Wrinkles in Time

2. A Lost Historian in London Streets

Quand elle rouvrit les yeux, Sullivan s'était retrouvée dans les rues de Londres. Mais quelque chose paraissait étrange. Elle avait l'impression de ne pas se retrouvée dans Londres qu'elle connaissait. Les rues pavées et la route n'étaient plus aussi bondées que d'habitude, et les immeubles et bâtiments paraissaient plus neufs alors qu'elle était sûre du contraire il y a quelques heures.

C'est alors qu'elle vit les véhicules, qui eux aussi lui paraissaient étranges. Au lieu des SUV et des voitures à la pointe de la technologie dont elle avait l'habitude, les véhicules ressemblaient à ceux des années 40. Elle avait étudié cette période dans tous les sens et avait vu beaucoup de photos pour reconnaître certains modèles qui étaient pratiquement impossible à trouver de nos jours. Elle avait surtout reconnu des Cadillac Streamliner parmi les nombreux véhicules qui parcouraient la route. Elle était plus que confuse.

Même les habitants paraissaient d'une autre époque. Ils ne portaient pas des habits comme elle connaissait mais à la place les femmes portaient des robes à épaulettes simples arrivant aux genoux, et presque aucun homme n'était visible. Elle regarda le ciel, qui était gris et sombre, ce qui était typique pour Londres, même si elle avait un mauvais pressentiment.

Pour le moment, elle allait se contenter de ne pas attirer l'attention sur elle. Elle avait vu le regard de certains passants quand ils la fixaient en croisant son chemin. Elle avait pris un moment avant de trouver une boutique de vêtements et y entra. Avec un peu d'aide d'une vendeuse qui paraissait angoissée, stressée et qui n'arrêtaient pas de regarder dehors l'air inquiet, elle avait réussi à obtenir des vêtements à sa taille pour se fondre dans la masse. Elle gardait ses cheveux tressés pour ne pas la gêner et paya un prix étonnement bas. Elle s'en alla ensuite et retourna près de son immeuble, qui avait sa couleur de brique plus vivide que dans ses souvenirs.

Elle entra dans le bâtiment et se rendit à son numéro d'appartement. Elle toqua à la porte verrouillée, attendant naturellement que ses parents l'ouvrent mais à la place, elle fut face à une dame brune qui ne devait pas avoir plus que la trentaine avec un enfant dans les bras. Son visage lui paraissait familier mais elle ne saurait dire pourquoi. Cette dernière regardait Sullivan d'un air dubitatif avant de lui demander :

« Je peux t'aider ?

- Heu oui...? Mais qui êtes-vous.. ?

- Ça serait plutôt à moi de te poser cette question, on ne se pointe pas chez les autres comme ça sans prévenir, surtout ces temps-ci.

- Pardon ? Mais j'habite ici...il doit y avoir un malentendu.

- Un malentendu ? J'habite cet appartement depuis presque 10 ans et je ne t'ai jamais vu avant aujourd'hui. Mais ça serait imprudent de te laisser seule, entre et on pourra s'expliquer ».

Sullivan hocha doucement la tête et la femme ouvrit la porte pour la laisser entrer. 

Quand elle entra dans l'appartement, elle vit que la décoration avait changé. Bien qu'elle restait minimaliste, elle n'était certainement pas de son époque. La jeune femme posa son enfant sur le canapé qui était au salon avec Sullivan et alla chercher à boire pour son invitée. Elle revint une dizaine de minutes plus tard, une autre enfant derrière elle, possiblement deux ou trois ans plus âgée que celui qu'elle tenait dans ses bras. Plus la lycéenne les observait et plus ils lui paraissaient familiers. La mère des deux enfants s'assit en face de la jeune fille et lui servit une tasse de thé avant d'en verser une pour elle également et de tendre la sienne à Sullivan.

« Alors, comment tu t'appelles ? commença la plus âgé

- Sullivan, madame. Et vous ? Qui êtes-vous ?

- Je m'appelle Héléna. Héléna Campbell. »

À ses mots, Sullivan faillit s'étouffer. Elle avait déjà entendu ce prénom, mais elle n'allait pas en tirer des conclusions hâtives. Peut-être c'était juste un membre éloigné de sa famille, oui, certainement. C'était impossible qu'Héléna Campbell soit encore en vie.

Sullivan réussit à se calmer l'esprit et à remettre en place ses idées

« Ravie de vous rencontrer madame Campbell. Vos enfants sont adorables au fait, comment ils s'appellent... ?

- L'aînée s'appelle Yulia et le deuxième s'appelle Sebastian.

- Ce sont de beaux prénoms...

- Merci. remercia Héléna en souriant, Mais tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu penses habiter ici, je ne t'ai jamais vu ici avant aujourd'hui Sullivan.

Sullivan paniquait intérieurement. Après avoir entendu le prénom des deux enfants elle était certaine d'une chose à présent : elle connaissait belle et bien madame Héléna Campbell et ses deux enfants. Très bien même.

- Ah..hum..désolée pour cela, mais je pense m'être perdue, et l'appartement ressemblait à celui où j'habite, navrée de vous avoir dérangée madame. » mentit Sullivan. Elle ne mentait presque jamais mais elle ne pouvait certainement pas dire à Héléna Campbell qu'elle était son arrière-grand-mère !

La mère des deux enfants sourit légèrement à la plus jeune lui disant que ce n'était pas grave, mais qu'elle devrait songer à attendre avant de reprendre la route comme elle s'était perdue. Le ciel s'assombrissait et Héléna regardait elle aussi souvent par la fenêtre de son appartement.

Sullivan lui demanda :

« Madame Héléna ? Pourquoi est-ce dangereux au fait ? Il y a quelque chose dehors.. ?

- Comment ?! s'emporta l'adulte, C'est très dangereux en ce moment, tout le monde essaye de rester en vie ! On ne sait pas quand la prochaine va arriver !

- La prochaine.. ? Ça peut paraître étrange comme question, mais quelle date sommes-nous ? Et en quelle année ?

Héléna parut déconcertée par sa question mais elle lui répondit tout de même

- Pourquoi ? On est en 1940, le 15 septembre. »

Le visage de l'adolescente pâlit, devenant blanc comme un linge. Plusieurs pensées traversaient son esprit et elle réalisa une chose : elle avait voyagé dans le temps en pleine Seconde Guerre Mondiale.

Sur le moment, elle ne réussit à dire qu'une chose : « Oh Seigneur dites-moi que je rêve... ».