Agents Kim et Jeon [Vkook]

6› Voyous

Day 3, 7.00 AM

Le réveil sonne et signe le début d'une nouvelle journée. La fin de la journée d'hier est passée plutôt vite. Jungkook m'a ramené chez moi en voiture et j'ai passé mon temps à regarder la télé, à m'abrutir devant ces émissions de télé-réalité où on demande aux êtres humains les plus bêtes de l'univers de se réunir et de faire des choses « sociales ». Je n'ai honnêtement jamais compris leur délire. Ca doit probablement venir du fait qu'ils sont bêtes. J'ai entendu dire qu'ils faisaient passer des tests de QI et qu'ils n'acceptaient pas quelqu'un au dessus de 115. Bien souvent on va préférer prendre les plus cons pour faire rire le public. A croire qu'on prend des humains qu'on fait passer pour des singes pour rassurer les humains qui se rient des singes et les faire passer pour autre chose que des singes. Triste observation de ma part. La Corée est profondément corrompue par une politique de conditionnement des cerveaux. Enfin bref, je pose mes pieds sur le sol glacé et me dirige vers la cuisine pour me faire un café noir et deux toasts avant d'enfiler mon costume et de partir au travail. Il fait brumeux, pluvieux. Les routes sont toujours aussi bondées et les conducteurs toujours aussi énervés. J'arrive vers 8h00 au QG et présente ma carte pour emprunter l'ascenseur. Cette voix que j'entends pour la quatrième fois en ouvrant la boite mail de mon ordinateur est devenue mon quotidien.

« Bonjour, agent Kim. Vous avez deux nouveaux messages. »

Chouette, deux nouveaux contrats :

- Enquêter sur les pilleurs de la boulangerie de la rue Hogwang. 75$

- Filer un suspect. 50$

J'imagine que je vais aller acheter deux-trois baguettes et les coller dans le trou de balle de petits voyous. Jungkook n'est pas encore arrivé on dirait. Je vais y aller seul ça n'a pas l'air très dur, et au pire j'ai un flingue. Je sortis rapidement de mon bureau et me dirigeai vers le métro pour me rendre à la station proche de Hogwang. Ca prit un certain temps mais je fut enfin face à cette boulangerie. Ma montre bipa et indiqua un code

« 29-78-415 » 

Je me demandais ce que ça pouvait bien vouloir dire. Je tentai d'ouvrir la porte de l'établissement mais celle-ci semblait fermée. Personne à l'intérieur. Bizarre que nul ne soit là pour me faire le topo sur les circonstances du vol et me donner de quoi commencer à chercher. Je fis le tour et ne vis aucune porte à l'arrière. En revanche, des escaliers en fer menaient directement au toit. L'échelle pour y accéder n'était pas baissée et il fallut que je grimpe sur une poubelle branlante pour attraper les échelons et me hisser péniblement sur la structure métallique. 

— Bordel de merde, murmurai-je.

Je grimpai rapidement pour me retrouver sur le toit

On avait une très bonne vue de la ville ici. Le soleil mettait du temps à monter dans le ciel et laissait la ville dans une faible luminosité. Les immeubles montaient hauts, il fallait attendre midi pour être sûr de voir l'astre éclairer les lieux pleinement. J'inspectai les environs et vit à côté de la porte qui menait à l'immeuble un petit boitier. Ca ressemblait à une sorte de sécurité. J'entrai le code trouvé auparavant en espérant que ça me fasse avancer et remarquai avec bonheur que la porte s'ouvrit. Pour une fois que quelque chose se déroulait comme prévu... Je m'introduisis à l'intérieur et arrivai dans la boulangerie. Bien... Ma montre bipa à nouveau et m'indiqua les informations qu'on avait pu récupérer. Visiblement quelqu'un s'était faufilé dans le commerce et avait dérobé la recette qui dormait dans le coffre-fort. C'est plutôt curieux de vouloir garder son argent près de soi en étant boulanger, mais passons ce détail. Le propriétaire soupçonne une bande de jeune d'avoir fait le coup. Pas plus d'infos. Bon, je pense que ça va prendre plus de temps que prévu pour finir ce contrat, je me suis peut-être fait avoir. Il est probablement trop tard pour abandonner. Je cherchai un peu partout pour voir si des indices étaient disponibles. Rien, absolument rien. Le coup était bien fait, trop bien fait. Quand je n'arrive pas à résoudre un problème, j'aime bien prendre du recul, de la hauteur. Je remontai sur le toit pour prendre l'air. Quelques minutes passèrent avant qu'un étrange bruit attire mon attention : quelqu'un montait les escaliers. Je me cachai derrière des briques. Des voix se firent entendre.

— Tu crois qu'il est toujours là le vieux ? 

— Non, avec la frousse qu'on lui a fait il aura probablement déguerpi. 

— C'est bien fait pour cet enculé, j'espère que ça lui aura au moins appris les bonnes manières.

Un des deux jeunes cracha sur le sol. Je n'arrivais pas à bien voir, mais je percevais tout de même que l'un portait une veste rouge.

— Regarde, la porte est ouverte ! 

— Tu crois que c'est les flics ? 

— Je sais pas, mais c'est louche.

Ma lampe torche tomba de ma ceinture et alla percuter une boîte de conserve.

— Qui est là ?

Je me redressai pour interpeller les deux jeunes. Avec mon arme ça ne devrait pas être trop dur.

— Levez les mains en l'air, vous êtes en état d'arrestation.

— Il nous fout quoi ce gars ? Il nous a pris pour Magic System ? 

— Vous êtes tous les deux suspects dans une affaire de braquage. Mettez les mains contre le mur.

Les deux jeunes détalèrent et je pris la peine de les poursuivre. L'un des deux était en surpoids et je parvins à attraper son bras pour le retenir. 

— Lâche-moi, sale fils de pute ?

— Enchanté, Sale fils de Pute, moi c'est Taehyung.

— J'vais te crever.

— T'embrasses ta mère avec cette bouche-là ? 

— Parle pas de ma mère comme ça enculé j'vais te niquer.

— Calme-toi on va juste aller discuter dans mon bureau.

Le jeune à la veste rouge avait décampé, je ne pourrais probablement plus le rattraper, mais au moins j'avais choppé celui-ci. Il vociféra deux ou trois menaces. Finalement il se mit même à crier à l'aide.

— Au viol ! On me viole ! Alerte au pédophile que que quelqu'un m'aide ! 

Je lui collai une claque magistrale.

— Tu vas te calmer oui ? Fais gaffe à ce que tu vas répondre, l'autre est dans l'avant-bras.

— J'parle pas avec les flics, sale merde.

— T'inquiète pas qu'on va parler pendant un moment toi et moi.

J'avais oublié un détail en attrapant ce voyou : je n'ai pas de voiture. Comme j'étais venu seul, je ne disposais pas de la voiture de Jungkook ou même d'un véhicule de fonction pour ramener le suspect. C'est vrai ça, pourquoi j'ai pas demandé de voiture de fonction ?! Les autres en ont, j'avais pas fait gaffe quand on avait ramené Tobie à pied vu qu'on était proches du QG. Je décidai de passer un appelle à Jungkook.

« Yo, Jungkook ? »

« Ouais, t'es passé où ? T'es en retard au travail. »

« J'ai commencé en avance, tu sais venir me rejoindre à l'adresse que ta montre va t'indiquer ? Prends ta voiture. »

« Ca marche, mais qu'est-ce qu'il se passe ? »

« Grouille. »

« J'suis en route. »