et il y avait la bande indomptable pour le comptable. Enfin, leur ami en commun auquel le nouveau modèle n'avait toujours pas reparlé depuis qu'ils s'étaient vus au bar, leur avait laissé un message chacun. 

Le jeune couple se sépara, prenant tous deux la direction de leurs appartements. 

Baekhyun fit une escale dans sa boutique. Il y trouva quelques uns de ses employés qui devaient fermés boutique. En voyant leur patron, ils lui firent une révérence avant de s'en aller également chez eux dû à l'heure tardive. Une fois seul, Baekhyun monta dans son bureau. Il s'y assit et tourna doucement sur sa chaise observant dans les moindres détails la pièce dans laquelle il s'enfermait des journées entières quand il ne travaillait pas sur terrain. Son regard s'arrêta sur un livre qu'il ne pouvait oublier: son photobook. 

Il ne se leva pas, se contentant de l'observer d'où il était et se remémorant tout ce que cela impliquait. Puis, naturellement, ses pensées arrivèrent à son amant. 


Lui, qui, il y a longtemps, s'était juré de se laisser des années pour revenir à une santé mentale stable, venait de replonger à corps perdu dans une relation qu'il idéalisait très certainement. Malgré ce petit désaccord de pensée, l'ancien mannequin gardait en mémoire le moment de sa confession. Il se souvenait de sa réaction, celle où il lui avait pris le menton, l'avait fixé de son regard plein de tendresse et lui avait dit qu'il n'avait rien à craindre. Il se souvint qu'il n'avait aucunement senti de la pitié, de la honte ou tout autre émotion négative émaner de son mannequin. 

Ce fut ces petits moments, ces regards doux, ces gestes tendres et calmes, ces discussions maladroites mais terriblement importantes qui lui firent réaliser à quel point cette relation était saine. 

Puis, sans vraiment qu'il ne le veuille, il se souvint du jour du chantage, où Chanyeol l'avait gardé bloqué chez lui à lui crier dessus, à le menacer. Il y avait cette partie qu'il n'aimait pas, malgré tous les gestes de tendresse et de confort, cette partie du plus grand ne pouvait se cacher et se faire oublier. Baekhyun en eut peur, longtemps, il se souvint qu'il s'était renfermé et avait souhaité ne jamais le revoir; seulement, lorsque son mannequin principal s'était ramené à sa boutique, un soir, pour le voir sans savoir pourquoi, ou encore lorsque Junmyeon avait affirmé n'avoir jamais vu un Chanyeol énervé et après s'être souvenu que lui-même s'était comporté comme le pire connard, le maquilleur s'était calmé et avait dosé. Il y avait toujours cette part ineffaçable, cette part quasiment invisible qui restait là mais qui ne lui faisait plus peur. En la repassant, il n'avait vu aucune once de violence chez lui, il n'avait rien vu à part de la colère et c'était un sentiment qui effrayait le chef d'entreprise bien évidemment mais c'était une émotion si intense, si impulsive mais si utile parfois qu'il la comprenait mieux. 


Baekhyun voulait y croire et, malgré lui, y croyait beaucoup plus qu'aux précédentes. 


Le photographe se leva de sa chaise confortable, s'approcha de cette bibliothèque qu'il avait tant fui et prit le livre en main. Il était temps pour lui d'enfin affronter ce démon au fond de sa personne: son passé. 


L'homme s'installa dans le salon silencieusement car mal à l'aise. Le second le sentit mais n'était pas dans un meilleur état. Il n'était pas dans leurs habitudes d'être aussi proches intimement parlant. Ils étaient amis c'était une chose certaine et qui ne pouvait être niée par quiconque mais il n'était pas de leur relation de partager un appartement, une vie commune, une vie privée. Yifan avait eu longtemps l'habitude de la partager avec une personne hautaine, très peu présente pour lui. Quand il n'était pas chez lui, il habitait un appartement dans l'immeuble de son ami Minseok, un petit appartement cosy, où il accueillait parfois des femmes le temps d'une soirée ou d'une nuit.

MaquillageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant