Lorsque l'astre incandescent épouse l'écume de la mer, lorsqu'il se perd entre ses voiliers, ses coquillages et ses secrets, explosent tel un volcan agité, des milliers de gerbes bleutées.
Sur la pointe des pieds, sur le sable chaud, sur le tapis affleuré que notre amour a tissé, suis mes pas. Au battement des mouettes, au mouvement de l'eau, à la fanfare que notre désir a chantée, danse avec moi.
Danse avec moi jusqu'à l'essoufflement, jusqu'à l'épuisement, avant le déclin des étoiles. Allongeons ses sensations pures à l'infini; la tendresse d'un monde béatifiant, le désir, la jouissance, le dévouement.Et lorsque nos pieds, nos mains, nos hanches, nos pensées perdent rythme, adonnons-nous au lit de marguerites et trouvons confort dans les souvenirs.
Ainsi, à la pâle lune, nous ne ferons qu'un : muse de notre propre toile, traçons nos courbes avec des doigts chancelant, effleurons la candeur d'un amour naissant, humons l'arôme de l'éternité mêlé à celui des eucalyptus, des dahlias, des lotus, et livrons-nous à cette immortalité aux longues pâmoisons qui éclate dans nos iris comme des floraisons.
Savourons tout ce que notre monde nous offre de pureté, de fraîcheur et de douceur.Rêveuse, enlacée dans tes bras, mon visage près du tien, j'embrasserai tes paupières fermées.
Ouvre tes yeux, mon amour, et lis dans les miens les livres, les poèmes, les chagrins que j'ai lus, cours dans les peintures, les paysages, les souvenirs que j'ai vus, grimpe les montagnes, les rochers, les souffrances que j'ai vécus, puis, aussi doucement possible, raconte-moi l'histoire de la femme que je suis devenue.