Super combo de flics (2) #2

1 0 0
                                    

Je me réveille en faisant une grimace. Je sens comme une gêne sur mon front, près de ma tempe. Je veux toucher cet endroit pour voir ce qui me fait mal comme ça mais je ne peux pas. Mes mains sont attachées ! Et je suis assise sur une chaise. Mais... la dernière chose dont je me souvienne est... moi dans une rue... quelqu'un qui me fait face et... la voix de Ian au loin qui m'appelle. C'est alors que la mémoire me revient. Je me souviens de tout ce qu'il s'est passé avant que je ne sombre dans l'inconscience. J'inspecte le lieu dans lequel je me trouve. Il n'y a rien d'extraordinaire, rien qui puisse me permettre de savoir où je suis. 

C'est juste une petite pièce grise, vide. Le faible éclairage ne m'aide pas non plus; je ne saurais dire si je suis seule ou non. Bon, analysons la situation: je suis sur une chaise métallique, je ne peux donc pas me balancer en arrière pour la casser. Mes mains sont maintenues par une chaîne, aucun moyen de les couper ou de les défaire sans aide extérieure. Celui qui m'a séquestrer est très malin, ou alors c'est quelqu'un qui a reçu le même entraînement qu'un flic. Donc ça peut être un policier, un soldat ou peut-être même un pompier. Ou bien c'est tout simplement un fan de thriller. Ça peut être n'importe qui, ça ne m'avance pas. 

Je n'ai plus mon arme, ni mes menottes. Avec un peu de chance, il ne les a pas détruits. Le boulot veut qu'on puisse être géolocalisé à tout moment et ce même si on perd notre téléphone -d'autant plus qu'on connait les risques de la géolocalisation donc le plus souvent, on ne l'active pas sur nos smartphone. Normalement, la puce est placée dans les talkie-walkie. Mais comme nous étions habillés en civil, nous n'avions que le fixe qui reste dans la voiture. Donc les puces ont été mise sur le chargeur de notre arme -étant petite et fine, elle ne gêne en rien le mécanisme du pistolet. Et s'ils ne sont pas au courant et qu'ils ne l'ont pas découvert, j'ai une chance qu'on me retrouve assez rapidement. 

Soudain, une porte s'ouvre en face de moi, laissant entrer un homme. Est-ce que c'est le dealer qui m'a amené ici ? Non, celui-là est moins imposant. Il reste plus grand que moi mais moins que l'autre. Je pense qu'il fait à peu près la taille de Ian. Il s'avance dans la lumière et je le reconnait. J'affiche un sourire sur mon visage. C'est Daniel ! Finalement, il leur a fallut moins de temps que je ne le pensais pour me retrouver. Quoique, je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici. Si ça se trouve, j'ai été inconsciente pendant longtemps. J'espère que je n'ai pas raté la cérémonie de promotion. Enfin, connaissant le chef, il l'a sûrement annulé; puisque personne n'était informé de mon absence, ils ont dû trouver ça louche. En plus, je ne fais rien sans prévenir Lise donc elle a dû s'inquiéter de ne pas me voir et de n'avoir pas reçu de messages. 

_Arrête de sourire, idiote. Je suis pas là pour te sauver, dit-il d'une dure et sombre. 

Quoi ? Je fronce les sourcils, confuse. Qu'est-ce qu'il fait là si c'est pas pour me sortir de là ? Je me creuse les méninges encore quelques secondes avant de capter quel est son rôle dans tout ça. Est-ce que... Non... Pourquoi il aurait fait ça ? Est-ce que c'est... lui qui m'aurait enlevé ? Mais dans quel but ? 

_Ah, je vois à ton visage que tu viens de comprendre. Tu as mis plus de temps que je ne le pensais. Tu n'es peut-être pas aussi efficace que le dit notre cher supérieur. 

_Mais...

_Pourquoi ? C'est ça que t'allais me dire, non ? La raison est simple, super simple même. J'ai toujours, toujours été le numéro deux. Au collège, au lycée, à l'ENP (école nationale de police) et encore maintenant au boulot. Je suis sûr que tu sais que les promotions allaient bientôt tomber. Ouais, je suis même très sûre que tu le sais. Tu dois même sûrement savoir la date exacte, alors que le chef n'a pas voulu nous le dire à nous, sous-merdes qu'on est par rapport à toi. T'es la petite chouchoute après tout. Celle qui résout toujours toutes ses enquêtes à la perfection, celle qui ne fait aucun faux pas, celle qui a même réussit à dompter ce connard de Krâ. La parfaite petite policière, qui gravit tout les échelons avec une telle facilité... Mais je vais te détrôner, princesse. Je suis le numéro deux, tu te souviens ? Et que se passe-t-il si le numéro un ne se présente pas à la cérémonie des promotions ? C'est le numéro deux qui empoche le jackpot. Pour une fois que ça a du bon, tiens. 

_Mais on était ami, non ? Tous... tous ces moments qu'on a passés ensemble, ça ne compte pas pour toi ? 

_Oui. Tu l'as dit. On l'était. Mais c'était avant de me rendre compte que j'avais encore cet éternel rôle de number two. Si tu savais depuis combien de temps que j'attends ce moment ! Moi, Daniel Nancy, je vais enfin être promu au rang de numéro un ! Je ne serais plus Officier Nancy mais Lieutenant Nancy, tu te rends compte ? C'est un rêve qui devient réalité ! 

Je m'apprête à répliquer quelque chose mais Daniel sort un couteau de sa manche et me gifle avec, blessant ma joue, qui est bientôt salie de mon sang. 

_Tais-toi, sale numéro deux ! 

_Tu... tu ne t'en tireras pas comme ça ! 

_Oh que si, ma chère. J'ai protégé mes arrières, quand même. Je ne suis pas assez con pour tout planifier et risquer que tout foire à cause d'une petite erreur. J'ai bien entendu détruit la puce du flingue et je me suis assuré d'expliquer ta future absence à la cérémonie. Que dis-tu de ça: <<Désolée mais là, j'en peux plus ! Ian m'a fait un coup de pute lors de notre chasse aux dealers et c'est inadmissible ! Je ne veux plus le revoir alors tant qu'il travaillera au poste, je ne reviendrai pas. Salut>> avec un petit cœur à la fin pour montrer que c'est pas contre nous que tu en as. Je nous les ai envoyé, à moi et à Lise.

_Ha ha, bien essayé mais elle ne va jamais gober ça. Je ne mets jamais de cœur en fin de messages, les trucs girly, très peu pour moi. Et Lise est amie avec Ian. S'il lui dit qu'il n'y est pour rien et qu'il n'a rien fait, elle le croira. Elle est comme ça, elle fait confiance à beaucoup de gens et ne voit que leurs bons côtés; un peu contradictoire pour une flic qu'est sensée arrêter des gens, même s'ils se sont rangés, tu ne trouves pas ?, dis-je en souriant ironiquement. 

_Si tu savais à quel point je m'en contrefous. Mais je suis content, j'ai eu ce que je voulais. Je vais pouvoir modifier ce charmant petit message, que je n'ai bien sûr pas envoyé, pour le rendre plus réel. Alors, que penses-tu de: <<Hey ! Je peux pas trop vous expliquer pour le moment mais je ne serais pas là pendant une semaine, je pense. J'ai eu un problème avec... (il réfléchit quelques instants avant de continuer) ma petite cousine, tiens. Promis, vous saurez tout à mon retour. Salut !>> Sans cœur, cette fois.  C'est mieux ? 

Je ne réponds pas et crispe ma mâchoire. Et merde ! Je me suis fait avoir en beauté ! Je l'ai aidé à peaufiner son plan sans même m'en rendre compte, quelle honte ! Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Comment je vais m'en sortir si même Ian ne se doute de rien ? Je n'ai aucun moyen de les prévenir. Il avait tout planifié dans les moindres détails. Ce sale... truc avait fait semblant d'être mon ami pour récolter des informations sur ma vie et sur mon comportement. 

_Bon, je vais te laisser maintenant. Oh ! J'oubliais, dit-il en faisant demi-tour alors qu'il allait franchir le pas de la porte. Il installe une table devant moi et pose une petite tablette dessus. Je t'ai bien dit que j'avais assuré mes arrières, non ? Je me suis dit que quand je te relâcherais -parce que oui, moi, tout ce que je veux, c'est la promotion- t'allais tout cafter, peste que tu es. Donc, j'ai fais surveiller ta très chère petite cousine. Regarde, dit-il en me désignant l'écran qu'il vient d'allumer. 

Celui-ci est divisé en quatre parties, sur lesquelles on peut voir la porte d'entrée de l'appartement où elle habite, le salon, la cuisine et sa chambre. Mais comment est-ce qu'il a fait pour mettre des caméras dans ces endroits là ? Daniel affiche un sourire sur ses lèvres avant de partir, me laissant seule avec mon inquiétude qui commence à me ronger de plus en plus.

Pitit recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant