Je t'aime.

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Cem était un garçon très gentil. Très calme. Je m'énervais tout le temps contre lui, mais il ne réagissait pas. Il ne s'énervait pas à son tour. Il me prenait dans ses bras.

J'aimais cela chez lui, même si cela m'énervait quelques fois. J'aimais son calme légendaire, mais parfois je voulais juste qu'il réagisse, qu'il me crie dessus, qu'il soit jaloux parce que un garçon m'avait dit que j'étais belle. Le problème de Cem, c'est qu'il était trop parfait. Trop parfait pour la personne si imparfaite que j'étais. Je lui en avais parlé à plusieurs reprises, mais il avait haussé les épaules. Ça ne le dérangeait pas. Il ne se trouvait pas parfait lui, il ne s'aimait pas. Il m'aimait moi d'un amour infini, il n'avait pas besoin de me le dire pour que je le sache.

Il aimait défendre les droits des autres, détestait l'injustice. Il aimait se dédier à des causes que l'on sait pourtant perdues. Je l'avais souvent vu passer l'après-midi dans les rues de la ville à distribuer des prospectus concernant "Yellow September", un truc de prévention contre le suicide.

Cem n'était ni trop grand ni trop petit. Il faisait à peu près la même taille que moi. J'aimais ses courts cheveux blonds qui se mêlaient parfaitement aux miens. Je me perdais souvent dans la profondeur de ses yeux verts. Doux comme l'air.

Son nez fin, ses lèvres rosées, tout en lui me faisait perdre de ma superbe. Son visage angélique que peu de gens savaient apprécier.

Il n'était pas musclé. Il avait un corps frêle d'adolescent et ne s'en plaignait absolument pas. Il ne se montrait pas non plus, mais moi ça ne me dérangeait pas. Parce que si j'avais voulu un athlète ce ne serait pas vers lui que je me serais tournée. Et parce que je ne voulais simplement pas d'un athlète avec des muscles dans les pectoraux mais rien dans le cerveau.

Finalement, il n'était peut-être pas parfait. Mais moi, ce que je voulais, c'était Cem, avec ses qualités et ses défauts.

CemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant