Un cappuccino à droite, une montagne de manuscrit à gauche, l'horloge réglée sur minuit vingt, un feutre rouge dans la main, je les corrigeais. J'avais terminé de tout retaper et étais prête à l'envoyer entièrement pour la publication. Pour mon plus grand bonheur " Au bout du fil " était fin prêt. Vérifiant une dernière fois que la pièce jointe contenant la totalité des manuscrits était bien là, j'envoya une première fois le mail à l'auteur. Puis dans un second mail, je lui envoie l'image de la première de couverture : Une jolie petite fille marchant sur un fil transparent, entre deux falaises, un ours en peluche à la main, pour qu'elle me donne une dernière fois son autorisation. Heureusement pour moi, elle vérifiait constamment sa messagerie et pu ainsi me répondre rapidement. Je pus donc envoyer la totalité, la publication officielle du roman était dans 3 mois. Une fois mon travail terminé, je bus avec un sourire une gorgée de mon cappuccino. L'horlogue indiquée une heure et quart du matin, fatiguée je me leva, mis mon manteau, attrapa mon sac et y fourra mon bloc - notes qui était resté cacher au fond d'un tirroir puis j'éteignis la lumière. Dans le couloir en direction de l'ascenseur, j'entendis encore une fois la même voix que la dernière fois, mais n'y pretant pas intérêt je continua ma route, toujours la tête baissée. J'appuya sur le bouton d'appel et attendue quelques secondes avant que les portes ne s'ouvrent. Alors que je m'étais engagée à l'intérieur et étais prête à appuyer sur mon étage, cette voix retentit.
- .... Les portes ! Cria le mystérieux propriétaire de cette voix, alors que les portes se fermèrent.
Je bloqua leur fermeture avec mon bras, laissant tomber mon sac à main au creux de mon coude. L'homme se glissa à l'intérieur tandis que je replaçais mon sac correctement tout en baissant la tête.
- ... Merci... Murmura - t - il plus pour lui même.
Je lui offris un léger hochement de la tête et enfouis mon nez dans mon écharppe.
- Vous travaillez à quel étage ? Me demanda - t - il tout à coup, apparemment décidé d'engager une conversation pendant les quelques secondes de notre ascension.
Alors que j'aillais sortir mon bloc notes pour essayer de lui faire comprendre, les portes souvrirent. C'était ma chance, je sauta à l'extérieur et me retourna tout à coup vers lui pour ensuite légèrement m'incliner pour lui dire au revoir. Toujours le visage caché par les mèches de mes cheveux, je marcha vers le café le plus proche, bien que je venais à peine d'en terminer un, le fait d'en boire un m'avais donné l'envie d'un autre. J'ouvris la porte doucement, faisant entrer le froid. Le bar était occupé par plusieurs groupes : des étudians, des salariés et même un groupe de retraités assis au comptoir. Personne n'avait encore remarqué ma présence, comme d'habitude, gardant toujours la tête baissée, je m'installa à la table la plus reculée et une fois assise, je me permis pour la première fois de relever la tête et d'observer attentivement les personnes m'entourant. Ma machine d'enregistrement était en route, et ces gens allaient devenir ma principale source d'inspiration du moment.
J'observa rapidement un couple assis à quelques tables sur ma droite. Ils se tenaient la main, ce rendez - vous devait donc avec une quelconque importance, une rose était posée sur la table, peut - être l'anniversaire de leur rencontre ? Tout en faisant des hypothèses, je posa mon menton sur la paume de ma main droite, le jeune homme avait la poche de sa veste un peu trop relevée, il avait donc quelque chose de taille assez important dedans. Sa copine en revanche, bien qu'elle tenait la main de son partenaire, elle ne cessait de se ronger les ongles de sa main libre, preuve qu'elle a quelque chose sur la conscience, quelque chose à se reprocher. Et vu l'air béat de son homme, il ne devait pas être au courrant, en plus toutes les cinq minutes le téléphone de la jeune femme sonnait et à chaque fois elle se crispait sur la pauvre main, comme si, par malheur elle avait peur que le propriétaire s'enfui loin d'elle pour une quelconque raison. D'après toutes ces images encrées dans ma tête, je pouvais en déduire que cette femme avait eu une raison avec un autre homme et que ce dernier cherchait desespérement à la joindre après qu'elle ai arrêté de lui donner des nouvelles. Alors que son partenaire actuel semblait vouloir s'engager avec elle, c'est pour cette raison que le pli de sa poche gauche remonte, il y a dans celle - ci le boitier d'une bague.
Deux heures s'étaient écoulées depuis mon arrivée dans ce bar, j'étais fascinée par les discussions des personnes, les petits ragots qu'ils se racontaient sans faire attention aux oreilles un peu trop curieuses, les mots doux dit par de jeunes couples follement amoureux, souhaitant envisager un avenir ensemble. Mon bloc note était posé sur la table devant, puisque j'avais du l'utiliser quand un jeune serveur était venu me demander ce que je voulais boire. Il paraissait d'abord surpris que je ne lui réponde pas directement, mais son expression fut bien vite remplacée par de la pitié, il devait sans doute imaginer que j'étais muette. Mon café chaud fin prêt, je l'attrapa ainsi que mon portable et quitta le bar après avoir payé. Je marchais la tête baissée, les yeux rivés sur mon téléphone. J'avais deux mails : mon auteure me disant à quel point elle était heureuse par rapport à la publication de son roman. Je lui répondis en lui disant que j'espérais que son roman ait un succès fou et la remercia une dernière de m'avoir choisi comme éditrice. Une fois le mail envoyé, j'archiva tous ces correspondances avec elle, puisque je n'allais plus avoir de contact avec elle avant un moment. Tandis que le deuxième était de ma patronne qui me disais que la prime de cette nouvelle publication avait été virée sur mon compte en banque.
J'étais loin de manquer d'argent, mais j'étais quand même rassurée quand des mails de ce genre arrivée dans ma messagerie. En verrouillant mon portable, je vis sur le trottoir d'en face, une nouvelle boutique de vêtement. Bien que la mode ne m'intéresse pas du tout, je décida d'aller y jeter un coup d'œil. En y entrant, une employée me jeta dessus pour m'informer. D'après son sourire plus que commercial et son uniforme impeccable, cette femme était investie au maximum dans son rôle pour satisfaire sa patronne qui la regardée du coin de l'œil depuis le fond du magasin. Ma forte timidité et mon traumatisme reprit rapidement le dessus, je secoua rapidement la tête en signe de négation et partie explorer seule les lieux. Au bout d'un moment, j'avais trouvé exactement ce qu'il me fallait, je le pris en main et partis payer. Une fois à l'extérieur avec mon nouvel achat, je marcha jusqu'à la personne auquel ce cadeau est destiné. Arrivée devant la porte 305, de l'hôpital principal de la ville, je topa légèrement à la porte et la voix mélodieuse de Clara m'invita. Après l'avoir embrassé, je lui tendis timidement mon cadeau. Elle le prit doucement tout en me remerciant, quand elle l'ouvrit et découvrit une petite combinaison blanche pour nouveau né, des larmes naquirent aux cis oins de ses yeux. Paniquée, je sortis rapidement le bloc - notes et y grava Il ne te plaît pas ?. En voyant ma question, elle fut prit d'un doux rire.- Oh non... Bien au contraire, elle est magnifique. Merci ! Me rassura - t - elle.
Je me tourna légèrement pour regarder le magnifique visage de la petite Ava, tendis doucement ma main vers elle, elle leva alors ses petits bras en l'air et attrapa mon petit doigt et se mît à jouer avec. Un grand sourire naquit sur mon visage, pour la première fois depuis des années, ce qui surprit Clara. Je discuta avec elle pendant des heures et quand mon temps de visite s'était écoulé, je suis finalement rentré chez moi.
J'habitais un petit appartemment dans un coin reculé de la ville. J'étais la seule locataire d'une vingtaine d'années dans cette résidence de retraités. Pourquoi ? Parce qu'ils m'avaient tout simplement adopté, enfin ils avaient adopté Camille puisqu'eux aussi ignorés l'existence de Nae. Les clefs enfoncées dans le verou de la porte, j'attrapa rapidemment le post - it et entra sans regarder en arrière. A mes pieds jonchaient plusieurs lettres, des factures, machinalemment je les ramassa et commença à les lire après avoir jeter mes clefs sur l'étagère près de la porte. J'enleva mes chaussures tout en gardant mes yeux rivés sur ces lettres puis m'assis confortablement sur ma chaise de bureau. Je posa les lettres n'ayant plus aucun intérêt à mes yeux, sur le côté gauche et alluma mon ordinateur portable. Pendant de longues heures je m'appliqua à me vider la tête en tapant de belles phrases sur ce qui me servait de journal de bord : mon Blog " L'histoire de Nae " . Finalement épuisée, je partis me coucher sans même avaler quelque chose. Bien que j'adorais mon travail, il était vraiment épuisant...
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L'histoire de "Nae"
Fiksi RemajaJ'ai ce qu'on appelle une " Mémoire absolue ", c'est - à - dire que je retiens tout ce que j'entends et vois... Mais je ne suis pas comme ces personnages principaux qui l'utilise pour aider la police. Non, moi je l'utilise d'une manière bien particu...