La douce épine

Chapitre XII - La dernière cigarette

La nuit tombait sur la colline du mal, on entendait le sifflements du vent, qui était tout aussi froid que sec,  pouvant lacérer le visage doux d'une peau aussi fine que celle de John, du haut de ses treize ans, laissé là, pour mort, couché sur l'herbe, caressé par la tranchante rosé de ce matin frais. 

Un hurlement sourd se fait entendre, résonnant comme si elle venait d'une pièce close :

<< ROSE !! RESTE AVEC MOI JE T'EN PRIE !! ROSE !!>>

Une petite voix lui répondit :

<< Marina ? C'est toi ?>>

<< Oh mon dieu ! Tu es en vie ! J'ai cru qu'il ... Lève-toi.. lève-toi, il le faut ! Essaye de reprendre des forces !>>

<< Marina, je ressens une sensation étrange, je ne sais pas ce qu'il se passe, je me sens comme différente, et plus légère, et très en colère. Que m'arrive-t-il ?>>

<< Ça fait toujours ça au début, tu verras après on s'y habitue...>>

<< Que veux-tu dire par là?>>

<< Rien, lève-toi ! >>

Dans le comté, la tête dans ses dossiers, relisant en boucle les témoignages, l'inspecteur est proche d'une piste :

Agent Dave << J'ai reçu les résultats sur la recherche des camionnette blanche existante à près de cent kilomètres à la ronde du canton chef, le voici, on est approche du but.>>

Inspecteur Drake << Merci>>

L'inspecteur Drake se penche sur les résultats de recherche, et y trouve une liste de onze véhicules ressemblant à la description donné par tous les témoins.

Inspecteur Drake << Ramirez, Georges, Lewis, prenez le quartier ouest, voici les trois adresses, il leur note et leur tend un papier, tenez nous au courant des avancées. Jerril, Mercau, Oliver, quartier Nord, Gareth, Martin, Delucas, quarier est, Dave et Hatcher avec moi au quartier sud. Pour tous j'attends vos rapports d'ici la fin de journée.>>

<< Très bien chef.>>

Une fois arrivé au quartier sud, après avoir rendu visite aux deux premiers suspects, l'inspecteur Drake se gare non loin de la troisième adresse noté sur son bout de papier, près de la une maison, comme abandonnée, il n'y a rien autour mis à part un champ faisant le pourtour de la maison, avec une allée laissé à l'abandon, ou tout semble avoir été brûlé par le soleil, par manque de soin. L'atmosphère s'y trouve pesante et lourde. Une pression sur la poitrine se fait ressentir, comme un mauvais présage. Drake ressens en son fort intérieur, que c'est peut-être là bonne piste, il le sent, il en est presque sur, cela se lit sur son visage. 

Il écarte un peu le côté de sa veste, et plonge alors sa main dans sa poche et y prend son paquet de cigarette, en sort une, et la porte à sa bouche, l'allume, prend une bouffée, et la recrache aussitôt et s'adresse à ses agents :

<< Je pense que nous y sommes, avancez, je vous rejoins, j'ai quelque chose à voir avant.>>

Pendant que l'agent Dave et Hatcher s'avance sous le porche de la maison, l'inspecteur Drake aperçoit au loin un sac de ciment vide, qui ressort un peu de la benne à ordures, un pelle posée juste à côté de celle-ci. Si c'est bien la bonne maison, le bon suspect, alors il a compris ce que cela voulait dire.

La porte s'ouvre devant les agents, et un homme rustres, bouffé par la vie, et accablé par sa triste existence, ses vêtement montre un aspect de lui peu soigné, voire même très sale, une forte odeur de mort s'échappe de lui, un mélange de parfum d'outre tombe, il ouvre sa moustiquaire et se tient face à eux, de sa voix roque et avec ses mots mâchés il ouvre le dialogue :

<< Oui c'pour quoi ?>>  

<< Bonjour Monsieur John Pierce c'est bien votre identité ?>>

<< Oui m'sieur, c'est moi, qu'est-ce que vous me voulez ? >>

<< Monsieur Pierce, nous souhaiterions avoir quelques informations sur une enquête en cours, pouvons nous entrer ? Nous avons des questions à vous poser.>>

<< Vous avez un mandat ? >>

Les deux officiers se regardent, et comprennent qu'il y a quelque chose de louche qui se passe derrière cette porte. Ils l'avaient déjà ressentit dès qu'il leur avait ouvert.

<< Non Monsieur Pierce, nous n'avons que quelques questions à vous poser, mais si vous voulez nous pouvons revenir avec un mandat.>>

<< Pas de mandat, vous entrez pas !!>>

Il leur claque la porte au nez. Les deux agents repartent bredouille, et s'en retrouve face à l'inspecteur Drake, l'air interrogatif.

<< Alors ?>>

<< Et bien il nous a reçu avec beaucoup  plus de tact qu'un porte de prison je ressens quelque chose de pas clair ici. On devrait creuser un peu plus.>>

<< Je pense aussi que nous sommes sur la bonne piste. Je reviens de la grange, j'ai trouvé un sac de ciment, une pelle, et la grande porte était fermée mais j'ai pu apercevoir quelque chose, je crois avoir retrouvé la camionnette que l'on recherche. Il a répondu aux questions ?>>

<< Non, il souhaite un mandat.>>

<< Dave, téléphonez au procureur, essayez de nous avoir un mandat d'ici une heure, Hatcher et moi nous allons rester ici, pour vérifier que le suspect ne disparaisse pas, et faire un peu le tour de la propriété voir s'il n'y a pas d'indices ou de traces de la petite dans les parages. Revenez dès que vous l'avez en main immédiatement.>>

A sa fenêtre, derrière son rideau, légèrement ouvert, John observe d'un œil sournois. La colère et la peur monte en lui, il serre ses poings de toutes ses forces. Il regarde la voiture s'éloigner, il pense être seul sur son terrain. Il essaye de réfléchir à un plan. Que doit-il faire ? Il sait que cela ne prendra pas trop de temps avant qu'ils ne reviennent avec un mandat et fouiller toute la maison. Mais dans un coin de son esprit il sait qu'ils ne trouveront rien. Il a veillé à ne laisser aucunes traces.