TWO HOURS UNTIL DAWN

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Denki commence à fouiller l'appartement, sous les critiques de l'améthyste.

- Arrête, putain ! Tu ne devrais pas faire ça, il va finir par s'en apercevoir, en plus !

- C'est bon, laisse-moi, Mère Thérésa.

- Respecte un peu ! Et puis... Tu fouilles pour quoi ? Tout ce que tu vas trouver, c'est de vieilles copies...-

- Justement ! Je suis le dernier de la classe, si je trouve les corrigés...-

- Mais t'es con ou quoi ? Il va bien se rendre compte qu'il manque les corrigés, abrutis.

A ses mots, Denki sort plusieurs copies.

- Et bien non, j'ai pensé à tout ! Je vais remplacer les corrigés par de faux corrigés que j'ai trouvé sur Internet. Il ne s'en rendra pas compte, ne t'inquiète pas.

- Alors toi, t'es vraiment le Roi des C...-

Soudainement, le regard des deux garçons se pose sur une pile de lettres roses, toutes joliment décorées.

Le blond se jette directement sur les lettres tel un sauvage, et les déchires.

- Hey, doucement !

- C'est peut-être des lettres d'amour !!!

- Et alors ? Repose ça. J'ai pas envie d'avoir des problèmes à cause de tes conneries.

- HITOSHI-KUN ~~~

- A quoi tu joues, bon sang ?

- Bon... J'en ouvre au moins une, alors.

- Pfff... Tu m'exaspère.

Denki ouvre la lettre tintée de rose, virant légèrement au mauve.

Il déchire l'enveloppe sans précautions pour y sortir un papier jaunis et froissé par le temps.

Cher Shota, mon fils, je suis sincèrement désolée.

Désolée de t'avoir fait souffrir.
Desolée d'avoir été méchante.
Désolée d'être... Moi.

Je sais.

Ce que j'ai fais est impardonnable.

Je suis une si mauvaise mère...

Pardon.

Pardon pour ce que j'ai fais.

Je ne sais pas... si un jour, tu me pardonneras.
Mais je suis sûr d'une chose...
C'est de mon Amour pour toi.

Oui, Shota, je t'aime.

Depuis le jour où tu es sortis de mon ventre, où tu as poussé tes premiers cris, où tu as fais tes premiers pas, où tu as pédalé sur un trycicle pour la première fois, où tu t'es égratigné le genoux, en tombant.

Toutes ces fois-là, tout ces souvenirs, tout ces moments, toutes ces marques...

C'est pour Toi que je l'ai fais.

___

TWO HOURS UNTIL DAWN :

Je cours, je cours pour ma vie, pour ma liberté; c'est ma raison d'être.

- REVIENS-LÀ !!! REVIENS ICI !!!

C'est ma raison de vivre...

Je traverse l'orée des bois, les feuillages fouettent ma peau, mais j'ai l'habitude.
Je trébuche sur une racine ressortant de la terre, alors je me relève aussitôt.
Des gouttes de sueur ruisselent sur ma peau, et ma transpiration se propage jusqu'à la racine de mon crâne.
Mes cheveux sont ébourifés, emmêlés; eux qui autrefois furent beaux, soyants et frisés.

Merde, je suis déjà essoufflée.
Je n'ai pas l'habitude de courir, et surtout pas aussi vite.

Je dois absolument sauver ma peau, quoi qu'il arrive...

Peu importe ce qu'il adviendra de moi une fois que je serai sortie de ce trou, tant qu'ils ne me retrouvent pas, je suis seine et sauve.

Maman... Si tu savais... Si tu savais tout ce qu'ils m'ont fait subir là-bas.

Aller, encore un peu, et je-

Une flèche... Plantée dans ma cuisse... Putain que ça fait mal !

Malgré tout, je persiste à courir, je persiste à m'en sortir.

*Je me réveille, attachée de toutes parts à un lit, au bon milieu d'une pièce immaculée de blanc.
Ma vision est d'abord flou, puis la netteté revient peu à peu.

Merde, ils m'ont bien eu...

Je sens le lit se déplacer hors de cette chambre à une vitesse folle, pour me pulvériser contre un autre lit, dans une plus grande salle.
Je soulève ma tête du mieux que je peux, afin d'observer ce qu'il y a devant moi.

Mon Dieu, il y en a des milliers d'autres...

- Le rituel peut commencer, Grand Chef Suprême.

- Parfait.

J'entends des bruits de tambour, et des hommes à capuche rouge, au long manteau couleur sang. Leurs visages sont cachés par l'ombre de ce qui recouvre leur tête.
Ils se déplacent d'une manière étrange à travers la pièce, slalomant entre les lits. On dirait une sorte de danse, de rituel...
J'entends aussi des gémissements. Beaucoup de gémissements, provenant des alentours.

Je sens qu'on me mouille avec ce qu'il me semble être du sang, et qu'on caresse mon front, comme pour écrire quelque chose dessus, ou marquer un symbole.
En soulevant la tête une nouvelle fois, je remarque qu'ils ne font pas ça qu'à moi, mais bien à toutes les autres personnes attachées.

Au bout de longues minutes, l'horloge sonne.

Deux heures jusqu'à l'aube...

Je dois absolument sortir d'ici, et dénoncer ce qu'il se passe.
Je ne peux pas abandonner, je l'ai promis à Madame Aizawa !

- Procédons dorénavant à quelques sacrifices.

J'en ai froid dans le dos.
Personne ne peut bouger, et même si nous le pouvons, personne n'oserait le faire.
Je suis tétanisée par la peur, bien que cela en soit devenue une habitude.
J'ai des frissons dans le dos.

Et si ils me choisissait, moi ?

Non, ça ne peut pas arriver.
Je suis une grande chanceuse, non, pas maintenant !

Des cris, des hurlements, des supplications, des gémissements, des grognements, des rires, des pleurs, des insultes...

Je n'en peux plus, je vais craquer...
Madame Aizawa, aidez-moi.

𝑴𝒀 𝑪𝑶𝑵𝑽𝑬𝑹𝑺𝑨𝑻𝑰𝑶𝑵 𝑨𝑪𝑨𝑫𝑬𝑴𝑰𝑨Où les histoires vivent. Découvrez maintenant