Passionnément.

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— T'es sûr que tu es prêt ? demandais-je pour la troisième fois.

— Oui... Je crois.

Je me redressais pour venir planter mes yeux dans les siens.

— Tu crois, ou tu en es sûr ?

— J-je suis sûr. Je crois.

— Cem !

— Désolé...

Je me rallongeais à côté de lui en soupirant, posant mes mains sur mon ventre. Le silence s'installa pendant quelques secondes.

— Je suis prêt. Et toi ?

Je me tournais vers lui.

— Moi aussi.

Il retira mon pull dans un geste peu naturel, dévoilant ma peau nue. Mes poils se hérissèrent aussitôt, agressés par le froid.

Je pris les devants, voyant qu'il était peu à l'aise. Mes lèvres rencontrèrent les siennes dans un geste doux, pendant que je déboutonnai mon jean. Sa main se crispa sur ma joue et je m'écartai à nouveau.

— Ça va ? Tu veux arrêter ? interrogai-je.

— Non... J'ai peur de te faire mal.

J'attrape sa main pour la serrer dans la mienne, rassurante.

— Ne t'inquiètes pas, ça va aller. Si j'ai mal je le dirai.

Il hocha la tête, peu convaincu mais me laissa continuer.

Il se retrouva rapidement sur moi. Mon cœur s'accéléra, mon corps se mit à trembler, attendant son contact. Une vive douleur m'envahit soudainement et je ne pus empêcher un cri de traverser mes lèvres. Il s'arrêta aussitôt, me fixant avec inquiétude.

— J'arrête ? demanda-t-il.

— Non, vas-y.

Je serrai les dents et bientôt la douleur disparut. Je me perdais dans ses bras, laissant les sensations de plaisir m'envahir.

*

Je me laissai tomber sur le grand lit de Cem, après une bonne douche chaude qui m'avait fait le plus grand bien. Il rejoint à son tour la salle de bain - laissant la porte ouverte derrière lui.

Soudain, une merveilleuse odeur envahit mes narines. Je me levai pour descendre les escaliers et rejoindre la cuisine. La mère de Cem s'activait à sa tâche, touillant quelque chose dans une grande marmite, lavant quelques assiettes et couverts, mélangeant des légumes dans une poêle, surveillant le four.

Je m'assis au comptoir en marbre de la grande cuisine et seulement à ce moment-là, elle remarqua ma présence.

— Oh, bonjour Lys, comment tu vas ?

— Bien et vous ?

— Super ! Je parlais avec ta mère ! Vous êtes invités pour dîner ce soir, continua-t-elle en souriant, sans cesser de touiller pour autant. Que fait Cem ?

— Il prend sa douche.

— Ah d'accord. Tu rentres ? Dis à ta mère de venir vers 20h00.

— Ok, au revoir Madame Lambert, la saluais-je avant de me diriger vers la porte.

— À ce soir !

J'arrivais chez moi au bout de dix bonnes minutes. Le soleil brillait encore dans le ciel malgré la fin d'après-midi qui arrivait. Les oiseaux chantonnaient, heureux du beau temps. La voisine sortit à ce moment-là, avec son chien, sûrement allait-elle le promener.

— Salut Lys !

Je lui souris en retour et poussa la porte de chez moi. Je retirai mes chaussures dans l'entrée et me jeta sur le canapé, allumant déjà la télévision.

— Bonjour à toi aussi, j'ai passé une excellente journée, c'est gentil de demander.

Je me redressais vivement en regardant vers la cuisine.

— Maman ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'étais pas censée passer la journée avec Margot ?

— Si mais elle a eu un imprévu. Son fils est malade, elle a dû l'emmener chez le médecin.

— Ah.

— Viens voir, j'ai préparé des pancakes pour le goûter.

Je me levais aussitôt pour la rejoindre.

— On va manger chez Cem ce soir, dit-elle en attrapant une fourchette.

— Je suis au courant.

— Ah bon ?

— Oui j'étais chez lui, sa mère me l'a dit. Elle a dit de venir à 20h00.

— Oh super. Ton père rentre à 18h00, il pourra y aller avec nous.

Je finis mon assiette avant de monter dans ma chambre.

*

— Je suis désolée, je me répète mais vos murs sont magnifiques ! Cet orange !

Je levais les yeux au ciel devant l'enthousiasme de ma mère, alors que Véronique, celle de Cem, rit doucement. Décidément, elle n'allait jamais arrêter de s'extasier devant ces fameux murs. La prochaine étape était de repeindre la maison de la même couleur !

— Mmh, ce poulet est délicieux Madame Lambert ! s'exclama à son tour mon père.

— Merci !

— Alors les enfants ? Ça y est, vous êtes ensemble ? demanda cette fois le père de Cem.

— Euh... commença-t-il.

— Oui, le coupais-je.

Nous avons continué à manger quand soudain, Cem se leva brusquement de sa chaise. Tremblant, il s'avança jusqu'à la porte d'entrée avant de disparaître par celle-ci, sous nos regards interrogateurs.

Un silence gênant régna pendant de longues secondes et je me décidai finalement à le suivre.

Je le retrouvai dehors, assis sur l'une des marches du perron, la tête entre les mains. Il ne se redressa même pas quand je m'installai doucement à côté de lui.

— Cem, qu'est-ce qu'il y a ?

Il ne répondit pas.

— C'est parce que j'ai dit à nos parents qu'on était ensemble ? Je peux leur dire que non si c'est ça le problème...

— Non Lys... Je ne sais pas. Je ne sais pas si je suis prêt pour tout ça...

— Eh, ce n'est que moi. Tu sais que tu peux me faire confiance n'est-ce pas ?

Il hocha doucement la tête en plantant ses yeux dans les miens.

— On prendra le temps qu'il faut, ne t'en fais pas.

Je me blottis contre lui, enroulant mes bras contre son dos. Son odeur de vanille envahit mes narines et je posais ma tête contre son épaule dans un geste d'épuisement, fatiguée de cette longue journée.

— Je t'aime...

CemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant