Chapitre I

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J'ai l'habitude de me cacher derrière un appareil photo ou encore un ordinateur... Tout ce que est capable de m'isoler du monde réel. Oh, excusez moi. Je ne me suis pas présentée : Je m'appelle Camille, j'ai 22 ans et pour la plupart des personnes, je suis juste une pauvre fille timide qui s'enferme dans son petit appartemment. Il est vrai, je n'ai jamais adressé la parole à un des mes voisins ou encore salué quelqu'un dans la rue. Non, je suis du genre à marcher la tête baissée, en priant pour que personne ne m'interpelle. Mais ce qu'ils ne savent pas c'est que depuis maintenant plusieurs années, je suis incapable de m'adresser à quelqu'un correctement... Je travaille comme éditrice dans un petit journal de la ville mais encore une fois à cause de ma timidité, les personnes censées être mes " collèges de travail ' me prennent de haut et m'ordonne toute la sainte journée d'aller leur chercher un café.

Ma tête enregistre, elle enregistre vraiment tout. Tout le monde a déjà rêvé de pouvoir enregistrer sa vie comme cela, de pouvoir se souvenir d'absolument tout. Mais quand on rêve de cela on pense aux souvenirs heureux. Or, moi je me souviens de tout, des personnes se moquant de moi à l'université, de la vieille femme sophistiquée qui a renversé son café la chemise d'un pauvre serveur... Bien que cet accident remonte à il y a quatre ans, je me souviens parfaitement de l'expression de son visage : Horrifiée, colérique, dégoutée. Je peux aussi remonter plus loin dans ces souvenirs, le petit oiseau qui s'était cassé une aille dans notre petit jardin quand j'avais quatre ans, je revois mes larmes couler sur le petit corps ainsi que de la main chaleureuse de mon père se poser sur ma tête pour me réconforter, ma mère installer une petite boite avec inscrit dessus mon prénom pour y mettre le petit oiseau durant sa guérison. Mais bien que cette mémoire me donne beaucoup d'avantage, elle entraîne aussi quelques côtés négatifs. Je souffre constamment d'incroyables migraines et pour me calmer j'ai besoin d'écrire tout ce que j'ai vu et entendu quelque part pour me vider la tête avant que la bande d'enregistrement qui me sert de tête ne recommence son manège.

C'est comme cela que je suis devenue " Nae", une jeune femme qui contrairement à la réalité écrit tout ce qu'elle pense de ces personnes ingrates, généreuses ou encore incroyables qu'elle rencontre dans la rue. Mon blog qui circule sur le Web est devenu mon moyen de communication. Je ne parle plus, j'écris. Au départ c'était uniquement pour me vider la tête et éviter les migraines, mais au fil des mois, l'écriture est devenue quelque chose d'unique, quelque chose que je ne peux plus empêcher. Taper pendant des heures sur mon clavier d'ordinateur était alors devenu un petit rituel qui se répêté tous les soirs. Je parle alors des horribles personnes qui travaillent avec moi, en changeant leurs noms bien sur, du facteur qui depuis quelques années a prit l'habitude de me coller un post - it sur ma porte avec un gentil mot dessus. Je les garde d'ailleurs secrètement dans une petite boite au fond du tiroir de mon bureau. Avec toutes les personnes que je croisent sans pour autant leur parler, leurs discusions, leurs marmonements ou encore leurs disputes sont devenus le fondement de ce qui sur mon blog ressort comme un roman.

Mais aujourd'hui démarre une nouvelle journée, je suis à nouveau Camille la petite timide. Mon réveil sonne une minute après que je me sois réveilée en sursaut pensant que je suis encore en retard. Fatiguée de cette routine quotidienne, je l'écrase machinalement et me laisse tomber sur le sol pour sortir du lit. Je reste allongée sur le sol de longues minutes essayant de retourner dans le joli rêve que je faisait il y a quelques minutes. Puis reprenant conscience que j'allais être littéralement en retard je me redressa très vite, une cascade de cheveux me cachant la vue puis lutta pour me dégager de cette couverture devenue tout à coup trop génante et rampa vers la salle de bain. Arrivée dans celle - ci, je me releva en m'appuyant sur le rebord du lavabo et me jeta sous la douche sans même regarder mon apparence, depuis des années j'évite de me regarder dans un mirroir à cause de toutes les critiques reçues dans mes années d'école. Ces critiques ont d'ailleurs prient le dessus sur ma personnalité et j'en suis maintenant arrivée à éviter de croiser mon regard dans queque chose qui reflète. Je me lave donc rapidement, éteinds l'eau et m'enroule dans une serviette propre. Je fonce ensuite dans ma chambre, et prend le premier jeans qui me tombe sous la main ainsi que le premier pull, les enfile sans attendre, brosse rapidement mes cheveux châtins et enfile mon vieux bonnet blanc. Je saute dans mes basquets, prend mon sac à main et cours à la station de métro le plus vite possible. Une demi - heure plus tard, je suis là les bras chargés de dossiers plus gros les uns que les autres entrain de les poser sur les bureaux de leurs propriétaires respectifs. Non, ce n'est pas mon travail mais encore une fois, vu que je n'ai pas pipé mot depuis le début de la matiné mes collègues ont repris leurs vieilles habitudes autrement dit me charger de toutes les vieilles corvées qu'ils ne souhaient pas faire, tout en sachant pertinament que je ne leur dirai jamais non, ou un autre mot d'ailleurs. Une fois cette tache terminée, je peux enfin retourner travailler à mon bureau, un peu isolé des autres, sur mes propres dossiers. J'étais entrain de corriger une dernière fois un manuscrit d'un nouvel auteur avant sa publication. Une fois terminé, je le range proprement dans un coin de mon petit bureau et commence à taper un mail à un autre auteur qui contrairement à l'autre ne m'a pas encore le reste de ses manuscrits pour la correction. Ce cas là, me pose quelques problèmes, s'il continue à ne pas vouloir me les transmettre, j'aillais devoir sonner chez lui pour lui réclamer de vive voix. Chose que j'essaye d'éviter le plus possible. Alors que je tapais rapidement mes phrases sur mon clavier, un dossier assez gros me tomba sur les mains. Sans émettre la moindre plainte, je releva doucement la tête vers le responsable. C'est sans surprise que je trouve en face de moi, Stéphanie. 

--> Stéphanie Femme de 24 ans, diplomée de la même université que moi et qui durant toute sa scolarité à prit un malin plaisir à ridiculiser les personnes comme moi. Autrement dit, elle me déteste. 


Je la regarda faiblement. Elle portait une chemise blanche un peu trop ouverte à mon goût, ses cheveux blonds étaient regroupés sur son épaule gauche, un slim taille baisse noir et des talons haut tout aussi noirs. Même si je l'avais regardé que quelques secondes puis avais baissé la tête en signe de soumission, j'avais remarqué la puissante odeur de son parfum qu'elle avait reçut comme cadeau d'anniversaire, d'après une conversation que j'avais entendue le mois dernier, que son rouge à lèvres débordé légèrement et que le jeune stagiaire qui venait de passer rapidemment derrière elle, la regardait fixemment, les yeux remplis d'un désir, apparamment réalisé, puisqu'il avait les cheveux légèrement en bataille, que sa braguette n'était pas entièrement fermée et que, chose qui m'a le plus marqué, il avait sur les lèvres le même rouge à lèvres que Stéphanie, toujours présente devant moi. D'ailleurs cette dernière était justemment entrain de claquer des doigts devant mon visage pour recentrer mon attention sur elle. Reprenant mes esprits, j'enfonça d'avantage ma tête dans mes épaules et attendis que Stéphanie prenne la parole. 

- Assure toi de corriger les manuscrits de ce minable auteur avant demain matin ! M'ordonna - t - elle avant de tourner les talons et de rejoindre la machine à café tout en savourant le fait qu'elle ai trouvé un pigeon pour faire son boulot à sa place. 

Encore une fois, je ne répondis pas, restant muette tout en fixant mon nouveau cas toujours posé sur mes mains. Je l'attrapa, le posa doucement dans un autre coin de mon bureau, termina de taper rapidemment mon mail à mon auteur et de l'envoyer avant de le reprendre. Je l'ouvris et me munis d'un feutre rouge et commença ma lecture. Les feuilles que j'avais sous les yeux avaient un bon fondement, elles racontaient l'histoire d'une petite fille vivant dans un pays en guerre, mais malgré son jeune âge, cette petite était dotée d'une maturité incroyable ainsi, elle avait vite compris que cette vie là n'était pas faite pour elle, elle avait donc décidé de s'enfuir le plus loin possible. J'entourais en rouge les mauvais placements de mots et traçais des flèches vers la marge pour donner à l'auteur mon avis sur la formulation de ses phrases. On pourrait croire qu'au bout d'une centaines de pages, je commencerais à m'ennuyer et à écrire quelques mots pour montrer que j'avais bel et bien lu mais non, je prenais tout mon temps, n'hésitant pas à relire les pages une deuxième fois pour appuyer mes propos. Une fois la lecture de la totalité des feuilles terminées, je releva doucement la tête, sentant déjà une violente douleur me tirailler le cou. Toutes les lumières de l'étage semblaient être éteintes. Je regarda alors l'heure sur la pendule murale et vis qu'il était une heure du matin. Tout le monde devait être parti, cela ne me surprenait pas de voir que personne ne m'avait salué en partant. J'avais l'habitude. Je tendis les bras vers le ciel pour me dégourdir un peu puis entreprena de ranger mes dossiers. Alors que j'allais éteindre la lumière de mon bureau et quitter les lieux. Un bruit de pas ainsi qu'une voix masculine se raprochèrent de moi. 

- ... Je vous rappellerez plus tard ! Déclara - t - il sèchement. 

Il raccrocha alors au nez de son destinataire. Je pouvais alors voir de mon bureau un homme d'environ mon âge, habillé d'un costume noir. Son regard fut alors attiré par la lumière de mon bureau, il me regarda alors surprit. Son regard bougait entre l'horloge et ma personne. Je me baissa rapidement pour attraper mon sac, et quitta les lieux le plus vite possible en baissant la tête après l'avoir salué d'un rapide regard et d'un hochement de tête. 

L'histoire de "Nae"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant