вєнιηɗ вƖυє єуєѕ [EREN x HISTORIA]

вєнιηɗ вƖυє єуєѕ: chapitre 4

Je pense que si je me serais vue dans un miroir, j'aurais vu les yeux vides que j'avais à cette découverte. Les pas encore instables, je marchai en direction du reste de ce qu'il y avait à l'intérieur. Il fallait que je regarde s'il y avait des indices qui auraient survécu au saut dans le temps. Je savais que les choses se dégradent, mais je n'y connaissais pas grand choses quant aux dégâts physiques qu'il peut y avoir sur du matériel traversant deux milles ans. J'imagine que beaucoup de choses auront disparu... mais qu'il pourrait encore y avoir certaines affaires me donnant des pistes conséquentes. Et si, j'avais été droguée afin d'être recouverte de cette fameuse glace que j'avais retrouvé autour de moi, à mon réveil? Il fallait que je vérifie.

Une fois retournée dans la chambre, je ne remarquai rien qui se démarquait plus que d'autre. Aucun indice, aucune piste. Je regardai la chaise miteuse où je m'asseyais pour lire avant de me coucher. Ce que j'avais lu... c'était ce bout de papier.

Ce bout de papier, qui a traversé les âges, avec moi, mais en dehors de cette glace. Était-ce si robuste, cette chose si fragile? Il ne me semblait pas. Je repris la lettre dont l'auteur était inconnu afin d'analyser plus en détail ce qui la constituait. Les bords étaient plus ou moins intactes, il y avait les mêmes plis que j'ai fais la dernière fois où j'étais réveillée, quand j'ai lu pour la première fois. Quand j'avais eu peur de ces éclairs orangés,...

Je réfléchis.

- Mais, attends...

Les éclairs orangés, c'était la même couleur que ceux qui apparaissent quand un titan apparaît après une transformation. J'en ai vu quelques unes, comme celles d'Eren, celle de Rhod-... mon père, Reiner ou encore Berthold. Aussi... celle de Ymir.

Son prénom, rien qu'à la pensée de celui-ci, me faisait frissonner. Plusieurs émotions étaient à l'origine de cette réaction: la sensation d'abandon, le manque, les souvenirs, cette lettre qu'elle m'avait laissée, l'amour...

J'aimais très sincèrement Ymir. Profondément, mon premier amour. Je ne peux l'oublier, alors qu'elle a beaucoup contribué au façonnement de celle que je suis aujourd'hui. Je ne pourrais que la remercier, seulement, je n'ai pas eu le temps de lui adresser un seul remerciement. Elle avait disparu, probablement morte depuis quelques mois voire années. Cette sauvage m'avait envoyé une lettre, peu de temps après son départ final. Celui qui, normalement, avait été décidé pour sa survie et sa sécurité. Au final, ç'a été une dette qu'elle rendait simplement. Une dette qui lui a coûté la vie.

Quand j'y pense, les sentiments amoureux que j'avais pour elle n'ont jamais quitté mon cœur. J'en ai une certaine rancune, quelque part, de ne pas avoir été plus utile à elle. Elle m'a tellement donné, j'ai tellement reçu. J'ai mûri. Une lourde perte dans ma vie, que je peine encore à en faire le deuil. J'ai toujours une infime persuasion qu'elle est toujours l-... étais... toujours là.

Je souris de détermination. Il fallait que je trouve la clé de ce mystère rapidement. Mais surtout...

Un petit bruit se fit entendre, des gargouillis venant de mon ventre, avant que la pensée ne s'achève.

- J'ai faim...

C'est parti pour trouver de la nourriture. En formation militaire, pendant mes journées de cachette avec l'escouade Rivaille, on a apprit à chasser, cueillir, apprivoiser, cuisiner... bon, c'était de la cuisine de bas étage et très primitive, très primaire, mais c'était suffisant. Les biscuits qu'on avait l'habitude de manger pour combler la faim rapidement, que je voyais toujours comme une éponge, n'existaient plus. Je devais me résoudre à la cueillette et la cuisine. Sans mauvais jeu de mot, ça semblait si loin, que j'en ai de rares souvenirs. Ma condition physique ne me permettait sûrement pas de commencer à chasser, surtout que je n'ai aucune arme ni aucun équipement tridimensionnel avec moi. Aucun n'a survécu, de ce que j'ai pu apercevoir...