PDV Levi - 26 mai 2020
Une semaine de plus venait rejoindre le compteur. Eren et moi nous n'étions pas encore réconcilié et je devais avouer que ça commençait à m'ennuyer. Il me manquait, nos longs moments de rigolade me manquaient. Sa présence me manquait.
Hanji m'avait bel et dit qu'elle avait un plan, mais j'ai refusé de le mettre à exécution. C'était une très mauvaise idée. En quoi rendre jaloux Eren allait m'aider ? Sérieusement, plus jamais je lui demande un coup de main à celle-là. Elle était complètement à l'ouest. Je me demande même comment elle a pu convaincre Mikasa pour qu'elle soit sa cavalière. Il faut croire que la noiraude aime les personnes déjantée comme quatre yeux.
Un énième soupire passa le seuil de mes lèvres. Ce n'était pas comme si c'était intéressant d'écouter le prof, surtout qu'Eren était juste à côté de moi en cours. Il était si près, mais on ne se parlait pas ou du moins, quand on le faisait, c'était pour les travaux d'équipe. Dans ces moments là, quoique je dise ou demande qui était hors contexte de la matière, Eren ne m'écoutait pas. Il faisait mine de n'avoir rien entendu et changeait de sujet.
Je lui jetai un bref regard et un faible sourire prit place sur mes lèvres. Il était beau. Il écoutait attentivement les paroles du prof en agitant légèrement son stylo. Parfois, il prenait des notes avec ou il le coinçait entre ses dents. Perdu dans ma contemplation, je n'entendis pas la question qui m'était adressé. Ce n'est que quand le regard émeraude du brun s'encra dans le mien que je sortis de ma rêverie et que j'entendis notre enseignant m'appeler avec un ton agacé.
- Qu'est-ce qu'il y a monsieur ?
- Enfin Ackerman, pouvez-vous répondre à la question que je vous ai posée précédemment ?
- Eh bien, il semble que cela m'est impossible puisque je ne vous écoutais pas. J'aurais été dans la capacité de le faire si votre cours n'était pas si ennuyant. D'ailleurs, je préfère largement contempler la beauté fascinante d'Eren que d'écouter votre monologue soporifique.
- Je vous demande pardon !? S'offusqua le prof, surpris de ma réponse.
- Bah quoi ? Je suis honnête avec vous, vous devriez être content. Je vous signale que depuis le début de l'année plus de la moitié de votre classe dort, sèche ou n'écoute tout simplement pas votre cours parce qu'il est, pardonner ma vulgarité, complètement à chier. Heureusement pour vous que ça prend obligatoirement cette matière pour être diplômé, sinon vous n'auriez aucun élève. Tant que j'y suis, évitez de venir nous parler de trop près, parce qu'à moins que vous voulez nous tuer avec votre haleine putride, je vous conseille vivement de faire une recherche Google pour aller voir la définition de « dentifrice ».
Mon monologue terminé, je ramassai mes affaires et me levai alors que le reste de la classe riait. Je me dirigeai vers la porte et juste avant de sortir, je me retournai vers l'enseignant et déclarai :
- D'ailleurs, puisque selon le règlement de l'école, que vous vous efforcez à nous répété à chaque début d'année, je vais de ce pas voir le directeur dans le but de lui expliquer l'irrespect dont vous avez fait preuve envers ma personne. Bonne journée.
Lorsque je refermai la porte de la classe derrière moi, j'entendis les rires de mes camarades. J'étais assez fier de moi d'avoir cloué le bec de ce vieux débris. Je commençai à m'éloigné de la porte quand les rires se calmèrent et qu'une voix que je reconnaitrais entre mille se fit entendre.
- Excusez-moi monsieur, mais si vous me permettez, je voudrais faire un commentaire. Loin de moi l'idée de vous humilié plus que Levi ne la déjà fait, mais il n'avait pas tord. Visiblement, vous ne connaissez pas la notion d'hygiène corporel. Ici, je ne parle pas seulement de votre haleine, mais bel et bien de tout le reste. Il serait peut-être plus approprié de changer de chemise à la place de remettre la même pendant toute la semaine. Il serait également préférable de vous doucher à tous les jours ou au deux jours minimum. Pensez aussi à mettre de l'anti-sudorifique, nous avons la chance d'être jeune et d'avoir un sens de l'odorat en bon état alors il serait malheureux de le bousiller par votre faute. Sur ce, je vous laisse reprendre votre cours là où vous vous étiez arrêté et je vais de ce pas rejoindre mon camarade dans le bureau du directeur. Bonne continuations.
Je me retournai lorsque la porte s'ouvrit sur Eren qui la referma immédiatement. Il se retourna dans ma direction en m'offrant un petit sourire et s'approcha de moi, me faisant signe de le suivre. Je ne posai aucune question et le suivit. On quitta rapidement l'établissement scolaire pour se retrouver dans un parc. Eren s'installa à une table non loin de l'air de jeu et me regarda. Je pris place en face de lui et attendit patiemment qu'il parle.
Je n'avais aucune idée du pourquoi on se retrouvait là, mais j'espérais qu'il voulait parler de notre froid, j'espérai sincèrement qu'il veule qu'on se réconcilie enfin. Autrement, je ne pensais pas être capable d'être plus patient. J'avais besoin qu'il m'explique ses raisons. Pourquoi après qu'on est discuté chez lui et qu'on est couché ensemble chez moi, rien n'avait été arrangé ? Je sais que le sexe n'est pas un moyen de réconciliation, mais il devrait me connaître assez pour savoir que je ne coucherais pas avec quelqu'un part pure plaisir ou pour me défaire d'une culpabilité.
D'une certaine manière, je pouvais le comprendre. Lorsque je l'avais embrassé chez lui, quelques jours avant son anniversaire, je l'avais fais par instinct, sans même y réfléchir. J'avais eu besoin de quelques minutes pour me rendre compte de mon geste et ça m'avait fait paniquer le lendemain. À ce moment là, je ne savais pas encore qu'Eren était amoureux de moi et si je l'avais su, peut-être que ma réaction aurait été différente. Malheureusement, il se trouve que ce n'était pas le cas, alors je m'étais empressé de m'excuser au près de lui et de lui mentir. Je lui avais dis des choses que je ne pensais pas par peur et je lui avais demandé d'oublier. Il m'avait d'abord assuré que ça ne l'avait pas gêné, puis maladroitement, il avait mentionné des futurs enfants communs et son amour pour moi sans oublier mes rejets. À cet instant, j'avais eu une lueur d'espoir. J'avais demandé confirmation et avant même que je puisse lui dire que je l'aimais aussi, il avait souffler sur la flamme de la bougie et l'avait éteinte. Il avait réduit à néant le faible espoir que je nourrissais et j'avais fait de même sans le savoir. Quand j'y repense, je commençais seulement à accepter mes sentiments pour lui et au final, pour qu'il ne soupçonne pas mon attirance envers sa personne, je lui avais menti en lui disant que j'aimais Farlan alors que ce n'était pas le cas. Puis, lorsqu'il a chanté la chanson de Marc Dupré, Entre deux mondes, j'ai voulu lui dire que je l'aimais également, mais il ne m'aurait pas cru. Comment aurait-il pu me croire ? Je n'ai eu de cesse de lui répéter qu'on resterait ami quoiqu'il arrive. Ça ne fait peut-être que quelques mois de cela, mais j'avais la désagréable impression que ça faisait une éternité.
Un soupire passa le seuil de mes lèvres et je portai mon regard vers mon homologue. Eren semblait lui aussi en proies à ses pensées. Lorsqu'il encra son regard dans le mien, je compris que ça ne serait pas une partie de plaisir de s'expliquer, que se soit l'un ou l'autre qui commence la conversation.
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Depuis toujours... jusqu'à la fin [Tome 2]
FanficUn mois s'est écoulé depuis que Levi a découvert les sentiments d'Eren. Leur relation s'est dégradé plus qu'il ne le pensait, Eren l'évitant dès qu'il le croisait. Il avait refusé tous les appels du noiraud et ne répondait à aucun message. Levi en...